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Foum El Oued et Al Marsa, les deux faces du nouveau Laâyoune

Foum El Oued et Al Marsa, les deux faces du nouveau Laâyoune

LAAYOUNE. ENVOYE SPECIAL. Avec ses projets de technopôle et de formation à Foum El Oued et son “Jorf Lasfar“ à Al Marsa, Laâyoune va voir son environnement industriel et économique radicalement modifié. Ces jours-ci, un nouveau pôle de développement est en train d’y naître.

“Dans trois ou quatre ans, on ne reconnaîtra plus Laâyoune“. La jeune femme habillée dans son élégante melehfa qui m’annonce cela est née et a grandi à Laâyoune. Elle connaît le Maroc du nord au sud. Elle a vu Laâyoune et Agadir changer, Casablanca bouger.

Eau, énergie, agriculture

Vice-présidente de la Fondation Phosboucraa, Hajbouha Zoubeir explique à ses interlocuteurs, des journalistes le matin, puis quelques heures plus tard après la prière du vendredi, au Roi Mohammed VI, que «l’Université polytechnique Mohammed VI de Benguérir va installer sur les bords de l’Atlantique sahraoui un pôle spécialisé dans la recherche et les études sur l’eau, l’énergie et l’agriculture en milieux aride et saharien».

Sous sa melehfa tachetée de blanc et de noir, Hajbouha Zoubeir continue: «Ce projet va contribuer à l’intégration des provinces du sud dans le tissu universitaire et technologique du pays. On le veut comme un modèle de régionalisation et un modèle pour les provinces du sud». Le projet sera conduit en deux phases d’ici 2022 et coûtera 2 MMDH.

Autour du pôle universitaire qui fera de la recherche et délivrera des diplômes, un incubateur d’entreprises et un centre de compétences industrielles seront installés.

Demain, on y formera des jeunes Marocains et des jeunes Africains et «on y poursuivra des recherches sur les sols et les engrais adaptés» souligne Talal Zouaoui, directeur de la communication du Groupe OCP. Un musée,  un centre commercial et quelques unités de logement seront intégrés à ce nouveau pôle.

L’ensemble, installé sur plus de 100 hectares, fait face à l’immensité de l’Atlantique, à quelques centaines de mètres de la résidence royale et sera partiellement alimenté en énergie éolienne. Hajbouha Zoubeir, symbole d’un Laâyoune ambitieux et plein d’énergie, ne cache pas son bonheur: «C’est un projet de qualité, intégrateur, souligne-t-elle. J’en suis fière, d’autant plus qu’avant moi, mon père travaillait avec les Espagnols à la mine de Boucraa». Energie, identité et avenir.

Premier site technologique et chimique au sud

A 20 km de Laâyoune donc, il y a Foum El Oued et une dizaine de kilomètres plus loin, toujours au bord de l’océan, c’est le site d’Al Marsa que l’OCP et sa filiale Phosboucraa redéploient.

D’un simple site de réception de la roche de phosphates des mines de Boucraa et puis d’export, Al Marsa va désormais accroître ses capacités de transformation.

Le site va abriter «une unité phosphorique, qui est le premier site chimique du sud du pays» précise le directeur de Phosboucraâ Maoulainine Maoulainine devant les journalistes.  L’usine produira du phosphore, des engrais (1 Mt) et de l’acide phosphorique (0,5 Mt). Le phosphore catégorisé “matière première minérale critique“ par les Nations-Unies, est extrait de la roche phosphatée. «Il est le seul minerai indispensable à la vie que l’on ne peut pas synthétiser,»  souligne Talal Zouaoui.

Phosphore, acide phosphorique, E240 … Les consommateurs de sodas du Maroc et du monde ne le savent peut-être pas, mais dans chaque cannette, se trouve un peu de Maroc : l’acide phosphorique E240 purifié pour la qualité alimentaire, origine Jorf Lasfar et demain origine Al Marsa aussi.

D’ici 2020, l’OCP va investir près de 17 MMDH pour améliorer l’extraction du phosphate, le traiter, monter une usine d’engrais et construire un nouveau wharf, un quai de trois kilomètres sur pilotis, pour pouvoir exporter et importer par toute situation de houle.

L’un des handicaps du site d’Al Marsa jusqu’à présent était que les différentiels de houle maritime dans cette zone ne permettaient l’utilisation du port que 40 à 50 jours par an. 

Al Marsa c’est de fait un Jorf Lasfar junior, en devenir. On extrait le phosphate de Boucraa et on l’expédie sur un convoyeur qui fait 100 km de long. Là on le lave, on le traite et on exporte du minerai et des engrais.

L’ensemble dispose également de sa propre centrale électrique par cogénération et de son unité de dessalement de l’eau de mer, pour ce que les ingénieurs d’OCP appellent «la station de lavage et de flottation» des phosphates. Tout doit être bouclé d’ici 2020 et 1.270 emplois créés.

Le 06 Février 2016
SOURCE WEB Par Médias 24

 

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