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Accord de pêche

Accord de pêche

 

  Pas d’avancées dans les négociations Maroc-UE

De notre correspondant permanent à Bruxelles, Aziz BEN MARZOUQ   · Les retombées de l’accord sur les provinces du sud à l’origine de l’impasse

· Bruxelles estime «insuffisantes» les explications de Rabat

La rencontre, le 21 octobre à Bruxelles, entre Aziz Akhannouch, notre ministre de la Pêche, et la commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki, n'a pas donné de grands résultats concernant les perspectives de renouvellement de l'accord de pêche Maroc/UE qui expire en février 2011. Pas d’avancées en effet sur les données (réclamées en février 2010 à Rabat et probablement remises le 15 octobre 2010), qui devaient prouver que les populations locales du sud du Maroc bénéficiaient également des retombées de l'accord de pêche. Jugeant les explications insuffisantes, la commissaire a proposé d'organiser -dans les plus brefs délais- une rencontre technique UE/Maroc pour tenter de cerner le problème. A l’heure où nous mettions sous presse, les responsables de la délégation marocaine n'étaient pas disponibles pour commenter cette situation. Aucune date n'a été avancée pour un nouveau rendez-vous. Pour rappel, l'accord doit être renouvelé-en principe- le 27 février 2011. La commissaire européenne à la Pêche, la Grecque Maria Damanaki, a clairement insisté sur le fait que le Maroc devrait, très rapidement, fournir des données «plus complètes et plus précises» prouvant que les dispositions de l'accord de pêche ont été effectivement respectées par la partie marocaine.

Ces dispositions en faveur des populations du sud stipulent qu'une partie de l'appui sectoriel accordé aux pêcheries marocaines devrait bénéficier aux populations locales, à savoir les populations sahraouies vivant le long des côtes. En ce qui concerne par exemple la pêche pélagique industrielle, concentrée dans le stock C, l’accord de pêche prévoit en effet l’obligation de débarquer 25% des captures, ce qui peut contribuer à un meilleur approvisionnement en poissons pélagiques de l’industrie de transformation du sud.
Une contribution de 4,75 millions d'euros prévoit également des mesures visant à moderniser et à mettre à niveau la flotte côtière par des actions de soutien à la formation et aux organisations professionnelles locales.

Avant de renouveler l'accord de pêche Maroc/UE, la Commission européenne doit, selon la procédure, demander un mandat aux 27 Etats membres pour pouvoir le faire. La Commission se trouve un peu coincée entre les pressions d'une partie du Parlement européen, qui épouse les thèses des Sahraouis, et celles de certains Etats membres, comme par exemple la Suède ou encore le Royaume-Uni, qui considèrent que sans des données satisfaisantes en faveur des populations locales du sud, l'accord ne pourra pas être renouvelé.

D'aucuns estiment que la partie marocaine ne se montre pas très pressée de renouveler cet accord de pêche à la date prévue dans la mesure où les aspects commerciaux de l'accord ne l'intéresseraient pas outre-mesure (le Maroc peut vendre à bon prix ses droits de pêche à d'autres candidats).

 

Source : web  L’ECONOMISTE  le 23/10/2010