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Entretien avec Hakima El Haïti «Notre but est de positionner le Maroc pour bénéficier du financement climatique»

Entretien avec Hakima El Haïti  «Notre but est de positionner le Maroc pour bénéficier du financement climatique»

Hakima El Haïti.

Le Matin : Qu’est-ce que le Plan d’investissement vert national ? Quelles en sont les grandes lignes ?

Hakima El Haïti : Je vais tout d’abord rappeler le contexte dans lequel s’inscrit ce Plan d’investissement vert. Comme vous le savez, lors de la dix-neuvième Conférence des parties à la Convention-Cadre des Nations unies (COP19) sur les changements climatiques tenue en novembre 2013 à Varsovie (Pologne), il a été décidé d’organiser sous la présidence de Ban Ki-moon un Sommet de haut niveau en septembre 2014, dans l’objectif d’examiner de nouveaux mécanismes pour la mobilisation du financement privé au profit de la lutte contre le réchauffement climatique. Suite aux efforts entrepris, en marge de la COP19, par la délégation marocaine sous notre présidence et qui ont permis de mettre en exergue les actions nationales entreprises pour lutter contre le réchauffement climatique, le Maroc a été choisi parmi un nombre limité de pays pour organiser une table ronde sur le changement climatique, en marge du Forum de Davos, tenue en janvier 2014. Dans ce cadre, la Banque mondiale s’est proposée de nous appuyer pour préparer le Plan d’investissement vert du Maroc à présenter à New York le 23 septembre 2014. Ainsi, les grandes lignes de ce plan concernent notamment les projets d’atténuation de gaz à effet de serre et/ou des projets d’adaptation pour faire face à la vulnérabilité aux impacts négatifs du changement climatique.

À ce titre, le Plan d’investissement vert marocain va concerner notamment plusieurs stratégies et plans d’action ayant trait aux secteurs de l’énergie, du transport, de l’industrie, des déchets, de l’agriculture, de la forêt et de l’urbanisme.

Quelles sont vos attentes par rapport à ce plan ?

Les études sur le changement climatique ont montré qu’il était prévu que les besoins d'adaptation et d'atténuation augmenteront les coûts des investissements en infrastructure entre 25 et 30%, tous secteurs confondus. Au niveau global, ceci représente 36 trillions de dollars d’investissement nécessaires d’ici 2050. D’après les estimations de la Banque mondiale, plus de 80% du financement nécessaire pour faire face aux défis d’adaptation et d'atténuation devra provenir de sources privées, car, d’un côté, une grande partie des infrastructures concernées est déjà aujourd’hui détenue par le secteur privé, et de l’autre, les budgets publics seront insuffisants pour combler ce gap de financement. Pour ces raisons, le Fonds Vert Climat a été mis en place. Il prévoit la mobilisation d’une enveloppe budgétaire de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 qui sera mise à profit pour financer ces projets d’atténuation et d’adaptation. Ainsi, nos attentes par rapport à ce Plan d’investissement vert sont de faire positionner le Maroc et le mettre au-devant de la scène internationale pour drainer ce financement climatique. Nos souhaitons également que ce Plan d’investissement vert permette au Maroc de jouer le rôle d’un hub en matière d’initiative verte pour consolider davantage la coopération Sud-Sud et triangulaire.

Le projet se fait dans le cadre d’un partenariat public-privé. Dans quelle mesure le secteur privé est-il impliqué dans ce plan ?

Comme vous le savez, le Gouvernement a mis en place les fondements majeurs lui permettant d’inscrire son développement sur la voie de l’économie verte à travers un ensemble de réformes politiques, institutionnelles, règlementaires et financières, entreprises pour promouvoir le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, l’économie de l’eau, la mobilisation des eaux non conventionnelles telle que le dessalement de l’eau de mer, la gestion durable des déchets solides et liquides. Cette politique a été accompagnée notamment par la décompensation des carburants qui a permis, d’une part, de donner aux consommateurs un signal prix pour rationaliser l’utilisation de ces carburants et d’autre part, permettre d’inciter au développement des énergies renouvelables en augmentant leur compétitivité sur le marché. Ceci a permis de donner une visibilité au secteur privé et l’inciter à s’impliquer davantage dans le financement et la mise en œuvre de ces projets d’investissement vert. D’ailleurs, la conférence que nous avons organisée le 9 juin 2014 sur le thème «Partenariats public-privé pour promouvoir l’investissement vert au Maroc» visait justement à identifier les barrières qui entravent l’implication du secteur privé dans la mise en œuvre de ces projets et les actions à entreprendre pour les surmonter.
Peut-on avoir quelques exemples concrets de projets que le Maroc présentera lors du Sommet sur le climat 

Dans le cadre de ce processus, le Plan d’investissement vert sera basé sur plusieurs projets, dont ceux concernant le développement de l’énergie solaire, de l’énergie éolienne et de l’efficacité énergétique. Il concernera également les projets de dessalement de l’eau de mer, d’économie d’eau et du pompage solaire en agriculture, ainsi que les projets de recyclage des déchets et l’utilisation du biogaz dans la production énergétique. D’autres projets seront également considérés tel le renouvellement du parc des taxis existants par des voitures hybrides. Il y a lieu de rappeler que le Maroc qui a intégré récemment le «Global Green Growth Institute (GGGI)», dont la mission est de soutenir notamment les pays en développement dans la conception et la mise en œuvre des plans de développement économique en relation avec la croissance verte, va être accompagné par cet institut dans la recherche et la mobilisation d’un financement additionnel aux projets de notre plan d’investissement vert. 

28 Juin 2014 _SOURCE WEB Par LEMATIN

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