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COUPE BUDGÉTAIRE LE TOURISME PASSE AU RÉGIME SEC

COUPE BUDGÉTAIRE  LE TOURISME PASSE AU RÉGIME SEC

L’INVESTISSEMENT SACRIFIÉ AU DÉTRIMENT DU BUDGET DE FONCTIONNEMENT

L’OFFICE DU TOURISME ET LA SMIT EN FONT LES FRAIS

Il ne faut pas enivrer l’opinion publique du chiffre de 10 millions de touristes et… 20 millions en 2020, en oubliant l’essentiel pour le secteur et le PIB du pays : le chiffre d’affaires réalisé par ces touristes

LE nouveau plan d’attaque du boss de l’Office du tourisme (ONMT), Abderrafie  Zouiten, les contrats-programmes régionaux (CPR), les agences de développement touristique (ADT), le fonds de développement (FMDT)… rien ne paraît plus sûr aux yeux des professionnels du tourisme. Souvent complices, par opportunisme, parfois par connivence avec les cercles de décision, ceux qui sont au taquet ne cachent plus leurs inquiétudes. La dégradation de leur quotidien ne sera un secret pour personne. Le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, face aux parlementaires, hier, en a pris la mesure. Le budget alloué à son département rétrécit de 15%. Il passera de 821 millions de DH pour l’exercice en cours à 679 millions en 2014 soit 142 millions de DH en moins. «C’est  du jamais-vu, une coupe budgétaire de cette taille!» s’exclame un opérateur. Ce n’est pas tant l’ampleur de la coupe qui interpelle dans le milieu professionnel, mais «le fait de découvrir cette décision, lourde de sens, comme par hasard, au détour d’une lecture» d’un banal tableau récapitulatif de fonctionnement (339 millions de DH) et investissement du ministère du Tourisme (505 millions de DH). «Qu’il y ait un contexte exceptionnel des finances publiques, c’est une chose, mais que l’on soit mis devant le fait accompli, c’est inadmissible». Il ne fait aucun doute, «c’est l’investissement, donc la promotion qui en fait les frais», avoue, la voix serrée, le ministre Haddad qui dit, toutefois, ne pas perdre espoir. Le ministre souhaite convaincre son homologue des Finances, Mohamed Boussaïd, qui ne connaît que trop bien l’importance de ce secteur hautement stratégique de l’économie du pays, pour «un financement alternatif». Lequel? «Nous sommes en discussions. Nous n’avons pas encore déterminé les leviers à actionner», botte en touche le ministre du Tourisme, qui donne l’impression d’être très touché par cette coupe. On n’en sortira pas de ce cercle vicieux aussi longtemps qu’on n’osera pas la «rupture» comme l’appelle de tous ses vœux Abderrafie Zouiten, depuis qu’il est pilote de l’ONMT. De Londres où il est actuellement pour le salon du tourisme, il dit apprendre, «selon les premières informations, que le budget du ministère est en baisse», mais lance que: «on n’a pas intérêt à louper le coche pour les deux saisons à venir». Pour lui, «ce n’est pas le moment de rater une occasion exceptionnelle» où la capacité aérienne à destination du Maroc sur l’Angleterre atteint 60%. Comme Haddad, Zouiten aussi ne perd pas espoir. Mais, «il faut qu’on arrive à mettre en place quelque chose de comparable dans le modèle de rémunération de l’Office des aéroports». Autrement dit, «arriver à s’affranchir du budget de l’Etat». Il l’a dit et répété: le challenge est d’inscrire l’ONMT dans un système vertueux, comme l’ONDA, pour n’avoir plus à compter que sur le budget de l’Etat. 400 millions de dollars en 2013, il tombera à 300 millions l’année prochaine, soit 10% de baisse.

La Société marocaine de l’ingénierie touristique (SMIT), le bras armé financier du secteur, tombe de très haut. Elle perd 33,6% de son budget à seulement 19 millions de DH contre 39 millions le budget en cours. Le président du directoire de la SMIT, Imad Barrakad, en perd son latin.  «J’espérais, comme promis, un budget de 100 millions de DH», pour justement se donner les moyens des ambitions de la Vision 2020, mais il dit, lui aussi, ne pas baisser les bras. Les objectifs pour l’ONMT et la SMIT restent les mêmes, mais des moyens réduits.
C’est peu dire que les professionnels, en tout cas ceux qui sont au charbon tous les jours, sont remontés. L’atonie persistante de la Confédération du tourisrme ne laisse rien augurer de bon. Son président, Ali Ghannam, est resté muet sur le coup. L’investissement est sacrifié à l’autel du fonctionnement (masse salariale, ramettes, crayons…). Les deux vaisseaux amiraux du secteur, l’Office du tourisme et la Société de l’ingénierie touristique sont en rupture de ban.

Pendant ce temps… en France

LE Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, qui a rassemblé mardi dernier une vingtaine de ministres dont Sylvia Pinel, chargée du Tourisme, a annoncé que «le tourisme nécessite aujourd’hui en France une nouvelle mobilisation». La France est la première destination en nombre de touristes, mais seulement la troisième en termes de recettes, derrière les Etats-Unis et l’Espagne. «Notre potentiel touristique est immense, mais pas encore totalement exploité. Pendant ce temps, au Maroc, on installe les CPR.

SOURCE WEB Par  B. T.  L’Economiste

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