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Tourisme: Les chiffres de 2016 sauvés par les MRE et par la fin de la désaffection étrangère

Tourisme: Les chiffres de 2016 sauvés par les MRE et par la fin de la désaffection étrangère

L’année écoulée s’est terminée avec une croissance de 1,5% des arrivées et de 4,5% des nuitées par rapport à 2015. Un rebond à mettre surtout au crédit des MRE et des nationaux qui se traduit aussi par la fin de la désaffection des marchés étrangers dont l’accroissement devrait être sensible en 2017.

Après trois années marquées par la désaffection étrangère avec plusieurs attentats qui ont plombé les destinations arabo-musulmanes comme le Maroc, l’année 2016 s’est achevée avec une légère croissance des arrivées et des nuitées.

Le Royaume a atteint 10.331.731 arrivées dont 5.228.527 MRE et 5.103.204 touristes étrangers de séjour (TES) contre 10.176.762 en 2015, soit un accroissement de 4% des MRE et une baisse de 0,9% des TES, ce qui donne une moyenne annuelle de 1,5% arrivées supplémentaires.

Les nuitées sont passées à 19.250.180 en 2016 (12.701.782 non résidents plus 6.548.348 résidents) contre un chiffre de 18.424.251 pour l’année précédente, soit une hausse de 4,5%.

Le mois de décembre 2016 a clôturé l’année en beauté avec une croissance à deux chiffres des arrivées (+11,2%) et des nuitées (+19%). Cette tendance observée depuis le mois de juillet s’inscrit dans la double lecture qui doit être faite de l’activité touristique de l’année écoulée.

Après un premier semestre atone, les six deniers mois de 2016 ont inversé la donne en termes macroéconomiques avec des taux de croissance importants à Marrakech ou Agadir.

Joint par Médias24, Abderrafie Zouiten, directeur général de l’ONMT (Office national marocain du tourisme), cite l’exemple du retournement remarquable de l’activité touristique du marché français qui a enregistré une croissance de ses arrivées de 35% en décembre et de 22% en janvier dans la ville d’Agadir. Sur l’ensemble de l’année 2016, leurs arrivées ont baissé de 1% et leurs nuitées de 3%, mais pour décembre elles ont littéralement explosé avec respectivement plus 7% et plus 23%.

Selon lui, la désaffection française conjoncturelle qui s’est accélérée après les attentats du Bataclan, de Nice et l’exécution barbare d'un prêtre est en train d’être surmontée grâce à la politique structurelle mise en place par les autorités marocaines:

- Travail de communication de l’ONMT.

- Image de stabilité et de sécurité du Maroc.

- Renforcement de l’aérien avec Transavia qui a doublé ses vols hebdomadaires Paris-Agadir et le partenariat FTI-Atlas Hospitality qui a créé 7 vols charters entre le Maroc et l’Allemagne.

Notre interlocuteur poursuit que si le marché allemand a enregistré une baisse de 2% de ses arrivées et de 6% de ses nuitées en 2016-2015, c’est parce que les touristes allemands n’ont commencé à revenir en masse qu’à partir d’octobre. En décembre, les arrivées ont augmenté de 8% et les nuitées de 50%.

Pour le marché chinois, la DGSN a comptabilisé 42.000 arrivées de touristes contre seulement 10.000 l’année précédente, soit une hausse de 400%. Là aussi, il y a eu deux périodes pour expliquer le rush actuel: celle d’avant la levée des visas où les Chinois se faisaient rares et celle qui a démarré en juillet avec une recrudescence des arrivées alors qu’il n’existe toujours pas de vol direct entre les deux pays.

"En décembre, nous avons reçu 8.000 Chinois, ce qui raisonnablement nous laisse espérer que le cap des 100.000 touristes de ce pays sera allégrement atteint à la fin de l’année 2017", précise Zouiten.

Malgré la hausse de 243% des nuitées de touristes russes (2015-2016), Zouiten affirme qu’il faut intéresser davantage les investisseurs russes pour obtenir des volumes d’arrivées plus importants.

"C’est un marché compliqué car les 9 plus grands T.O. (tour opérateur) en Russie sont turcs et ont habitué leurs clients à des packages (avion + séjour) vers leur pays à 300 euros, alors que le trajet Russie-Maroc coûte ce prix. Ce n’est pas ce tourisme de masse qui nous intéresse, et de toute façon, nous n’avons pas la même capacité hôtelière que nos concurrents comme Antalya qui dispose de 350.000 lits, alors qu’Agadir, que les Russes affectionnent, a seulement 30.000 lits".

Satisfait des fruits de la politique de diversification du Maroc, Zouiten rappelle aussi que le tourisme interne occupe une place croissante dans l’activité touristique globale depuis 3 ans. Ainsi, les nuitées des nationaux ont crû de 17% en décembre et de 11% pour toute l’année 2016.

"Le poids des nationaux est de plus en plus important grâce au développement de la classe moyenne et aux nouvelles infrastructures (routes, …) qui donnent envie de voyager. De plus, les professionnels ont pris conscience qu’ils ne doivent plus être sollicités uniquement en période de crise. La promotion du tourisme national est devenue une vraie priorité de tous les acteurs".

Tous ces facteurs encouragent notre interlocuteur à avancer que l’année 2017 sera celle de la reprise et même d’une croissance exceptionnelle après le deuxième semestre 2016 qui a connu un vrai rebond.

L’explication de ce retournement de situation est le renforcement de l’image de destination sûre qui a pris deux ans avant de s’installer dans l’esprit des touristes méfiants pour voyager dans un pays arabo-musulman.

"La tendance pour les prochains mois est très optimiste, mais nous ne serons fixés qu’à la fin de la période mars-avril-mai qui a toujours été un pic de fréquentation étrangère même si pour le marché français, le mois de mai tombera en pleine élection présidentielle où les Français voyagent peu", conclut Zouiten.

Au final, on peut avancer que la hausse des arrivées des MRE a sauvé l’année 2016 mais qu’au regard de leur réservoir limité, il faudra continuer sur la séduction des touristes étrangers car un pays qui veut devenir une destination touristique majeure se mesure d’abord à son attractivité internationale.

Le 08 Février 2017

SOURCE WEB Par  Medias 24

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