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Deux Marocaines en robe poursuivies pour outrage aux moeurs

Deux Marocaines en robe poursuivies pour outrage aux moeurs


Appréhendées par les forces de l'ordre, deux jeunes filles de la ville d'Inzegane sont poursuivies pour outrage aux mœurs. Elles portaient une robe. Cette interpellation a suscité plusieurs manifestations de solidarité et d'indignation.
Les faits remontent à la veille du mois de ramadan. Lorsque deux jeunes filles, vêtues de robes, ont été encerclées par les vendeurs ambulants qui occupent habituellement la place du souk d'Inzegane.
Malmenées et brutalisées pour leurs tenues jugées indécentes par la foule, elles n’ont du leur salut qu’aux forces de l'ordre qui sont rapidement intervenues pour les sortir des mains de leurs bourreaux.
"Il s'agissait de deux étudiantes qui passaient à proximité du souk. Elles étaient habillées de manière tout à fait respectable... Lorsque l'agression a commencé et que la police est intervenue, les jeunes filles pensaient être protégées à l'intérieur du fourgon de police stationné non loin de l'endroit où les violences ont eu lieu", nous raconte Bouchra Chetouani, membre de la section régionale de l'Association marocaine des droits de l'Homme.
Désillusion. Les victimes ont été emmenées tout de suite après les faits au poste de police, où les agents des forces de l'ordre ont établi un procès verbal contre les deux jeunes filles pour atteinte aux mœurs. "C'est le monde à l'envers! la police a arrêté les victimes et a laissé les criminels en liberté. Aucune procédure n'a été engagée contre les agresseurs", s'indigne Bouchra Chetouani.
La date de la comparution a été fixée au 6 juillet. Entre temps, les deux jeunes filles poursuivies en état de liberté sont actuellement enfermées chez elles.
"Nous avons voulu les approcher pour connaître les détails de ce qui s'est passé sur le lieu de l'agression et lors de l'audition par les autorités, mais nous n'avons pas pu avoir accès à elles. Leurs familles nous ont refusé tout contact avec les victimes", ajoute notre source.
Toutefois, la même source nous apprend que deux avocats bénévoles se sont chargés du dossier pour la défense des deux jeunes filles lors de l'audience qui ce tiendra le 6 juillet au tribunal de première instance d'Agadir.
Depuis le début de cette affaire, plusieurs manifestations de solidarité et d'indignation ont vu le jour.
Deux sit-in sont programmés à cet effet: "plusieurs associations et acteurs civils et politiques prendront part à une manifestation qui sera organisée le samedi 27 juin devant la préfecture de police d'Agadir" nous apprend Bouchra Chetouani.
Une autre manifestation aura lieu le mardi suivant à 11 heures devant le tribunal de première instance d'Agadir, nous annonce Yassin El Marzoughi qui a lancé l'appel le mardi 23 juin sur facebook. "Nous avons reçu plus de 300 confirmations de participation en moins de 24 heures après le lancement de l'appel" nous confie-t-il.
Sur les réseaux sociaux toujours, le hashtag #Mettre_une_robe_nest_pas_un_crime a été créé en soutien aux deux jeunes filles.
Il y enfin la pétition à signer. Le texte de la pétition, rédigé par des citoyens indignés de la région, indique que les deux jeunes filles ont passé la nuit au commissariat et que le lendemain, le procureur a décidé de les poursuivre.
Il insiste également sur l’atteinte aux droits de l’Homme et à la Constitution:
«Ceci est une atteinte aux principes fondamentaux des libertés et de l'égalité entre homme et femmes adoptés par l’État marocain, notamment en préambule de la Constitution marocaine qui dit : “Fidèle à son choix irréversible de construire un État de droit démocratique, le Royaume du Maroc poursuit résolument le processus de consolidation et de renforcement des institutions d'un État moderne, ayant pour fondements les principes de participation, de pluralisme et de bonne gouvernance. Il développe une société solidaire où tous jouissent de la sécurité, de la liberté, de l'égalité des chances, du respect de leur dignité et de la justice sociale, dans le cadre du principe de corrélation entre les droits et les devoirs de la citoyenneté”.
«De même, l’article 19 de la Constitution (titre II sur les libertés et droits fondamentaux) stipule que: « L'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume. L’État marocain œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé, à cet effet, une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination».

25 JUIN 2015
SOURCE WEB Par Médias24

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