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Un sentiment de «déclassement» chez la classe moyenne

Un sentiment de «déclassement» chez la classe moyenne

Une dégradation sensible des conditions de vie

Des écarts en fonction du niveau d’éducation

Une nouvelle étude dresse le profil en France et aux Etats-Unis

L’essor des classes moyennes est associé à une hausse de la consommation intérieure dans de nombreux pays (Ph. AFP)

La classe moyenne représenterait 1,8 milliard de personnes, soit 28% de la population mondiale, selon un document de travail de l’OCDE. Vers 2030, elle atteindrait les 5 milliards, soit les deux tiers de l’humanité. L’essor de cette classe se ferait principalement en Asie où cette catégorie passerait de 500 millions de personnes aujourd’hui à 3,2 milliards en 2030. Rien de surprenant car c’est dans la région la plus dynamique sur le plan économique.

Dans une nouvelle étude (1), France Stratégie, l’organisme gouvernemental de prospective analyse l’évolution des classes moyennes aux Etats-Unis et en France, entre 1996 et 2012. Le constat global est que la classe moyenne a été malmenée par la crise dans les deux pays.La classe moyenne regroupe 67,4% des ménages en France contre 50,6% aux Etats-Unis. Au fil du temps, ces proportions ont tendance à diminuer. Aux Etats-Unis, elle a reculé de 3,6 points entre 1996 et 2012, contre 1,5 point pour la France. Aux Etats-Unis, ce tassement s’est fait surtout au profit des hauts revenus (+ 2,2 points). Au contraire, en France, il s’est fait davantage en direction des bas revenus (+ 0,9 point). Ce qui pourrait expliquer en partie le sentiment de «déclassement» dans une partie de la population, selon les auteurs de l’étude. Cette situation «correspond à un accroissement ancien et rapide des inégalités monétaires aux Etats-Unis, alors qu’il s’agit d’une évolution plus récente et d’ampleur bien plus modérée en France».

L’analyse de France Stratégie montre que la situation de la classe moyenne française reste donc plus favorable que celle des Etats-Unis. D’ailleurs, le thème du déclin de la classe moyenne est au cœur du débat électoral en cours aux USA. Dans l’Hexagone, elle regroupe toujours plus des deux tiers des Français et son revenu médian a progressé de près de 20% entre 1996 et 2012 contre 2% pour les Etats-Unis.

D’autres constats sont relevés. Ce sont les 30-64 ans qui apparaissent comme les mieux lotis dans les deux pays, bien que leur situation se dégrade légèrement sur la période (de référence 1996-2012). Les groupes d’âge les plus défavorisés diffèrent: «il s’agit des moins de 30 ans en France, des plus de 65 ans aux Etats-Unis».Les écarts en fonction du niveau d’éducation sont aussi beaucoup plus marqués aux Etats-Unis qu’en France. La probabilité d’appartenir à la classe des hauts revenus est relativement proche pour les différents niveaux d’éducation dans les deux pays. En revanche, les écarts se creusent nettement dès lors que l’on s’intéresse aux bas revenus. La probabilité d’appartenir à cette classe pour les personnes ayant un niveau d’éducation inférieur au Bac est de 58,7% aux Etats-Unis contre seulement 29,4% en France. La dernière différence marquante concerne le niveau de revenu en fonction du lieu de naissance. Les personnes nées dans les deux pays connaissent une baisse de la probabilité d’être dans la classe moyenne, principalement en faveur des hauts revenus. A contrario, les étrangers ont une plus forte probabilité d’appartenir à la classe des bas revenus que les personnes nées dans les deux pays.

Le 15 Février 2016
SOURCE WEB Par L’économiste

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