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énergie solaire concentrée CSP Réduction des ressources fossiles Lénergie future puisée dans l’univers

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La solution devant la course vers l’énergie est de connaître le mécanisme de fonctionnement du soleil pour produire des ressources renouvelables. Mais il reste à trouver les moyens pour acheminer vers la Terre cette température du soleil qui atteint 15 millions de degrés.

Le secteur des énergies renouvelables devrait créer, à l’horizon 2020, quelque 30 000 emplois, dont 5 000 ingénieurs au Maroc.

À l’avenir, l’univers sera source de notre énergie. «Nous regardons l’univers et les étoiles, mais est-ce que nous savons comment ils fonctionnent ? L’univers est constitué d’énergie et sans cette énergie, il n’y a pas de matière. Il existe plusieurs formes d’énergie : mécanique, électrique, thermique et rayonnante», a lancé Samir Kadiri, professeur à la Faculté des sciences de Rabat, lors des 2es rencontres «Jeunes, sciences et citoyens», organisées dernièrement à Rabat par l’association marocaine des petits débrouillards sur le thème «Quelles énergies pour demain ?»

Cette prise de conscience d’aller plus loin dans l’univers dont l’âge est de 1,73 milliard d’années pour chercher d’autres sources d’énergie trouve son origine dans le débat sur la réduction des ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon, etc.) pour satisfaire la demande énergétique de la population mondiale qui ne cesse d’augmenter. «La solution future est de connaître le mécanisme de fonctionnement du soleil pour produire notre énergie. Mais il reste à trouver les moyens pour acheminer vers la Terre cette température du soleil qui atteint 15 millions de degrés», a ajouté M. Kadiri.

Mais avant d’atteindre ces contrées lointaines, Mohamed Berdai, consultant en énergies renouvelables, lui, a proposé de miser pour le moment sur le solaire et l’éolien. Selon cet ancien directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), «le secteur des énergies renouvelables devrait créer à l’horizon 2020, quelque 30 000 emplois, dont 5 000 ingénieurs au Maroc». Pour pouvoir atteindre ces objectifs, nous devons changer de comportement. «Nous avons une culture de consommateurs d’énergie et non d’acteur-consommateur. Un changement est en train de se dérouler. Progressivement, des producteurs d’électricité privés voient le jour. Quant aux chercheurs, il est temps pour eux d’étudier les besoins du pays. Il y a beaucoup d’étrangers qui veulent venir travailler au Maroc. Il faut intégrer ce souhait comme l’ont fait l’Inde ou la Chine», a ajouté M. Berdai. Actuellement, dans la consommation mondiale d’énergie, le charbon représente 23%, le pétrole 35%, le gaz 21%, les énergies renouvelables 0,5%, le nucléaire 7%.

Quant aux réserves mondiales du pétrole, du gaz et de l’uranium, leur durée est respectivement estimée à 45 ans, 65 ans et 120 ans. La réduction des énergies fossiles face à une demande mondiale sans cesse plus importante fait exploser les prix. Des prévisions déjà annoncées en 1972 dans le rapport de Club de Rome qui s’était soulevé contre la surexploitation de la planète, dont les ressources sont limitées. «Le pétrole risque d’atteindre 250 dollars le baril pour 2015 selon les observateurs», a expliqué Rachid Chriki du Groupe d’étude et de recherche sur les énergies renouvelables (GERER).

L’autre énergie prometteuse et pour laquelle il existe un grand intérêt, c’est l’exploitation de l’hydrogène, mais ce dernier n’est pas une énergie primaire, mais un vecteur. Durant les années 90 et début 2000, il y a eu un engouement pour l’hydrogène, mais depuis quelques années, l’apparition des batteries au lithium pour les voitures électriques l’a marginalisé. Pour les experts, le problème de l’hydrogène consiste au stockage qui a pénalisé son développement, mais les recherches sont toujours en cours. À ce niveau, il existe au Maroc une installation pilote pour la production de l’hydrogène à partir de l’éolien à l’Université Al Akhawayne d’Ifrane dans le cadre d’un projet financé par l’OTAN. Pour participer au débat sur l’avenir énergétique du pays, le club de l’École Mohammedia d’ingénieurs, EMI Énergie, organise mardi 26 février à partir de 9 h la troisième édition du «Power Day» sur le thème «Le Maroc et les nouvelles technologies énergétiques». Parmi les personnalités attendues pour cette édition, le ministre de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, Fouad Douiri.

«Durant cette manifestation, la cellule projet du club EMI présentera également son projet de la voiture solaire adoptant une solution technologique efficace qui est le moteur à roue. L’édition de cette année vient donc à point nommé pour débattre de ce sujet d’actualité, en faisant intervenir plusieurs invités de haut niveau. Les intervenants pourront ainsi partager leur expertise et savoir-faire en débattant de thèmes variés et intéressants tels que le concept du Smart Grid et la possibilité de son implantation industrielle au Maroc, les technologies solaires et l’efficacité énergétique», ont annoncé les organisateurs de cette édition.
Tout le monde s’accorde sur les vertus de l’énergie du futur. Elle devra être propre pour lutter contre le changement climatique. Elle sera aussi démocratique, car jusqu’à aujourd’hui, celle-ci a été le monopole de l’État ou de groupes privés.

