L'Accord de Paris sur le climat pourrait entrer en vigueur après la COP22 à Marrakech
Huit mois après son adoption à Paris par 195 pays, l'accord "historique" pour lutter contre le réchauffement de la planète est en cours de ratification: une entrée en vigueur d'ici fin 2016 est jugée possible après la COP22 à Marrakech en novembre.
L'entrée en vigueur exercera une pression supplémentaire sur les Etats pour qu'ils enclenchent une transition énergétique compatible avec l'objectif de limiter le réchauffement en dessous de 2°C.
- Signer n'est pas ratifier -
L'accord conclu à Paris a été formellement signé par 175 pays en avril à New York. Chaque pays doit ensuite, selon ses propres modalités (vote au Parlement, décret, etc.), ratifier le texte, puis déposer aux Nations Unies un document actant son adhésion.
A ce stade, 23 pays sont allés au bout du processus: surtout des petits Etats insulaires, parmi les plus exposés. De nombreux pays s'apprêtent à le faire dans les prochaines semaines. La Chine et les Etats-Unis, les deux plus gros émetteurs, pourraient faire une annonce conjointe en amont du prochain G20 (4 et 5 septembre à Hangzhou). Ban Ki-moon organise le 21 septembre à l'ONU une réunion pour inciter d'autres pays à préciser leur calendrier.
55 pays, 55% des émissions
L'accord entrera en vigueur lorsque 55 pays représentant au moins 55% des émissions mondiales l'auront ratifié. Si le président français François Hollande s'est montré prudent mardi en estimant qu'une entrée en vigueur d'ici la fin de l'année était "loin d'être acquise", de nombreux observateurs sont plus confiants.
L'institut Climate analytics a recensé que 34 autres pays s'étaient engagés à le faire d'ici fin 2016 (Brésil, Canada, Indonésie, Japon, Iran, etc.). Au total, les Etats l'ayant ratifié ou sur le point de le faire représentent près de 60% des émissions, selon le think tank.
"Une entrée en vigueur avant la COP22 (7-18 novembre) semble très difficile, mais c'est jouable avant la fin de l'année", affirme Célia Gautier du Réseau action climat (ONG). Les experts du World ressource institute de Washington le pensent aussi: "nous sommes tout à fait dans les temps pour que l'accord entre en vigueur cette année", jugent Andrew Light et David Waskow.
Rapidité et lenteur
"Si vous regardez l'ensemble des traités internationaux, une entrée en vigueur l'année suivant l'adoption, c'est extrêmement rapide", souligne même Andrew Light. "Cela a pris quasiment une décennie pour le protocole de Kyoto", rappelle-t-il. Cette rapidité est "le signal que les chefs d'Etat prennent l'accord au sérieux", estime Pascal Canfin, directeur général du WWF France, en insistant toutefois sur "la principale faiblesse de l'accord de Paris: le manque d'action suffisante à court terme". "C'est inédit qu'un accord onusien de cette ampleur entre en vigueur aussi rapidement", renchérit Célia Gautier, mais "la preuve de l'engagement politique ne se résume pas à la ratification, elle passe par l'action, qui reste très insuffisante".
Qui est à la traîne?
Parmi les gros émetteurs: l'Union européenne (10% des émissions), l'Inde (7%) et la Russie (5%). "L'Union européenne est divisée", déplore Célia Gautier qui pense que "l'accord entrera en vigueur avant la ratification par l'UE".
Le processus implique que chaque Etat européen le fasse, parallèlement à l'Union. Or, seules la France et la Hongrie ont ratifié. Avant d'aller plus loin, certains pays veulent connaître la répartition des efforts pour réduire de 40% d'ici 2030 les émissions de l'UE. Et le Brexit est venu encore compliquer cette équation.
Les experts attendent aussi de voir quelles actions pour le climat les membres du G20, qui représentent 80% des émissions mondiales, prendront lors du sommet de Hangzhou.
Quels changements réels?
L'entrée en vigueur est un signal important mais le vrai test de l'accord sera la ré-orientation des investissements dans l'énergie verte et des politiques de transports et agricoles.
Des signaux vont dans le bon sens: baisse de la consommation de charbon en Chine, faillite du géant charbonnier américain Peabody, forte progression des investissements des pays émergents dans les énergies renouvelables, baisse continue du prix de l'énergie solaire, multiplication des appels de gros investisseurs à aller vers des activités bas-carbone, etc. Toutefois, "Il est encore trop tôt pour savoir s'il y a eu un avant et un après Paris", estime Pascal Canfin. (AFP)
Le 31 Août 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
Nouvelle livraison d’armes US au Maroc dans le cadre du programme EDA
Les Forces armées royales ont reçu, la semaine dernière, une nouvelle livraison d’armements américains, notamment des canons M 5A 109 et 70 chars dernier ...
Les Etats-Unis ne mettent pas leur veto à la résolution de l'ONU contre les colonies israéliennes
Surprise à l'ONU. Ce vendredi 23 décembre, une résolution réclamant l'arrêt de la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens a ét...
Territoriales de développement, et de mettre en place les systèmes nécessaires au suivi de leur m
Le Maroc adopte une approche intégrée pour rendre ses territoires plus résilients au réchauffement climatique (El Ouafi) Le Maroc s'est engagé de ma...
COP22 : La CGEM en colère !
Gros couac. Les exposants n’avaient toujours pas eu leur badge d’accès en ce 2e jour! Les membres de la CGEM notamment se sont retrouvés à la porte alors...
Arabie saoudite-Iran : les tensions à leur comble, sur fond de sommet de la Ligue arabe
L’Arabie saoudite et les États-Unis sont en « état d’alerte élevée », soupçonnant une attaque militaire imminente de l’Iran contre la monarchie du ...
Ce qu’il faut retenir des six derniers rapports du Giec
Réchauffement, extinction des espèces, adaptation nécessaire des pays… À partir du lundi 13 mars, le Giec travaille sur une synthèse de ses conclusions d...
Conférence internationale sur l'eau, l'énergie et le changement climatique Marrakech accueille la
WECC2016 se veut une opportunité de rencontres et de dialogues pour inspirer les différents acteurs dans le domaine de l’eau et l’énergie. ph. Fotolia ...
#MAROC_COMMUNICATIONS_DIASPORA: Samira Sitaïl rejoint l’un des plus grands groupes de communicati
Samira Sitaïl fait désormais partie du staff de l’une des plus grandes firmes européennes opérant en matière de communication et de e-réputation, ains...
La Chine écarte le Polisario du sommet sino-africain
La direction du Polisario ne prendra pas part à la 2ème édition du Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine qui se tient à partir d’aujourd’hu...
La Chine adhère à l'initiative de l'OMS garantissant des vaccins aux pays pauvres
La Chine est à la pointe de la recherche sur les vaccins avec 11 projets en phase d'essais cliniques. Le gouvernement chinois a annoncé, vendredi 08 oc...
#COP27 : Elle se trouve plombée par son manque d’ambition sur la réduction des émissions de CO2
L’accord signé à Charm El-Cheikh sur l’aide aux pays pauvres victimes du changement climatique est bienvenu, mais aucun progrès n’a été fait concerna...
Le Maroc 3e mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique
Le Maroc vient d’être distingué au niveau international dans sa lutte contre le réchauffement climatique dans le dernier rapport de Germanwatch et le Clima...