Conférence Internationale sur l’Eau et le Climat / Un livre bleu sur l’eau présenté à la COP 22
Rabat abrite, aujourd’hui lundi et demain mardi, la Conférence Internationale sur l’Eau et le Climat.
Organisée sous le thème: « Sécurité Hydrique pour une Justice Climatique », par le ministère délégué chargé de l’Eau, en partenariat avec le ministère français de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et le Conseil Mondial de l’Eau, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du processus préparatoire de la 22ème Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) que le Royaume du Maroc abritera du 07 au 18 novembre 2016 à Marrakech.
Signe d’un renouveau de l’action et des efforts soutenus déployés par le Royaume, cette conférence internationale ambitionne de sensibiliser les décideurs et les divers acteurs et intervenants en ce qui concerne les retombées des changements climatiques sur l’eau et également sur l’importance de cette ressource vitale comme levier d’adaptation et de résilience par excellence.
Elle ambitionne aussi de mobiliser les acteurs politiques, institutionnels, scientifiques et techniques autour des enjeux liés à l’eau, et ce, afin qu’ils soient inscrits au premier plan des négociations de la COP de Marrakech ; de fédérer autour des initiatives et engagements pris lors de la COP21 notamment l’initiative « ClimateisWater », la Coalition des Mégapoles sur l’eau, le Pacte de Paris sur l’Eau et l’Adaptation aux Changements Climatiques dans les Bassins, le Business Alliance for Water and Climate Change, les engagements de la société civile, à savoir les engagements des ONG et des Jeunes; et de créer réellement l’événement autour de l’eau en vue d’une restitution ciblée et pertinente lors de la COP22.
L’objectif étant de permettre à ce que la plate-forme élaborée ayant servi de base aux échanges et discussions lors de la conférence, sera enrichie pour être présentée sous forme d’un livre bleu lors de la COP 22 de Marrakech.
Quatre thématiques majeures touchant à la vulnérabilité de l’eau aux changements climatiques ; place de l’eau dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris et des ODD ; Alliance Eau - Energie - Sécurité alimentaire – Santé – Education et enfin quelle place pour l’eau dans les mécanismes de financements liés aux changements climatiques?, ont été appréhendées lors de cette rencontre où la participants ont fait montre d’une expertise prouvée et d’une volonté affirmée à aller de l’avant dans le traitement, la sauvegarde et la protection de cette ressource vitale pour la survie de l’humanité.
Un engagement d’une forte charge, à apprécier à l’aune des défis que présente la problématique de l’eau dont la gestion est si complexe et a de telles ramifications qu’elle ne peut se prêter à un traitement purement technique, pas plus qu’elle ne peut être évaluée moyennant de simples aménagements partiels ou ponctuels.
Tout l’intérêt qu’il y a, donc, d’adopter de nouvelles politiques et d’opter pour des technologies de pointe pour compenser les pénuries en eau qui frappent une proportion croissante de la population mondiale et dont les impacts sur la faune et la flore sont lourdes de conséquences.
Sur tous ces chapitres, d’ailleurs, les pressions qui s’y exercent, la ressource devient une matière première rare, contraignante, très convoitée et même source de conflit dans certaines régions. L’on sait d’ailleurs qu’aujourd’hui, l’eau est recensée parmi les quatre priorités essentielles de la politique de l’environnement au cours des prochaines années
Quelques données disent l’ampleur des défis auxquels la communauté mondiale se trouve confrontée aujourd’hui. Dans ce cadre, le défi de l’eau, selon des sources onusiennes, ce sont 47 % de la population mondiale qui vivra dans des régions soumises à un fort stress hydrique. Des sources indiquent également que les niveaux des ressources naturelles en eau potable par habitant de la planète sont en constante régression. Ce déclin est encore plus accentué dans les zones arides, notamment le Proche Orient et l’Afrique du Nord, où les ressources d’eau douce par habitant ont diminué de façon drastique dès le début de l’actuelle décennie. Plus inquiétant, certaines études établissent que le volume d’eau disponible par habitant au Maghreb et au Moyen Orient aura diminué de 80% en l’espace d’une vie d’homme, passant de 3400 mètres cubes en 1960 à environ 1000 aujourd’hui et à moins de 650 en 2025, soit nettement en dessous du seuil d’alerte fixé par la Banque Mondiale à 2000 mètres cubes.
La raréfaction des ressources en eau s’explique aussi par la dégradation qualitative des ressources due à la pollution industrielle et à l’utilisation par l’agriculture de produits chimiques qui détériorent les nappes souterraines.
Autant d’éléments qui renseignent sur les retombées de plus en plus accentuées de cette dégradation sur le climat, sur l’environnement et sur la ressource et dont on redécouvre - tardivement malheureusement - qu’elle n’a pas de substitut possible ni pour la santé des populations, ni pour l’équilibre environnemental, ni comme matière de base à forte valeur économique. De surcroît, en devenant un bien rare, gaspillé par certains, onéreux pour d’autres, convoité par beaucoup, l’eau prend, en ce troisième millénaire, un caractère stratégique potentiellement déstabilisateur. C’est là une évidence et elle est plus frappante aujourd’hui, dans plusieurs endroits du monde, plus particulièrement dans la région du Proche-Orient.
Les organisateurs de cette conférence internationale sur la sécurité hydrique pour une justice climatique ont donc tous les arguments pour convaincre et pour fédérer autour de l’objectif noble de consolider les liens entre climat et ressources hydriques.
Une orientation salutaire qui permet, à la fois, de réaffirmer avec force et de soutenir les grands principes sur la nécessité de faire un meilleur usage de cette richesse commune, de réaffirmer et de soutenir la mise en place de stratégies d’inflexion rapide des modes d’exploitation, de consommation et d’utilisation de l’eau pour éviter que cette ressource, qui n’existe qu’en quantités limitées, devienne un frein essentiel pour le développement aussi bien humain, environnemental qu’économique.
Impératifs qui obligent à ne plus se satisfaire de discours généraux et généreux, mais imposent à ce que l’action soit inscrite dans une dynamique de partenariat mondial, en faire un réel code de conduite qui s’impose à tout un chacun pour préserver ce bien si spécifique et promouvoir une utilisation rationnelle de la ressource en étroite liaison avec l’équilibre climatique et le développement intégré et durable de l’eau.
Le 11 Juillet 2016
SOURCE WEB Par L’opinion
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