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Terrorisme: Les mécomptes du tourisme

Terrorisme: Les mécomptes du tourisme

Une attaque coûte plus de 0,5% de croissance

Des répercussions négatives sur plusieurs destinations

L’impact immédiat d’une attaque terroriste sur la croissance d’un pays est compris entre 0,5% et 0,8%, selon l’agence de notation Moody’s (voir aussi Le Figaro daté du 18/03/2016). Les répercussions économiques peuvent s’étendre sur cinq années avant de s’atténuer. Turquie, Egypte, Tunisie, Côte d’Ivoire, Burkina, Mali,  Paris … autant de destinations et de zones touristiques qui ont été touchées par les attaques. Tour d’horizon.

n Tunisie: Le pays a lancé le 20 mars une campagne pour lutter contre l’extrémisme religieux qui a touché de nombreux jeunes. En 2015, la destination a accueilli seulement 5,3 millions de personnes. Le nombre de touristes européens a plongé de 53,6% par rapport à 2014. Cette chute est de 65,8% par rapport à 2010. L’année dernière, la croissance du pays s’est établie à 0,8%, en net recul par rapport à 2014 (2,3%). Pour Coface, étant donné l’importance du tourisme dans l’économie (7% du PIB et 15% de la population active occupée), les perspectives négatives du secteur rendent improbable une reprise forte de l’activité en 2016. Cette année, les recettes touristiques devraient difficilement se redresser, mais le pays du Jasmin pourrait profiter de la légère croissance en Europe vers laquelle se dirigent 70% des exportations. 

n Egypte: La banque centrale égyptienne a dévalué de 14,3% la livre et a promis d’adopter une politique de change plus souple. Il s’agit de faire face aux défis qui pèsent sur l’Etat avec la baisse des flux des devises étrangères que fournit le tourisme, l’investissement direct, et les transferts de fonds effectués par les Egyptiens installés à l’étranger. Le tourisme est en pleine crise. Avec 6,1 milliards de dollars en 2015, les revenus de ce secteur clé ont chuté de 15% par rapport à l’année précédente. En 2015, près de 10 millions de touristes étrangers ont visité l’Egypte. Pour Coface, le Caire devrait faire face à de multiples chocs. La faiblesse des cours du Brent continuerait de pénaliser le secteur pétrolier qui représente 13% des exportations égyptiennes. La reprise du tourisme qui constituait l’un des relais de croissance en 2015 serait compromise. Toutefois, la reprise des investissements publics à travers le projet d’agrandissement du canal de Suez a permis de compenser le ralentissement de l’activité dans le secteur privé.

n Turquie: Un plan d’assistance financière (86,5 millions de dollars) au secteur clé du tourisme a été annoncé fin février dernier. Le secteur, qui représente 4% du PIB turc, a été durement touché par la dégradation de l’état de la sécurité et la baisse spectaculaire des visiteurs russes. Le conflit kurde a repris dans le sud-est du pays, et plusieurs attentats ont frappé le sol turc. Le tourisme est un secteur clé de l’économie et a rapporté au pays près de 31,5 milliards de dollars en 2015. D’après Coface, les échanges extérieurs devraient contribuer positivement à la croissance, en raison d’importations légèrement moins dynamiques, des gains de compétitivité permis par la dépréciation passée de la livre turque et la reprise modérée en Europe. Néanmoins, l’embargo sur certains produits annoncé en novembre par la Russie et les mesures limitant le tourisme (les Russes représentent 10% des arrivées) affecteraient négativement l’économie de l’ordre de 0,7 pt de PIB.

Le 21 Mars 2016
SOURCE WEB Par L’économiste

 

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