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Perspectives En 2020, les énergies renouvelables fourniront 42% de l’électricité

  Perspectives  En 2020, les énergies renouvelables fourniront 42% de l’électricité

En 2009, le Maroc a adopté une stratégie énergétique ambitieuse, basée notamment sur les énergies renouvelables. À l’horizon 2020, la puissance électrique additionnelle totale de toutes origines devrait atteindre 9 246 MW et l’investissement total dans les différents projets électriques et pétroliers avoisinera près 200 milliards de dirhams. Les énergies renouvelables occupent une place de choix puisqu’elles vont représenter 42% de la puissance électrique totale installée au Maroc à l’horizon 2020. Seuls le solaire et l’éolien nécessiteront 12,5 milliards de dollars d’investissements (environ 103 milliards de DH), soit plus de 1 milliard par an (environ 8,28 milliards de DH). Les plans solaires et éoliens en sont aujourd'hui à mi-parcours

L'heure est aux premiers bilans. Quel est l’état d’avancement du Programme marocain solaire piloté par MASEN (Agence marocaine de l’énergie solaire) ? Qu’en est-il du programme intégré de l’énergie éolienne et des projets hydrauliques gérés par l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) ? Le montant d’investissement prévu, les délais de réalisation et la capacité à réaliser sont-ils respectés ? À fin décembre 2012, la demande nationale en électricité (l’énergie électrique appelée) a atteint 31 055,6 GWh, enregistrant un taux de croissance de 8% en 2012, soit une croissance moyenne du secteur électrique de 7,2% durant la période 2002-2012.

Selon l’ONEE, cette demande a été satisfaite à peine à hauteur de 7,9% à partir des énergies renouvelables, contre 36,9% par la production d’origine charbon, 17,9% d’origine fioul, 19,3% à partir du gaz naturel et 18% par les importations (Importations d’électricité, essentiellement de l’Algérie et de l’Espagne). La tendance haussière de la demande électrique reflète, selon l’ONEE toujours, la dynamique socio-économique de notre pays induite notamment par l’importante amélioration de l’accès des populations aux infrastructures de base, dont l’électricité dans le cadre du Programme d’électrification rurale global (PERG) et la politique des grands chantiers structurants autant sur le plan économique que social. Mais l’Office précise, dans un communiqué de presse relatif à la tenue du 1er Conseil d’administration de l’ONEE en septembre dernier, que le parc de production d’électricité sera renforcé par de nouvelles capacités de près de 4 584,5 MW à l’horizon 2017, soit une augmentation de 67% de la puissance installée du parc actuel. L’investissement est estimé à près de 91,2 milliards de DH. 45% de cette puissance additionnelle (soit 2 090 MW) est à base d’énergies renouvelables faisant partie du programme marocain intégré de l’énergie solaire et du projet marocain intégré de l’énergie éolienne. Il faut dire qu’au niveau de ces deux plans, le temps presse pour rester dans le calendrier fixé : une capacité minimale de production de 2 000 MW, chacune, d’ici à 2020.

À en croire Abdelkader Amara, ministre de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, le chantier éolien, d’un coût estimé à 3,5 milliards de dollars, se poursuit convenablement, dans la mesure où l’ensemble des unités prévues sont déjà réalisées, engagées ou en cours de lancement. Les coûts de production atteints ou envisagés confèrent déjà à cette filière un haut degré de compétitivité en comparaison aux centrales consommant des combustibles fossiles. Actuellement, ajoute le ministre, en plus de 380 MW déjà opérationnels, dont 100 MW ont été réalisés par des entreprises privées dans le cadre de la loi 13-09, environ 550 MW sont en cours de construction, 250 MW en cours de développement et un appel d’offres pour la réalisation de 850 MW sera lancé avant la fin de l’année par l’ONEE. L’Office devra au plus tard en 2014 annoncer l’adjudicataire de ce projet éolien intégré de 850 MW qui bouclera le chantier des 2000 MW prévus. Ce projet dont le coût s’élève à 1,7 milliard de dollars porte, pour rappel, sur le développement, la construction et la mise en service à partir de 2016 de cinq parcs éoliens : Boujdour (100 MW), Jbel Lahdid (200 MW), Midelt (150 MW), Tanger II (100 MW), et Tiskrad (300 MW). Une fois installés, les 2 000 MW d’origines éoliennes devront permettre au Maroc de produire 6 600 GWh/an orientés prioritairement vers le marché local, dont le dessalement d’eau de mer, et pour partie, exportée vers l’Europe à travers l’interconnexion Maroc-Espagne.

Quid du plan solaire ?

