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Mode saleté

Mode saleté

 

Développement durable, engagement responsable, chantiers propres, semaine verte… le Maroc s’est, depuis un moment, lancé dans la tendance écolo et prépare sa Charte de l’environnement. C’est bien, mais il y a encore chez nous des habitudes tenaces: si dans les maisons la propreté ou l’hygiène sont des notions assez assimilées, à l’extérieur, beaucoup se mettent instantanément en mode saleté. Nos rues sont envahies de divers détritus, nos poubelles ne sont pas correctement faites ni bien ramassées, les usines continuent leur rythme de pollution, les champs de plastiques noirs sont devenus notre décor périphérique… Et dans tout cela, pas de contrôle, pas de verrouillage du système, pas de conscience du tout.

 Et même du côté du changement climatique, peu en réalisent l’ampleur ou sont à mille lieues de la question. Pendant que les experts mondiaux tirent les sonnettes d’alarme à en perdre haleine et se réunissent à Copenhague ou ailleurs, chez nous, on est encore à discuter sur telle ou telle norme, à dépenser de l’argent dans des colloques et séminaires. Et pour quels résultats?

 Aujourd’hui, la situation est grave et les prévisions alarmantes, dignes des plus grands scénarios de films catastrophes. Si rien n’est fait, là et tout de suite, nous serons confrontés à l’environnement le plus hostile que nous n’ayons jamais connu. Les inondations et les sécheresses se multiplieront, tandis que le niveau des océans s’élèvera de plusieurs mètres. Et les conséquences de tout cela seront extrêmement importantes. Paroles d’experts. La protection de l’environnement doit s’apprendre à la maison, dans la rue, à l’école. C’est en faisant du matraquage qu’on finira par roder les mentalités. Alors, le Maroc, grand pollueur? La question ne se pose même pas.

 Meriem OUDGHIRI Source L’Economiste