Le regard de la presse internationale sur la crise du Rif, un nouveau printemps arabe ? [Vidéo]
L'ébullition dans le nord du Royaume et l'accélération des tensions à Al Hoceima n'ont pas échappé aux radars de la presse internationale qui commente également les événements marocains, perçus comme l'émergence d'un nouveau printemps arabe.
Les regards et attentions du Maroc sont tournés depuis plusieurs semaines sur les événements d'Al Hoceima. Entre partisans du Hirak du Rif et détracteurs de la contestation, les réseaux sociaux se déchirent ! La presse locale, plongée au coeur de l'action, livre des images édifiantes des nombreuses manifestations qui ont éclaté dans plusieurs villes du royaume. Des images et un bouillonnement qui ont alerté au-delà des frontières du pays. La presse internationale et particulièrement francophone s'est en effet penchée sur la fronde du Rif.
France 24, désireuse d'apporter un éclairage sur cette colère qui gronde dans le nord, interviewe l'ex-journaliste marocain Aboubakr Jamaï, qui livre sa vision de la crise. La chaîne de télévision française rapproche cette grogne populaire des mouvements du printemps arabe qui ont bouleversé de nombreux régimes. La correspondante locale pour la chaîne TV5 Monde présente également son reportage sous ce prisme. Pour TV5, ces manifestations répétées sont le signe d'un "ras-le-bol", d'un sentiment d'injustice et d'une colère sourde, nourrie depuis plusieurs mois avant d'exploser dans les rues de cette région sensible. La jeunesse porte le mouvement, souligne la chaîne étrangère, et entend le mener "jusqu'au bout pour leurs droits, et ce n'est que justice." Sans évoquer ouvertement le rôle de l'Etat dans la gestion de ces événements, TV5 indique que la "pression est réelle"...
Le quotidien français La Voix du Nord, présente pour sa part l'exportation du mouvement hors des frontières marocaines. De nombreuses manifestations et rassemblements ont notamment eu lieu devant les consulats marocains en France. "Devant un consulat lillois sans réaction, les manifestants, comme la diaspora rifaine dans toute l’Europe, réclament la libération des prisonniers qualifiés de "politique". "Cette situation très difficile n’est pas liée à l’attitude d’un peuple mais à celle d’un État, estime Jamal El Khattabi, enseignant-chercheur en génie civil à l’université de Lille I qui vient de passer un mois dans le Rif. Dans l’urgence, on réclame la libération des prisonniers. Ensuite, on veut que le pouvoir réponde aux revendications. Demander un hôpital, est-ce que c’est de la politique ? Faire 600 km (pour la capitale Rabat) pour se faire soigner, est-ce de la politique ?" Pendant ce temps, les slogans en arabe ou en tamazigh dénoncent la répression policière, la mafia et le système qui tient le pays", résume ce titre francophone.
Les problématiques sociales évoquées par les médias étrangers sont également pointées du doigt par de nombreux éditorialistes marocains, dont Souleiman Bencheikh dans la revue Din wa Dounia. Pour ce dernier, le royaume s'est doté de nombreuses infrastructures remarquables et enviables, mais bien peu utile "tant que nous serons pas en mesure de relever le défi du développement humain". Un terreau fertile à l'éclosion d'une crise sociale de grande ampleur...
Du côté du Royaume-Uni, c'est essentiellement le ministère britannique des Affaires étrangères qui s'est prononcé sur la crise du nord. Il adresse en effet, un message afin d'alerter ses concitoyens, les mettre en garde et leur déconseiller de se rendre au Maroc, présenté comme une zone sensible désormais...
Le 06 Juin 2017
SOURCE WEB Par Les Infos
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