Cour des comptes : Imad Barrakad s’explique
La Cour des comptes a publié hier un rapport de mission dans lequel elle épingle « le contrôle et la gestion de la Société marocaine d’ingénierie touristique ». Après huit ans d’existence, le rapport explique notamment que la SMIT n’a pas pu développer une réelle activité de démarchage lui permettant de participer activement à la promotion des investissement touristiques. Imad Barrakad, Président du Directoire de la SMIT nous explique la situation.
La Cour des Comptes vient de publier son rapport de mission sur le contrôle de la gestion de la SMIT, dans lequel elle ne vous ménage pas….Qu’en pensez vous ?
Je pense qu’il y a lieu de positiver cette mission de la Cour des Compte. L’audit est un outil parmi d’autre pour améliorer la Gouvernance. Et aujourd’hui cette mission sert à faire sortir les difficultés de développement touristique.
L’activité de la SMIT a une mission duale. Elle a d’abord une mission de service public de promotion des investissement, l’ingénierie du produit et son amorçage.
La deuxième dualité c’est la rentabilité. Actuellement les recettes émanent exclusivement de l’Etat ou de la vente des terrains tel que la loi de la création de la SMIT le stipule.
Or les terrains se tarissent et les le budget de l’Etat qui est très faible par rapport aux besoin de développement touristiques, donc il faut revoir le business model de la SMIT.
D’ailleurs ça a été soumis plusieurs fois au Conseil de Surveillance de la SMIT.
La cour des comptes alerte sur les résultats d’exploitation de la SMIT qui sont négatifs sur la période 2010-2014. Que répondez-vous ?
L’apport qui a été fait par la SMIT est palpable et si on devait parler d’indicateurs de performances du produit touristique malgré le faible budget qui est mis dans la SMIT, nous sommes passé de 174.000 lits en 2010 à aujourd’hui plus de 260.000 lits.
Donc malgré des budgets faibles, on arrive à développer l’offre touristique grâce à nos actions et à ceux du privé ainsi qu’à l’Etat et les autres partenaires au niveau local.
Il faut bien souligner que nous ne sommes pas seuls à intervenir. Pour ce qui est du Plan Azur, il a connu un certain retard qui n’incombe pas exclusivement à la SMIT. Le privé devait investir, la prime d’investissement et une fiscalité spécifique doivent être mise en place au niveau de ces stations.
Toujours est-il que des efforts très importants ont été fait pour assurer le développement des stations Azur se trouvant à Taghazout et à Saidia.
En l’absence d’investissements privé, Les pouvoirs publics ont, entre 2010 et 2015, pris le relais et ont investit à Saidia plus de deux milliards de dirhams et à Taghazout, près de 3 milliards de dirhams.
Néanmoins, il faut doubler d’efforts pour avoir un véritable produit balnéaire et plus d’investisseurs privés pour accélérer le développement de ces stations.
Qu’avez vous retenu de ce rapport et que comptez-vous faire pour changer la donne ?
Nous avons pris en compte les recommandations de la Cour des Compte et nous sommes entrain de mettre en place les plans d’actions nécessaires pour y remédier.
Nous avons proposé à la Tutelle d’amender la loi de création de la SMIT, notamment la possibilité d’aménager certains sites touristiques pour accélérer le développement, la participation dans le développement du produit touristique nature et culturel, la mise en place d’un fonds de recette pour financer les activités de promotion des investissements et d’ingénierie et enfin un plan d’action de diversification des recettes de la SMIT autour d’activités de conseil et d’ingénierie.
Le 20 Janvier 2017
SOURCE WEB Par Tourisma Post
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