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Banque mondiale: Voici les défis à relever pour développer le "Maroc émergent"

Banque mondiale: Voici les défis à relever pour développer le

Education, santé, corruption… le Royaume a encore du pain sur la planche pour assurer une transition concrète vers un pays "émergent". Différentes études révèlent que les défis sociaux sont au premier rang.

"Le Maroc émergent" est une vision séduisante. Si les efforts entretenus en matière d’industrialisation commencent à porter leurs fruits, le Maroc a cependant du chemin à faire et beaucoup de défis à relever, selon Shanta Devarajan, économiste en chef pour la région MENA à la Banque mondiale. Celui-ci s’exprimait lors d’une conférence ce 2 juin à Skhirat, au sujet justement des nouveaux modèles de développement pour l'émergence du Maroc.

L'économiste revient tout d'abord sur le taux d’emploi des 15-65 ans, qui demeure encore faible. Celui-ci a avoisiné les 44% en 2014. Pire, il est en constante régression depuis l’année 2000, où il avoisinait les 49%, selon des chiffres du HCP.

La régression du taux d’emploi révèle également une quasi-stagnation de l’emploi urbain pour la population âgée de plus 15 ans, affichant ainsi un taux de 36% depuis l’an 2000. En outre, le taux d’emploi global des femmes s’est déprécié, pour se situer à 22% en 2014 au lieu de 24% en 2000.

Autre bémol pour M. Devarajan: les grandes difficultés auxquels font face les entreprises au Maroc. Il cite à ce sujet une étude réalisée par son institution, le «Enterprises Surveys 2013», qui détermine les principaux obstacles au développement perçus par les entreprises. Au Maroc, 20% des interviewés évoquent la corruption comme premier obstacle. La moyenne de la région MENA sur ce critère n’est que de 9%. L’étude montre que le Maroc ne tire son épingle du jeu qu’en matière de stabilité politique, où il est largement privilégié par rapport à la région MENA.

M.Devarajan évoque également l’Education. Sur ce sujet, il dévoile des statistiques accablantes, comme celles qui révèlent que le pourcentage des enfants de 10 ans maîtrisant les bases de lecture n’était que de 21% en 2011. Le Maroc se situe ainsi derrière des pays comme Oman (48%) ou le Botswana (56%). Pire, le score du Maroc dans le programme international de recherche en lecture scolaire est en recul depuis 2001: D’un score de 350, il est passé à 310 en 2011.

Pourtant, le Maroc demeure un des pays qui consacrent le plus de ressources publiques à l’Education, avec une part des dépenses publiques totales qui a dépassé, en 2010 25%. Plus que les Etats-Unis (près de 15%) ou la France (11%).

Sur l’Education toujours, d’autres statistiques révèlent un taux d’absentéisme des enseignants assez élevé. Ainsi, près de 39% d’élèves marocains rapportent que leurs établissements souffrent de l’absentéisme des enseignants.

M. Devarajan revient aussi sur les lacunes du pays en matière d’égalité des genres. L’indice d’inégalité entre les sexes du Forum économique mondial pour 2015 révèle ainsi un classement déplorable pour le Maroc, qui occupe la 139e place sur 145 pays, avec un indice de 0,59 (1=égalité parfaite). Selon la même source, les facteurs contribuant à l’inégalité des sexes au Maroc sont surtout liés à une insuffisance de la participation féminine dans les sphères économiques et politiques.

Les recommandations

Pour Shanta Devarajan, le Maroc est toutefois capable de mettre en place un modèle de développement adéquat pour un pays "émergent". Il rappelle les conditions favorables pour les réformes, notamment la mise en œuvre de la Constitution de 2011 et d’un accord de libre-échange complet et approfondi avec l’Union européenne.

Mais plus globalement, l’économiste appelle au renforcement des institutions d’appui au marché, par une allocation plus concurrentielle du capital, un marché du travail plus efficient et inclusif, ainsi qu’une plus forte intégration dans l’économie internationale.

Par ailleurs, il estime qu’il faudra également renforcer un respect de la règle de loi et de la justice, une bonne gouvernance des secteurs de l’Education et de la Santé, ainsi que l’égalité entre les sexes et et une plus grande confiance interpersonnelle, nécessaire à la prospérité du business et de la société.

Le 10 Juin 2016
SOURCE WEB Par Médias 24

 

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