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Hausse du SMIG Informel et licenciement sont à craindre

Hausse du SMIG  Informel et licenciement sont à craindre

Le gouvernement a décrété une augmentation du SMIG de 10%. la réaction de la Confédération nationale des entreprises du Maroc -CGEM- ne s’est pas fait attendre. Le patronat a tenu à alerter sur le risque d’une telle décision sur certains secteurs. Entreprise de service, l’industrie du Tourisme ne sera pas épargnée. Ce qui cause la crainte des opérateurs privés. Informel et réduction de la masse salariale sont à prévoir.

1er mai oblige, le

A peine annoncée, cette décision a provoqué de vives réactions au sein de la CGEM qui est montée au créneau. Le patronat, en effet, a exprimé via un communiqué “ses regrets et sa vive inquiétude quand à cette hausse du coût du travail”, ajoutant que cette mesure “appliquée sans contreparties, viendra éroder davantage la compétitivité de l’industrie marocaine et ne manquera pas d’avoir un impact sur l’emploi industriel”. Or ce secteur perdrait déjà en moyenne près de 30.000 emplois par an.Dans cet esprit, la CGEM réclame la tenue d’un « sommet social sur le coût du travail et sur la compétitivité de l’entreprise, indépendamment de tout agenda politique ou conjoncturel”.

Mais qu’en est-il du secteur touristique ?

Contacté, Ali Ghanam, président de la Confédération nationale du Tourisme – CNT – n’a pas manqué de déclarer ses craintes également.

«Avant même cette décision, nous avions tenu une réunion à la CGEM et j’avais apporté mon veto, au même titre que d’autres secteurs. Cela va grever les charges des entreprises touristiques et toucher la compétitivité du secteur » s’insurge-t-il.« Nous ne pouvons donc qu’être d’accord avec la position de la CGEM car cette décision est anti-économique et va tuer notre compétitivité. Cette augmentation répond à d’autres considérations qui ne sont pas économiques.».

Il faut dire que le secteur emploie quelques 500.000 personnes. Or, toujours selon le président de la CNT, en augmentant le SMIG, c’est toute la masse salariale qui va augmenter. Puisque ceux qui ont des salaires un peu plus élevés vont demander également une augmentation de leur salaire et cela va aller crescendo.

«Il n’y a pas eu de dialogue générale, on n’a pas pris en compte notre avis. Et ce sont surtout les petites et moyennes entreprises qui vont accusés le coup et vont très mal se porter»s’inquiète Ali Ghanam.

Et les retombées d’une telle mesure vont être immédiates.

«Le risque aujourd’hui, est donc que beaucoup d’entreprises n’ayant pas le choix s’orientent vers l’informel car aucune mesure d’accompagnement n’a été prévu» ajoute-t-il.

Même son de cloche de la part du président de la Fédération nationale de l’Industrie hôtelière. Pour Abdellatif Kabbaj, «cela va inévitablement grever les résultats financiers des entreprises car la majorité des unités ou groupes hôteliers ont déjà signés leur contrats pour 2014-2015. Une telle hausse ne pourra donc pas être répercutée avant 2016 ! » S’inquiète-t-il.

Il est vrai que 10% dans l’absolu cela peut paraître peu mais dans une entreprise de service, comme l’hôtellerie où la masse salariale représente 25 à 30 % du chiffre d’affaire, cela risque de grever le chiffre d’affaire de 3 à 5%, ce qui est loin d’être négligeable.

Aussi, Abdellatif Kabbaj, recommande à ce que «l’Etat fasse un effort pour compenser cette augmentation par des mesures d’accompagnement comme des allégements fiscaux, notamment l’IR».

Car in fine, si des mesures d’accompagnement ne sont pas prises, les opérateurs craignent qu’ils soient obligés, dans un premier temps soit d’avoir recours à l’informel, «soit pour ceux qui sont honnêtes et qui déclarent tous leurs salariés, d’être obligés de réduire leurs effectifs» souligne Abdellatif Kabbaj.

Ce qui aura pour conséquence immédiate, une augmentation du chômage.

«D’ici 2016, nous répercuterons cette hausse sur nos prix, nous serons donc moins compétitifs. Ce qui signifie une baisse d’activité. Qu’on ne nous demande pas alors pourquoi cette baisse !» anticipe le président de la FNIH.

Pour Ali Ghanam, il n’y a donc pas trente six solutions. «Il faut qu’il y ait un dialogue sociale général de la situation sociale et qu’on arrête les actions au coup par coup juste parce que c’est le premier mai ! Les opérateurs ont leurs contraintes, leurs business-plan… qu’il faut prendre en considération.».

Dés lors, la CNT demande à ce que des mesures d’accompagnement soient envisagées rapidement, notamment des mesures financières et des mesures pour améliorer la productivité du personnel et pour assurer une meilleure couverture de l’entreprise contre les risques sociaux etc.

5 mai 2014_SOURCE WEB par Ahlam Jebbar  Tourisma Post

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