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GROS MARIAGE DANS LES UNIVERSITÉS MOHAMMEDIA ET AÏN CHOCK À CASABLANCA, AGDAL ET SOUISSI À RABAT

GROS MARIAGE DANS LES UNIVERSITÉS  MOHAMMEDIA ET AÏN CHOCK À CASABLANCA, AGDAL ET SOUISSI À RABAT

RESTE À PRÉCISER LES SYNERGIES ET LES ÉCONOMIES ATTENDUES

Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur: «Le regroupement des universités est la seule voie pour qu’elles atteignent la taille critique».

L’université de Hassan II Aïn Chock de Casablanca et celle de Mohammedia, d’une part, et l’université Mohammed V Agdal et Souissi à Rabat, d’autre part, vont fusionner à partir du 1er septembre. La loi officialisant ce mariage a été publiée au Bulletin officiel numéro 6262 du 5 juin 2014. Pour Rabat, il s’agit d’un retour à l’ancien schéma qui prévalait avant que l’université Mohammed V n’éclate en deux entités.

Reste à déployer les détails pratiques de ce regroupement sur le terrain. Les conseils des quatre universités vont être réorganisés avant le 1er décembre, pour aboutir à une seule structure par établissement. D’ores et déjà, des appels à candidatures ont été lancés pour désigner les nouveaux présidents. Par ailleurs, les biens des anciennes universités seront respectivement transférés aux deux nouveaux établissements. Les marchés, contrats et autres conventions seront dévolus aux deux nouvelles institutions.

«La fusion des deux universités au sein de deux grands établissements est une recommandation du rapport du cinquantenaire du développement humain et de la Charte nationale d’éducation et de formation. Elle a longtemps été réclamée par le Syndicat des enseignants», justifie Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur. Ce dernier rappelle que la scission des deux universités était justifiée par «des considérations d’ordre purement sécuritaire». A l’époque, le Syndicat de l’enseignement supérieur s’était opposé à cette division car l’on faisait fausse route. Pour des raisons de rationalisation, le ministère de tutelle a décidé de regrouper les quatre universités au sein de deux grandes entités. «Cette mesure a pour objectif d’atteindre la masse critique dans toutes les disciplines. Ce qui n’était pas possible dans l’ancien schéma», précise Daoudi.

Cette fusion est censée permettre aux universités Hassan II de Casablanca et Mohammed V de Rabat d’atteindre la taille critique dans toutes les disciplines et de disposer d’une équipe de chercheurs plus étoffée. Du coup, elles pourront soumissionner et décrocher des marchés relatifs à des projets tels que ceux qui viennent d’être lancés par le ministère de tutelle. «A l’instar des entreprises, la fusion d’universités est nécessaire et permettra de réaliser notamment des économies d’échelles, de mutualiser les moyens, de disposer de moyens plus importants, une bibliothèque mieux fournie. Elles devraient par ailleurs gagner en visibilité à l’international», explique Rachid Mrabet, consultant et ancien directeur de l’Iscae. Ce dernier précise également que la fusion devrait se traduire par une massification des travaux de recherche et des publications scientifiques.

Reste à savoir si la fusion entre universités a été préparée à l’avance car il s’agit d’établissements dotés de mentalité et de culture différentes. Le ministère devra aussi procéder à la normalisation des procédures, au recensement des compétences, à l’ajustement du système d’information… L’objectif étant de réussir le mariage entre universités. Ce n’est pas acquis d’avance car les responsables semblent avoir été pris de court par la date effective de cette fusion. «Le ministère de l’Enseignement supérieur est appelé à élaborer une feuille de route pour l’opérationnalisation de la fusion et donc le succès de la fusion», précise Abderrahmane Lahlou, consultant et chroniqueur à L’Economiste.

Après la fusion, le ministère vient de finaliser une nouvelle mouture de la loi 01-00 sur l’enseignement supérieur. Le texte, qui sera soumis cette semaine à débat, prévoit un autre schéma de regroupement d’universités. «Les universités de Fès, Meknès, l’université Euromed de Fès et Al Akhawayn pourront signer des conventions thématiques pour soumissionner ensemble des travaux de recherche ou créer de nouvelles spécialités ou identifier des champs de coopération commune.

Un autre chantier plus sensible en cours

Mohammed V Rabat-Agdal et Souissi (plus de 62.000 étudiants) et Hassan II Aïn Chock et Mohammedia à Casablanca (près de 85.000 étudiants) inaugurent le processus de fusion des universités que le ministre de l’Enseignement supérieur avait annoncé il y a quelques mois. Reste un chantier plus délicat pour Lahcen Daoudi : le regroupement des écoles d’ingénieurs et le rattachement à l’Enseignement supérieur des établissements de formation des cadres qui sont sous la tutelle des ministères techniques (Iscae au Commerce et l’Industrie, EHTP (Hassania) à l’Equipement, etc. Pour le premier, le ministre annonce, pour bientôt, les premiers pôles techniques sur le schéma réussi par les grandes écoles d’ingénieurs parisiennes.

Par contre, détacher des écoles de formation des cadres de ministères «spécialisés» n’est pas acquis. Chaque ministre tient absolument à garder son école, sans compter les résistances, pas toujours injustifiées par ailleurs. En aparté, nombre de responsables pédagogiques craignent que ce processus ne tire certains établissements performants vers le bas.

27 Juin 2014

SOURCE WEB Par Hassan EL ARIF LE MATIN

Tags : Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur -Le regroupement des universités est la seule voie pour qu’elles atteignent la taille critique- L’université de Hassan II Aïn Chock de Casablanca et celle de Mohammedia, vont fusionner à partir du 1er septembre, la loi officialisant ce mariage a été publiée au Bulletin officiel numéro 6262 du 5 juin 2014 - l’université Mohammed V Agdal et Souissi à Rabat, vont fusionner à partir du 1er septembre, la loi officialisant ce mariage a été publiée au Bulletin officiel numéro 6262 du 5 juin 2014 - Les conseils des quatre universités vont être réorganisés avant le 1er décembre- recommandation du rapport du cinquantenaire du développement humain et de la Charte nationale d’éducation et de formation, elle a longtemps été réclamée par le Syndicat des enseignants -