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Tribune libre Réduire le nombre de victimes d’accidents de la route de 50% d’ici à 2020 comment faire de cet objectif une réalité ?

Tribune libre Réduire le nombre de victimes d’accidents de la route de 50% d’ici à 2020  comment faire de cet objectif une réalité ?

Les ministres des Transports, de la Santé, de l’Intérieur et leurs collègues de plus de 100 pays se sont réunis les 18 et 19 novembre pour la deuxième conférence de haut niveau sur la sécurité routière, accueillie par le gouvernement brésilien et coparrainée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). C’est la seconde fois de l’histoire qu’une telle réunion se tient. Le Maroc y a été représenté par une importante délégation conduite par Monsieur Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du ministre de l’Équipement, du transport et de la logistique, chargé du Transport. Près de la moitié des 1,25 million de personnes qui meurent chaque année dans des accidents de la route sont des piétons, des cyclistes et des motocyclistes. Pour les personnes âgées de 15 à 29 ans, c’est la principale menace vitale. Si l’on parvenait à une baisse aussi spectaculaire d’ici la fin de la décennie, on pourrait sauver jusqu’à 625.000 vies par an. Si le nombre de décès dus à la circulation routière se stabilise – malgré une rapide augmentation du nombre de véhicules à moteur partout dans le monde et la croissance démographique –, l’évolution est trop lente. Elle est également trop inégale, car les taux de mortalité dus aux accidents de la route sont plus de 10 fois supérieurs dans les pays les moins performants qu’ils ne le sont dans les pays qui obtiennent les meilleurs résultats. Telles sont certaines des conclusions du dernier Rapport de situation sur la sécurité routière dans le monde 2015, publié par l’OMS. Les participants à la deuxième conférence de haut niveau sur la sécurité routière ont signé la déclaration de Brasilia, qui comporte une série de recommandations pour atteindre un objectif ambitieux : réduire le nombre de victimes d’accidents de la route de 50% d’ici à 2020.

La question est : comment ?

À seulement cinq ans de la date-butoir, l’accent doit être mis sur des progrès rapides. Il s’agit notamment d’adopter et de faire appliquer des lois sur la limitation de vitesse, la conduite en état d’ivresse et l’utilisation des ceintures de sécurité, des casques et des dispositifs de rétention pour enfants ; de modifier les infrastructures afin d’aménager des trottoirs, des ralentisseurs et des pistes cyclables ; de faire en sorte que les véhicules soient équipés de technologies salvatrices telles que les ceintures de sécurité, les airbags et le contrôle électronique de stabilité ; et de développer les soins traumatologiques d’urgence pour les victimes d’accidents de la circulation. Au Maroc, les dispositions législatives sont complètes en ce qui concerne la conduite en état d’ébriété et le port du casque pour les motocyclistes. Cependant, elles restent incomplètes en ce qui concerne les mesures pour le port de la ceinture de sécurité à l’arrière y compris en zone urbaine, l’installation de dispositifs de sécurité pour les enfants et la limitation de la vitesse maximale en milieu urbain à 50 km/h.

Par ailleurs, le Maroc doit continuer à faire des efforts significatifs en vue d’appliquer les normes minimales de sécurité des Nations unies pour les véhicules neufs en matière de standards d’impact frontal, de contrôle électronique de la stabilité et de protection des piétons. Des efforts doivent également être entrepris pour le renforcement du système de surveillance des blessures en services d’urgences ainsi que la coordination et la régulation des urgences. Ces tâches incombent en grande partie aux pouvoirs publics, mais d’autres ont également un rôle à jouer. Les autorités locales peuvent appliquer strictement les lois en vigueur et, si elles y sont habilitées, adopter des mesures plus strictes encore, telles que des réductions plus importantes de la vitesse autour des écoles. Les constructeurs de véhicules peuvent faire en sorte que ceux-ci répondent aux normes de sécurité fixées pour les pays à revenu élevé, où qu’ils soient fabriqués, vendus ou utilisés.

Les gestionnaires de flottes importantes de véhicules peuvent insister sur de bonnes pratiques de sécurité routière, tant dans l’intérêt de leurs employés que de la communauté qu’ils desservent. Les associations de la société civile peuvent apporter leur contribution à une augmentation de la demande de routes plus sûres de la part du public en insistant sur tous ces arguments. Les gouvernements doivent également mettre en place des systèmes complets de collecte des données qui leur permettront de dresser un tableau plus exact du nombre de tués et de blessés sur leurs routes et de savoir où résident les lacunes de leur action. Et pour mieux déterminer quels doivent être leurs objectifs et dans quels délais, ils devraient élaborer une stratégie nationale de la sécurité routière assortie de cibles et d’indicateurs précis, qui puissent être utilisés pour mesurer leur contribution à la réalisation de la cible du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Contrairement à d’autres problèmes de santé et de développement plus complexes, on sait exactement ce qu’il faut faire pour améliorer la sécurité routière. Les interventions sont connues et tout à fait réalisables. La vision et la volonté politiques sont les seuls obstacles. Les orientations de la Deuxième Conférence de haut niveau sur la sécurité routière doivent inciter davantage les gouvernements à investir dans les mesures nécessaires. C’est une occasion à ne pas manquer. Trop de vies sont en jeu. 

Le 24 Novembre 2015
SOURCE WEB Par Le Matin

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