Elle sera pacifiste, car la course pour la possession des énergies fossiles a créé des conflits. L’énergie du futur devra être également générale et accessible à tout le monde sans faire de différence entre le milieu urbain ou rural. L’énergie de l’avenir devra être intelligente. Les villes nouvelles vont produire leur propre énergie et la gérer via leur réseau intelligent «Smart Grim».


Avis du spécialiste : Samir Kadiri, astrophysicien et directeur de l’Observatoire astronomique de l’association Ribat El Fath

«Les centrales énergétiques futures seront des minisoleils»

Vous dites que l’énergie du futur consiste à connaître le mécanisme de fonctionnement du soleil.

La science s’approche-t-elle de cet objectif ?

Tout le monde parle actuellement du changement climatique, de l’incontournable réchauffement de notre planète et chacun souhaite la réduction de l’effet de serre. Or nous savons également que le soleil détient l’une des solutions pour produire de l’énergie. Cette solution nous l’avons déjà exploitée pour fabriquer des bombes à des fins militaires. Si au lieu de provoquer une explosion, on fermait l’espace, l’énergie récupérée serait gigantesque. En somme, les centrales énergétiques du futur seront des minisoleils.

La température du soleil est de 15 millions de degrés.

Les experts ont-ils avancé dans la mise en place d’une technologie pour acheminer cette haute température vers la Terre ?

Effectivement, les centrales énergétiques du futur nous posent des défis technologiques immenses. Des prototypes de ce type de centrale sont en cours de constructions, sans pouvoir toutefois prédire une date de mise en fonctionnement à grande échelle. Au risque de voir notre civilisation plafonner, nous n’avons d’autres alternatives que de procéder à échelle réduite comme le font si bien les étoiles depuis des milliards d’années. Pour donner un chiffre, un gramme d’hydrogène équivaudra énergétiquement à dix tonnes de pétrole.

C’est invraisemblable ! Ainsi les usines nucléaires de demain disposeront d’une réserve de ressources infinies et sans déchets radioactifs à long terme.

Vous êtes directeur de l’Observatoire d’astronomie Ribat Al Fath. Les Marocains s’intéressent-ils à l’astronomie ?

Majoritairement, les Marocains manifestent une grande passion pour les choses du ciel et les mystères des espaces lointains. Toute soirée portes ouvertes à l’Observatoire nous amène un nombre incroyable de curieux. L’abandon de l’astronomie dans les programmes scolaires aurait dû en toute logique faire baisser les demandes de visites à l’Observatoire, mais cela n’a pas été le cas.


Les potentialités de la région arabe

«L’énergie solaire concentrée (CSP) est une technologie qui repose sur l’utilisation d’une énergie renouvelable et qui, après une période de stagnation, a commencé à pénétrer le marché de l’énergie, en particulier en Espagne et aux États-Unis, mais également dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, de même que dans d’autres régions du monde.
La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) est une des régions qui offrent les meilleures conditions au monde pour le développement de la CSP : fort ensoleillement, faibles précipitations, présence de nombreux terrains plats non exploités à proximité des routes et des réseaux de transport de l’électricité.

La région est de surcroît proche de l’Europe où l’électricité verte est très prisée», ont souligné les auteurs du rapport «Évaluation du potentiel de production locale aux fins de projets d’énergie CSP dans la région MENA, commandé par la Banque mondiale». Et d’ajouter : «Toutefois, les coûts d’investissements très élevés demeurent un obstacle majeur à la généralisation de la technologie CSP.

Pour être rentables à court et à moyen terme, les projets CSP mis en œuvre dans la région MENA devront s’appuyer sur un ensemble de facteurs, parmi lesquels l’adoption de mesures incitatives à l’échelle locale (contrats d’achat d’électricité à long terme, rachat obligatoire de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables ou abattements fiscaux, par exemple), des dispositifs de financement concessionnel, dont certain en faveur de l’action climatique, et l’exportation vers l’Europe de l’électricité verte produite dans les centrales CSP.»

Repères

·    Selon des experts, il serait intéressant pour le Maroc de maîtriser l’éolien et le solaire, domaines où nous avons de grandes potentialités et où les technologies sont matures.

·    Un atelier international sur l’hydrogène a été organisé en octobre 2009 au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) à Rabat.

·    La Terre est bombardée par une pluie dense et continue de particules très énergétiques, les rayons cosmiques, majoritairement composés de protons et de noyaux.

Publié le : 24 Février 2013 –

SOURCE WEB Par Rachid Tarik, LE MATIN

 

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