Ce programme prévoit, comme on le sait, la construction de cinq centrales solaires : Ouarzazate, Aïn Béni Mathar, Sebkha Tah, Foum El Oued et Boujdour. Toutes les centrales seront développées de façon à être connectées au réseau national de l’électricité, donc pour les besoins de la consommation nationale. À ce jour, seul le chantier du site d’Ouarzazate (complexe Noor) est lancé, avec Noor 1, sa première centrale d’une capacité de 160 MW et un investissement estimé à 7 milliards de DH. Son achèvement est prévu pour l’été 2015 après une période de construction de 22 mois suivie d’une période de tests maximale de 6 mois. M. Amara estime que les étapes franchies par Masen en matière de développement et l’intérêt suscité à travers le monde par ce programme, en particulier la 1re tranche de la centrale d’Ouarzazate -tant auprès des développeurs de renommée internationale que des institutions financières internationales- sont très prometteuses. Masen va ainsi capitaliser sur la courbe d’apprentissage qu’a permis Noor I – notamment en termes de financement du projet, sa configuration technique optimale, la gestion efficace du processus – va permettre à l’Agence d’accélérer la réalisation des autres projets. Pour les prochaines phases CSP du complexe Noor (Noor CSP Next Program), l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (Masen) a lancé en janvier 2013, le processus de pré-qualification des développeurs potentiels d’une ou plusieurs centrales thermosolaires d’une capacité totale d’environ 300 MW. Début août dernier, Masen a annoncé la pré-qualification de 7 consortiums pour participer à la prochaine étape de sélection, celle de l’appel d’offres. Trois pour Noor II, un projet CSP Parabolique d’une capacité envisagée autour de 200 MW avec stockage, et quatre pour Noor III, un projet CSP Tour d’une capacité envisagée autour de 100 MW avec stockage).

Lors de la 4e conférence annuelle de Dii (L’initiative industrielle Desertec) organisée à Skhirat en octobre dernier, Mustapha Bakkoury, président du directoire de Masen, a déclaré au journal «Le Matin» que le lancement de l’appel d’offres de Noor II et Noor III est imminent : fin novembre, début décembre. Obaid Amrane, Membre du directoire de Masen a ajouté que l’adjudicataire de ces deux projets sera connu au second semestre 2014. «À l’instar du projet Noor I, les partenaires de Noor II et III seront sélectionnés à l’issue d’un appel d’offres international en deux étapes. Une phase technique permettant la validation des offres avec les exigences du cahier des charges et une seconde qui est financière et qui concerne l’aspect commercial du contrat d’achat d’électricité solaire», explique Obaid Amrane. Pour sa part, la phase Noor IV de 40 à 50 MW sera développée ultérieurement au vu des délais plus courts de réalisation. Le chantier d’Ouarzazate sera ainsi bouclé. La mise en service de Noor II, III, et IV est prévue en 2017.

Qu’en est-il des autres sites ? À en croire Obaid Amrane, un travail a été déjà lancé sur les autres sites identifiés par le plan solaire marocain. Il concerne des travaux de qualification de ces sites notamment toutes les études géotechnique, sismique, topographique, les études d’impact environnemental, la mesure d’irradiation, les ressources hydriques… Sur la base des résultats de ces études, Masen lancera dès 2014 progressivement les autres sites pour rester dans le calendrier fixé. Selon Mustapha Bakkoury, le 2e site solaire à développer, après celui d’Ouarzazate, sera annoncé dans quelques mois, voire quelques semaines. Le patron de Masen a tenu secret le nom du nouveau site. Il s’agirait probablement de la centrale solaire de Aïn Béni Mathar. 

L'hydraulique aussi…

Le Maroc ambitionne d’accompagner le développement de la capacité de production de l’électricité de sources éoliennes par la réalisation de capacités additionnelles de production d’électricité de sources hydrauliques à travers le développement de 550 MW sous forme de Station de transfert d’énergie par pompage (STEP). L’objectif de ce couplage est de réduire l’impact des intermittences générées par les parcs éoliens sur le système électrique national. 
Dans ce cadre, l’adjudicataire du projet de STEP Abdelmoumen sera sélectionné avant fin 2013. Les travaux devront démarrer en 2014 pour une mise en service en 2018, selon une source autorisée de l'ONEE. Cette STEP, située dans la province de Taroudannt à 70 km d’Agadir, s’inscrit en droite ligne avec le programme d’équipement ONEE en moyens de production. Nécessitant un investissement total de 318 millions de dollars, elle disposera d'une puissance installée de 350 MW environ. La STEP Abdelmoumen viendra s'ajouter à celle d’Afourer (460 MW) en service depuis 2004 et constituera un moyen de stockage de l’énergie solaire et éolienne, objet des programmes solaire et éolien. À noter que l’ONEE dispose d'un autre grand projet de production hydraulique qui est le Complexe hydroélectrique M'dez El Menzel (170 MW), situé à 35 km de Sefrou. Selon l’Office, le complexe M'dez El Menzel constitue la pièce maîtresse de l'aménagement du Haut Sebou avec une capacité de 700 millions de m3. Il permettra, en plus de la protection des zones situées à l'aval, d'améliorer la régularisation des eaux du Haut Sebou pour le développement de l'irrigation dans le bassin et de produire de l'énergie électrique. La mise en service est prévue pour 2017. L’hydraulique représentera 14% de la puissance installée en 2020, soit également 2 000 MW.

Publié le : 23 novembre 2013 –

SOURCE WEB Par  Moncef Ben Hayoun, LE MATIN

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