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Aziz Akhannouch pêche en eaux troubles Les professionnels accusent son département de piratage intellectuel

  Aziz Akhannouch pêche en eaux troubles  Les professionnels accusent son département de piratage intellectuel

Le département de la Pêche maritime veut encourager les Marocains à consommer du poisson coûte que coûte. Ainsi, après le lancement de la campagne publicitaire « Hout Bladi » en décembre dernier, le ministère d’Akhannouch  organise à partir d’aujourd’hui jusqu’au  31 du mois courant la Fête de la sardine dans certains ports du Royaume. Le but : promouvoir les sardines marocaines et sensibiliser les consommateurs à leurs bienfaits nutritionnels. Un objectif louable auquel  les professionnels du secteur  n’adhèrent néanmoins pas. En effet, leurs appels au boycott de ces festivités se sont succédé avant même le lancement de cet évènement.  

«A quoi sert-il d’organiser des événementiels alors qu’aucun bilan ni évaluation de la campagne publicitaire Hout Bladi n’a été communiqué sachant qu’elle avait ciblé les médias (télé, radio, presse écrite) et l’affichage en puisant sans compter dans les deniers publics», nous a indiqué une source sollicitant l’anonymat avant de poursuivre : «Pis, pourquoi continue-t-on à encourager les Marocains à consommer les produits de la mer alors que leurs prix sont devenus hors de portée de beaucoup de bourses?». 

La campagne en question pêche également, aux yeux des professionnels, par l’exclusion de certains ports marocains connus, pourtant pour leur production et leur histoire dans la pêche de la  sardine. C’est le cas de Safi considérée dans les années 60 comme la capitale mondiale de la sardine et de Tan Tan qui connaît une activité économique assez dynamique, avec des quantités débarquées estimées à plus de 200.000 tonnes. Mais, il n’y a pas que ces deux ports qui ont été exclus. Plusieurs villes éloignées de la mer et la totalité des villages marocains l’ont été aussi. « L’exclusion de ces zones en dit long sur la volonté de ce département d’encourager la consommation de poisson. Car, c’est à ces régions qu’il faut donner la priorité et non aux villes côtières », nous a précisé notre source

En effet, aucun chiffre n’a été communiqué et aucune statistique n’a été publiée concernant l’augmentation ou la baisse de consommation suite à la dispendieuse Hout Bladi.  Personne ne sait si les Marocains continuent à consommer 11,6 kg par habitant dans le milieu urbain et 5,6 dans le milieu rural et personne ne sait non plus si ces mêmes Marocains continuent à consommer plus de volaille que de poisson qu’ils estiment plus onéreux.

Mais il n’y  a pas que la question de l’utilité de cette campagne qui pose problème, l’idée même de fête a fait sortir plusieurs professionnels de leurs gonds. Ces derniers accusent le département de tutelle de piratage intellectuel.  «L’idée a émergé suite à un débat qui a eu lieu lors de la dernière assemblée générale de la Confédération marocaine de la pêche côtière. Cette option figure au programme annuel des activités de la Confédération présenté au département   de la pêche maritime», nous a confié notre source avant d’ajouter : « Les fonctionnaires de ce département ont donc contourné à leur profit notre projet sans consulter les professionnels», a-t-elle conclu. 

27 Août 2014_SOURCE WEB Par Hassan Bentaleb Libération

Tags : lancement de la campagne publicitaire « Hout Bladi » en décembre dernier, le ministère d’Akhannouch  organise à partir d’aujourd’hui jusqu’au  31 du mois courant la Fête de la sardine dans certains ports du Royaume-exclusion de certains ports marocains connus, pourtant pour leur production et leur histoire dans la pêche de la  sardine, c’est le cas de Safi considérée dans les années 60 comme la capitale mondiale de la sardine et de Tan Tan qui connaît une activité économique assez dynamique, avec des quantités débarquées estimées à plus de 200.000 tonnes-Plusieurs villes éloignées de la mer et la totalité des villages marocains l’ont été aussi, « l’exclusion de ces zones en dit long sur la volonté de ce département d’encourager la consommation de poisson, car, c’est à ces régions qu’il faut donner la priorité et non aux villes côtières », nous a précisé notre source- Les fonctionnaires de ce département ont donc contourné à leur profit notre projet sans consulter les professionnels-