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Ousmane Sow :

Ousmane Sow :

Le sculpteur sénégalais Ousmane Sow est mort ce jeudi à Dakar. De 2007 à 2013, il a accordé plusieurs entretiens dans lesquels il parle du Sénégal, de sa famille, de ses premières années dans une France dont il dit qu'elle a beaucoup changé. Et de sculpture, bien sûr.

Né à Dakar en 1935, Ousmane Sow sculpte depuis sa plus petite enfance, mais n'a pu faire d'école de Beaux-arts faute de moyens. Révélé en 1987 au Centre Culturel Français de Dakar, où il présente sa première série sur les lutteurs Nouba, l’artiste atteint une reconnaissance considérable lorsqu'il expose son travail en 1999 sur le Pont des Arts à Paris : cette rétrospective de son œuvre réunissant les séries africaines et "La bataille de Little Big Horn" attire plus de trois millions de visiteurs.

Dans cet entretien de 2013 avec Caroline Broué dans la Grande table, il parle de son entrée et son discours de réception à l'Académie des Beaux-arts, se souvient d'un admirable aîné qui l'y a précédé, Leopold Sedar Senghor, et évoque bien sûr son travail de sculpteur. Mais il s'inquiète aussi du changement de la France par rapport aux premières années qu'il y a passées, dès 1957, car le racisme progresse.

"Être libéré de cette mentalité grecque qui voulait que l'homme qu'il représente soit parfait : moi, ce n'est pas mon souci, car j'ai vu des personnes difformes qui une fois habillées sont méconnaissables. /.../ Le corps n’est pas parfait. Quand quelque chose n’est pas à sa place, il faut parfois le laisser, ça peut donner de la puissance à l’ensemble. Dans mon esprit, je ne peux m'imaginer un homme parfait."

Sur le racisme : "Je m'adresse à tout le monde, aussi bien les racistes que ceux qui ne le sont pas. /.../ Je ne comprends pas ce qui se passe aujourd'hui. On était bien accueilli, même sans le solliciter. Il faut avoir la franchise de dire que la France vit avec un phénomène néfaste qui se diffuse."

En 2007, dans le cadre d'un reportage sur l'élection présidentielle sénégalaise, Olivier Danrey rencontrait Ousmane Sow dans sa maison de Dakar. Et, parmi ses analyses sur la situation politique de son pays à l'époque, il livrait un moment son regard de philosophe sur l'existence :

En 2009, pour l'émission Cultures de soi, cultures des autres,Ousmane Sow s'entretenait longuement avec Catherine Clément sur son projet de musée consacré aux "grands hommes". Il y décrit dans le détail sa famille, ses traditions, la vie de son père qui fut "tirailleur sénégalais", ou les premiers souvenirs de sa vie à Paris. Et puis, concernant sa sculpture, parle de ses couleurs et matières :

Ousmane Sow dans "Cultures de soi, cultures des autres"

"Ce qui est intéressant, c'est que je peux rester sans sculpter, mais je ne peux pas rester sans inventer de matière."

Le 01 Décembre2016
SOURCE WEB Par France Culture

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