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Une étude du ministère dénonce la cherté des médicaments

\"*\"      Publié le : 14.01.2011 | 1

Le département dévoile sa stratégie pour baisser les prix 6h35

Le prix du médicament est cher au Maroc comparé à celui des autres pays voisins (comme la Tunisie par exemple où le prix de certains antibiotiques est moins cher de 66%). En effet, ce que le rapport de la commission parlementaire a pu constater en 2009 est aujourd'hui établi de manière scientifique. Et c'est une étude réalisée par le ministère de la Santé qui en a apporté les preuves. Selon cette enquête dont le contenu a été dévoilé par Yasmina Baddou, ministre de la Santé, mercredi dernier au Parlement, le ministère applique toujours des textes réglementaires dépassés et présentant plusieurs failles

Le rapport pointe du doigt également la réglementation appliquée en matière de fixation de prix qu'il qualifie de caduc et inflexible ainsi que le taux d'indemnisation de certains médicaments. Autre constat non moins important relevé par l'étude est le non développement du rôle des médicaments génériques. Les médecins persistent à inscrire les médicaments chers au lieu des génériques en sachant que ces produits sont généralement inaccessibles à la majorité des malades ne bénéficiant pas de couverture médicale

Ce qui aggrave encore la situation est l'absence de lois accordant aux pharmaciens le droit d'échanger les médicaments prescrits. En outre, l'étude relève le manque d'une politique réelle de médicaments. Baisser les prix des médicaments semble donc être un défi de taille pour le ministère de la Santé. Mais Yasmina Baddou reste optimiste. Pour elle, l'ouverture du débat peut déjà être considérée comme un point positif. «Pour la première fois, un consensus général est recueilli autour de la question d'examen des prix des médicaments par la majorité, l'opposition, le ministère et les parlementaires ainsi que les médecins et les pharmaciens», annonce la ministre en réponse à des questions orales posées mercredi dernier par plusieurs groupes parlementaires

D'après la même responsable, le département de tutelle a déjà élaboré un plan d'action d'urgence visant à instaurer une politique pour la gestion rationnelle des prix des médicaments. Parmi les grandes lignes de ce plan, on trouve donc la révision des décrets relatifs aux prix des médicaments fabriqués localement ou importés et qui datent de 1969 et 1993, l'encouragement de l'utilisation des médicaments génériques et la mise en place d'une politique sociale visant l'exonération fiscale des médicaments nécessaires pour le traitement de certaines maladies (comme les maladies chroniques, le sida, les maladies cardio-vasculaires, l'asthme, l'hépatite B et C, le cancer, le diabète et la dialyse). Autre mesure prévue par le même département est l'élaboration d'un cadre juridique relatif au nouveau système de fixation des prix des médicaments en concertation avec les différents intervenants dans ce secteur, notamment l'Association marocaine de l'industrie pharmaceutique, l'ordre des pharmaciens, les organismes chargés de la gestion de l'assurance médicale. Selon la ministre, l'entrée en vigueur de cette loi sera de nature à instaurer la justice entre les prix des médicaments locaux et ceux importés

En attendant donc l'élaboration de cette loi et sa mise en circuit législatif, le département a entrepris des démarches immédiates pour baisser les prix de certains médicaments qualifiés de «très chers». Dans ce sens une première liste a été établie pour la baisse des prix de 290 médicaments dont 167 de références et 123 génériques. Ainsi pour la première catégorie, la baisse des prix se situe à 57%. Quant à la deuxième, elle dépasse les 87%. Notons que les prix de 103 produits figurant dans cette liste varient entre 100 et 11243.5 dirhams. D'après Mme Baddou, une autre liste est en cours de réalisation et sera publiée au cours de la semaine prochaine, cette dernière comprendra 27 médicaments traitant le diabète, l'ulcère, le cancer ainsi que des antibiotiques. Par ailleurs, la chef du département de la Santé promet de créer une Agence nationale pour le médicament qui sera chargée de mettre en œuvre, d'accompagner et d'évaluer la politique pharmaceutique nationale, d'encadrer le secteur pharmaceutique et d'améliorer l'accès aux médicaments. On prévoit également la mise en place d'un Observatoire national pour surveiller les prix des médicaments, la tendance des prix et la consommation.

Le RAMED bientôt généralisé

8,5 millions de citoyens bénéficieront des services médicaux proposés dans le cadre du Ramed, soit 26 % de la population. C'est ce qu'a annoncé la ministre de la Santé mercredi dernier en réponse à une question orale posée par le groupe du Rassemblement constitutionnel unifié. Selon la ministre, ce projet de grande envergure sera généralisé à l'ensemble des 15 autres régions du Royaume progressivement au cours de cette année. Dans ce cadre, une décision collective a été signée le mois de décembre dernier entre le ministère de la Santé, celui de l'Economie et des finances et celui de l'Intérieur. Elle se trouve actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement en vue de sa publication au Journal Officiel. Rappelons que le RAMED a pour but de lutter contre la pauvreté et la précarité en assurant gratuitement les prestations de santé à la population économiquement démunie et garantissant l'accès aux soins à toutes les couches sociales de la population grâce a la prise en charge collective et solidaire des dépenses de santé.

Source : WEB  Par Yousra Amrani | LE MATIN