Héliciculture Un contrat-programme entre l’État et les professionnels en projet

L'objectif est qu'en 2020 la filière représente environ 10.000 exploitations, pour une surface d'élevage de 1.000 hectares permettant une production de 40.000 tonnes d'escargots par an.

Un projet de contrat-programme pour le développement de la filière hélicicole est en cours de finalisation. Il est porté par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural, notamment la Fédération interprofessionnelle de l’élevage hélicicole, créée en 2015.

Cap sur l’héliciculture (l’élevage des escargots). Un projet de contrat-programme pour le développement de la filière hélicicole est en cours de finalisation. Il est porté par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader). Le contrat-programme liera le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle de l’élevage hélicicole (FIH), créée en 2015. Il doit être signé au plus tard en 2017. Selon la FIH, durant les années 1990 et 2000, le Maroc était le premier exportateur mondial de l’escargot.

Cependant, le système de cueillette – au lieu de l’élevage moderne et intensif – et d’exportation a réduit les potentialités marocaines et a même menacé la race locale «la mourguette» de disparition. Les professionnels se sont ainsi mobilisés pour organiser et relancer la filière sur de bonnes bases. Aujourd’hui, de nouvelles perspectives s’ouvrent avec le développement et sauvegarde de la race locale à travers notamment la création des unités d’élevage. Et ce n’est pas tout. Les professionnels ont aussi opté pour l’importation des races françaises pour l’élevage et la réexportation. Désormais, la FIH veut que l’escargot au Maroc passe à la vitesse supérieure. Le contrat programme s’inscrit dans ce sens. «La filière hélicicole est un secteur autonome générant des valeurs ajoutées importantes comme la production d'escargots pour l'alimentation et la gastronomie, le mucus d’escargots pour le cosmétique, le caviar d'escargot pour la gastronomie et le cosmétique de luxe. Le projet hélicicole au Maroc ouvrira ainsi des perspectives importantes dans le domaine de commercialisation et de valorisation et surtout d’exportation» déclare au «Matin-Éco» Nadia Babrahim, présidente de la FIH. Selon elle, l’appui du ministère de l’Agriculture est capital. Grâce au Plan Maroc vert, sa stratégie globale, les perspectives offertes de développement et le soutien apporté aux éleveurs et aux transformateurs, la filière hélicicole pourra notamment intégrer les autres filières agricoles pour plus de valeur ajoutée. «Aujourd’hui, les attentes des membres de la FIH sont la signature du contrat programme afin de consolider le partenariat entre le ministère de l’Agriculture et les opérateurs de la filière dans le but de renforcer et inciter les investissements dans le secteur et ainsi contribuer au développement de notre agriculture», souligne Babrahim.

La présidente de la FIH souligne, en outre, que les premières exploitations ont réellement démarré sur plusieurs régions territoriales et exporté leurs premières productions dès fin juillet dernier. Ces exportations sont sécurisées par un contrat de vente avec un leader européen du marché de l’héliciculture. Les objectifs ont ainsi pour objectif de profiter de cette dynamique de marché tirant la filière pour renforcer les capacités du secteur et des exploitations agricoles à répondre aux standards de qualité les plus élevés.

L'objectif est que, en 2020, la filière représente environ 10.000 exploitations, pour une surface d'élevage de 1.000 hectares permettant une production de 40.000 tonnes d'escargots par an. Il est prévu la réalisation de 10.000 unités d’élevage pour un total d’investissement de 1 milliard de DH générant un chiffre d’affaires annuel de 1,6 milliards de DH.

Le 24 Août 2016
SOURCE WEB Par Le Matin