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Deux déjeuneurs à Zagora condamnés à deux mois de prison avec sursis

Deux déjeuneurs à Zagora condamnés à deux mois de prison avec sursis

Deux jeunes ont écopé de deux mois de prison avec sursis et de 200 DH d'amende pour s'être hydratés en plein jour durant le mois de ramadan à Zagora.

Agés de 18 et 20 ans, Abderazzak et Ayoub travaillent au souk hebdomadaire de Zagora.

Dimanche dernier, ils ont été arrêtés après avoir consommé de l'eau en plein jour pendant le mois de ramadan. Les deux prévenus ont comparu devant le juge en début de semaine. Ce dernier les a condamnés à 2 mois de prison avec sursis et à 200 DH d'amende, conformément aux dispositions de l'article 222 du code pénal qui stipule: "Celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan, sans motif admis par cette religion, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une amende de 200 à 500 dirhams."

Hammou Zerrah, président de la section locale de la Ligue marocaine de défense des droits de l'homme raconte les circonstances des faits: "les deux jeunes étaient obligés de s'hydrater à cause de la chaleur accablante qui règne dans la ville de Zagora à l'approche de l'été. Leur but n'était pas de provoquer les gens autours d'eux. D'ailleurs, ils ont déclaré, une fois transférés au poste, qu'ils ne font partie d'aucun organisme ni mouvement qui incite à la rupture publique du jeûne pendant le mois de ramadan."

Notre source poursuit: "Dès que nous avons appris la nouvelle, l'avocat Me Belaid Elabdellaoui, proche de la LMDDH s'est proposé de les représenter."

Il est à rappeler que l'article 222 fait partie des articles du code pénal marocain les plus contestés par les associations de protection des droits de l'homme. Cet article porte atteinte de manière flagrante aux libertés individuelles. Les sanctions qu'il comporte sont injustifiables, tant elles sont déconnectées des référentiels.

En islam, le déjeûneur doit expier sa faute en affranchissant un esclave, en jeûnant pendant soixante jours ou en nourrissant 60 pauvres. De plus, l'article 222 ne permet pas de garantir l'ordre public. Pire, il conforte la grande majorité dans son acharnement contre les non jeûneurs.

Dans une ville comme Zagora où la température maximale moyenne dépasse les 40°C pendant le mois de juin, la consommation d'eau en journée peut devenir un besoin. Faut-il maintenir le jeûne, au péril de sa vie, ou s'hydrater pour la sauver? Dans son article 20, la Constitution marocaine a tranché:"le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit"... encore faut-il le prouver!

Même si elle est assortie, la sanction paraît venir d'un autre âge.

Le 17 Juin 2016
SOURCE WEB Par Médias 24

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