Les TPE marocaines résistantes, mais...
Le taux de survie après cinq ans ressort à 60%
Cependant, un nombre important est menacé de faillite
La faiblesse des ressources financières limite leur croissance
Faiblement capitalisée au départ, la grande majorité des entreprises nouvelles ont des difficultés à accéder à d’autres sources de financement telles que le crédit bancaire. Après quatre ans d’existence, 4 entreprises sur 5 restent à l’état de TPE avec un risque de défaillance élevé
La conjoncture a mis sur le carreau en moyenne 4.120 entreprises par an depuis 2010. Si les défaillances progressent à deux chiffres sur la période, un nombre important d’entreprises résistent. 60% des sociétés créées en 2010 sont toujours en activité selon les résultats de l’étude «Inforisk Startup 2010». C’est une moyenne bien plus élevée que ce qu’on observe au niveau international. Le spécialiste du renseignement commercial se base sur un échantillon de 2.710 sociétés et les bilans des exercices 2011 à 2014.
Le taux de pérennité après cinq ans ressort à 95%. En retraitant les entreprises en veilleuse, il baisse à 60%. Sans grande surprise, le commerce, le BTP et l’immobilier concentrent les créations d’entreprises. Le faible intérêt pour les secteurs en plein essor tels que le big data, les énergies vertes... semble préoccupant.
La viabilité des entreprises demeure relativement élevée, mais de nombreuses structures seraient dans une situation financière délicate. «Le risque de défaillance des TPE même après quatre exercices reste très élevé», relève Amine Diouri, responsable étude PME à Inforisk. La grande majorité des entreprises entame leur vie avec un gros handicap: la faiblesse des fonds propres. Pratiquement la moitié des sociétés immatriculées en 2010 avait un capital de départ d’au plus 10.000 DH. Pour 9 entreprises sur 10, la mise initiale est inférieure à 100.000 DH. Ces niveaux limitent considérablement l’accès à d’autres sources de financement comme le crédit bancaire. Pour le banquier, l’apport du promoteur d’un projet est un gage de son engagement. Plus le montant sera important, plus la banque va suivre.
A part l’autofinancement (78% des ressources des TPE et 51% pour les PME), les entreprises de petite et moyenne taille hésitent à pousser la porte des agences bancaires. Les dettes de financement représentent à peine 3% des ressources des toutes petites entreprises et 4% pour les PME. Le crédit est moins abondant pour les petites entreprises car elles sont jugées très risquées. Ceci dit, Bank Al-Maghrib encourage les banques à financer davantage cette catégorie d’entreprise en mettant notamment en place des mécanismes de refinancement en monnaie centrale avantageux. Les PME pourraient y trouver leur compte à un moment ou un autre même si le ralentissement actuel de l’activité réduit la demande de crédit. Mais au-delà des facteurs conjoncturels, l’atonie de la demande tient pour une partie à l’autocensure, parce que de nombreuses entreprises considèrent que leur dossier sera de toute façon rejeté. Par ailleurs, compte tenu de leur faible pouvoir de négociation, elles ne peuvent pas jouer sur les délais de paiement. Le crédit interentreprises alimente à hauteur de 18% les besoins de financement de la TPE contre 33% pour la PME et 51% pour la grande entreprise. Chaque société se fait de la trésorerie sur plus petite qu’elle. Faute de moyens, l’immense majorité des nouvelles sociétés ont du mal à accélérer leur croissance. Entre 2011 et 2014, le chiffre d’affaires a augmenté de 10% en moyenne par an pour les TPE. Alors qu’à ce stade, le rythme devrait être plus soutenu. Agadir est la ville la plus «porteuse» pour les entreprises avec une croissance annuelle moyenne de 55% du chiffre d’affaires entre 2011 et 2014. Casablanca et Tanger complètent le podium. Le commerce et le BTP sont les secteurs où la l’activité est la plus dynamique. Cela contraste avec le sentiment général. Il y a cependant une chose qui ne change pas au fil des années: les entreprises sont peu orientées vers l’export. Il pèse moins de 5% du chiffre d’affaires des TPE et moins de 10% du revenu des PME. En même temps, elles n’ont pas encore les reins suffisamment solides pour se développer sur d’autres marchés.
Le 24 Avril 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
Les tags en relation
Les articles en relation
Les commentaires de Jouahri sur le rapport de l’OCDE
Rendement des investissements, dépenses publiques, éducation, chômage et financement de l’économie, le gouverneur de la Banque centrale a commenté, à sa...
Pourquoi le tourisme mondial progresse plus vite que prévu
Le nombre de touristes a bondi de 6% en 2018, franchissant le cap des 1,4 milliard de voyageurs avec deux ans d’avance. Cette accélération du tourisme mondi...
Braquages d’agences bancaires: Laftit veut imposer le respect strict des normes de sécurité
Vu la recrudescence des actes et tentatives de braquages d’agences bancaires ou de transfert d’argent, le ministère de l’Intérieur tape du poing sur la ...
Hausse de 19% des arrivées touristiques au mois de juillet
Un total de 127.240 touristes ont visité Agadir durant le mois de juillet dernier, en progression de 19,44% par rapport à la même période un an plus tôt, s...
Ryanair lance 4 nouvelles lignes depuis le Maroc vers Bordeaux et Marseille
Ryanair a annoncé jeudi 27 septembre le lancement de quatre nouvelles lignes depuis le Maroc vers la France. Il s'agit de deux nouvelles lignes vers Bor...
Agadir : La pollinisation des abeilles pour appuyer le développement agricole durable
Un forum organisé par l’Agence de développement agricole Ce forum vise à mieux connaître l’état des populations des insectes pollinisateurs et à é...
Croissance : Boussaid table sur une évolution au 2e semestre
Le taux de croissance devrait s’établir à 4,6% cette année contre 1,2% l’année dernière, a indiqué Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des F...
Message du Consulat Général de France à Agadir
Simplification des démarches : utilisez les rendez-vous en ligne Pour vos démarches passeports, CNI, et inscription au consulat, vous êtes invités désor...
Le vrai du faux sur la prétendue «hécatombe» hôtelière à Agadir
Hier, circulaient sur les réseaux sociaux, des informations alarmistes sur de prétendues ventes d’hôtels à Agadir et désistements de marques. Largement p...
Incidents de paiement : Hausse vertigineuse de l’encours
Les incidents de paiement poursuivent leur hausse depuis 2014. Selon Bank Al-Maghrib, les incidents de paiement sur chèques non encore régularisés se sont é...
Intenses activités de S.M le Roi Mohammed VI à Agadir
S.M le Roi lance les travaux de construction de la CMC Souss-Massa La Cité des métiers et des compétences ambitionne d’assurer une formation professionn...
Exploitation du domaine public : La grogne des commerçants et des restaurateurs monte à Agadir
L’affaire a éclaté suite à l’adoption du conseil de la commune d’Agadir d’une nouvelle décision fiscale ainsi que le changement du cahier des charge...