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Plantes aromatiques et médicinales Un secteur encore sous exploité

Plantes aromatiques et médicinales Un secteur encore sous exploité

À l'image du safran, le secteur des plantes médicinales et aromatiques demeure peu organisé en dépit de ses énormes potentialités. Ph.DR

Le Haut Atlas, l’Anti-Atlas, les plateaux de l’Oriental et le Rif restent les zones les plus riches en plantes aromatiques et médicinales (PAM) où poussent le paprika, la coriandre, le cumin, le safran, le fenouil, l’anis, la lavande ou encore le jasmin. En plus de ce contexte naturel, ces régions disposent d’un savoir-faire ancestral qui a été préservé au cours des siècles. Outre leurs vertus médicinales et culinaires, ces espèces «constituent aujourd'hui une alternative très importante pour la création de la richesse et de la valeur ajoutée pour tout pays, mais également une opportunité qu'il faudrait saisir par le Maroc qui se situe à proximité d'un grand marché consommateur qu'est l'Europe», a souligné le directeur de l’Institut national des plantes aromatiques et médicinales de Taounate, El khanchoufi Abdeslam, lors d'une journée d'étude, le 25 août, sous le thème «état des lieux et perspectives de valorisation des plantes aromatiques et médicinales dans la région». Si certaines de ces PAM sont spontanées, d’autres au contraire sont cultivées à l’image du henné, du géranium, de la rose, de la verveine, de l’indispensable menthe et du précieux safran. «Les cultures biologiques occupent des surfaces variant entre 1.000 et 5.000 hectares toutes espèces confondues», assure le portail du Crédit Agricole du Maroc, Fellah Tarde.

Les plantes médicinales, promesses et contraintes

De par leur nature, ces plantes connaissent différents usages. Les PAM séchées, dont le Maroc produit 20.000 tonnes annuellement, sont utilisées en herboristerie, en aromates alimentaires et en médecine alternative. Certaines produisent des huiles essentielles dont la production est estimée par le Crédit Agricole du Maroc à 60 tonnes par an et sont essentiellement destinées à l’industrie pharmaceutique. Lors de la campagne 2012-2013, le Maroc a occupé le 12e rang parmi les exportateurs mondiaux avec une recette de près de 250 millions de DH pour les PAM cultivées et de 370 millions de DH pour les PAM spontanées. «De plus, le secteur est caractérisé par des quantités moyennes d'environ 33.000 tonnes, cédées annuellement, et il emploie 500.000 journées de travail pour 25 millions de DH de revenus», poursuit Fellah Trade. Cependant, en dépit de ces potentialités et de la demande nationale et internationale grandissante, le secteur des plantes médicinales, où s'activent 57 opérateurs et trois associations, demeure confronté à plusieurs entraves. La prédominance des cultures spontanées sur ce qui est produit constitue l’un des plus sérieux obstacles. «La production est globalement assurée par les PAM spontanées, alors que les cultivées contribuent à environ 2%», note le rapport final, intitulé «Stratégie nationale de développement du secteur des Plantes aromatiques et médicinales au Maroc» établi par l'US Aide.

Pour contourner cet écueil, l’Institut national des plantes aromatiques et médicinales de Taounate a été créé en 2002.

Les principales missions de cet établissement public sont de développer par la recherche la production de plantes à parfum médicinales et aromatiques dans les différentes régions marocaines. En 2012, le Programme des Nations unies pour le développement et le Crédit Agricole du Maroc, lors du Salon international de l’Agriculture au Maroc à Meknès, ont signé une convention de partenariat pour la conservation des ressources naturelles et la sauvegarde de la biodiversité dans la chaîne de valeur des PAM. Ce projet ambitionne d’œuvrer d’une part pour la conservation et la valorisation de la biodiversité dans la chaîne de valeur PAM, et d’autre part pour la lutte contre la pauvreté des populations qui vivent de la cueillette. 

Repères

·         Les exportations

·         du Maroc par marché • Union européenne : 69%

·         Asie : 12%

·         Alena (Accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique) : 6%

·         Pays européens non membres de l’UE : 6%

·         Autres pays : 7%

27 août 2014 – SOURCE WEB Par Samir Benmalek, LE MATIN

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