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Agences de voyages: La réforme qui fâche

Agences de voyages: La réforme qui fâche

Le texte prévoit l’ouverture de l’activité

Les opérateurs réclament son retrait

L’avant-projet de loi sur les agences de voyages vient d’être mis en ligne sur le site du SGG. Il suscite déjà l’ire des professionnels. L’article premier du texte définit le professionnel comme étant «toute personne physique ou morale qui, de manière habituelle et à titre lucratif, se livre ou apporte son concours aux activités suivantes, quelles que soient les modalités de sa rémunération».  Par activités, l’on entend notamment l’organisation ou la vente de voyages ou de séjours individuels ou collectifs, l’organisation ou la vente de services pouvant être fournis à l’occasion de voyages ou de séjour, notamment la réservation et la délivrance de titres de transport,  la location pour le compte de sa clientèle…

L’exercice du métier reste soumis à une licence. Le projet de texte en distingue deux catégories. La première, de type A, ne peut être délivrée qu’aux personnes morales exerçant exclusivement le métier d’agent de voyages. La seconde, de type B, est délivrée à toute personne souhaitant vendre des voyages même de manière accessoire. Il s’agit en quelque sorte d’officines de voyages. Et c’est ce qui fait bondir les professionnels. «Ce texte est tout simplement dangereux pour l’avenir de la profession car il contribuera à la paupérisation des opérateurs. Il existe déjà près d’un millier d’agences de voyages, avec ce texte, le nombre passerait à 150.000!», prévient Amal Karioun, président de la Fédération nationale des agences de voyages (Fnavm).

Pour sa part, Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme, rapproche la réforme envisagée à la parapharmacie: «Avec la dispense de recruter un conseiller, nous allons assister à la naissance du paravoyage!»

«Les reproches que l’on peut faire à ce texte sont nombreux. D’abord, c’est du réchauffé. D’ailleurs, il ne tient même pas compte des nouvelles réalités du pays puisqu’il n’a rien prévu sur la régionalisation. Dans le schéma actuel, depuis l’élection des présidents de conseils, l’administration centrale n’a plus aucune emprise sur les régions», relève Karioun.

Selon nos informations, un groupe parlementaire aurait déposé une proposition de loi à la seconde Chambre des conseillers. La publication de l’avant-projet de loi est interprétée comme une volonté de court-circuiter la proposition des conseillers.

La Fédération affirme ne pas avoir été impliquée dans la préparation du projet de texte. Du coup, il ne tient pas compte de ses attentes. «Le texte n’apporte aucune valeur ajoutée pour le secteur qui est actuellement en perte de vitesse totale, à cause notamment du changement radical du mode de consommation. Or, la profession a aujourd’hui besoin d’un virage à 180 degrés», affirme Zemrani.  Derrière cette levée de boucliers dans la profession se cachent la crainte de la concurrence et la volonté de maintenir les barrières réglementaires à l’entée dans le secteur.

Il faudra attendre la publication du décret pour avoir une idée plus précise sur le contenu de la loi et les modalités de son application. Mais d’ores et déjà, une sortie est prévue sous peu pour exiger le retrait de l’avant-projet.

Nouveau modèle économique

L’arrivée massive de nouveaux entrants risque de mettre en péril l’équilibre économique des agences de voyages. Ces derniers ont laissé des plumes dans la compétition qui les oppose aux géants de la vente de la billetterie en ligne, tels que les sites internet de ventes de voyages (booking.com, expedia.com, jevoyage.ma, dabago.ma), du transport comme Uber ou de l’hôtellerie tels que Airbnb.

Le 06 Juillet 2016
SOURCE WEB Par L’économiste

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