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Premier forum parlementaire des régions La Chambre des conseillers engage un débat institutionnel sur les mécanismes de mise en œuvre de la régionalisation avancée

Premier forum parlementaire des régions La Chambre des conseillers engage un débat institutionnel sur les mécanismes de mise en œuvre de la régionalisation avancée

La mise en œuvre de la régionalisation avancée est un chantier de longue haleine nécessitant l’adoption d’une démarche participative. Tel est le principal constat qui ressort des interventions des participants au premier forum parlementaire des régions, organisé hier à Rabat, à l’initiative de la Chambre des conseillers.

Pour les participants au premier forum parlementaire des régions, l’implémentation de la régionalisation avancée est tributaire de l’implication de tous les acteurs. Hakim Benchamach, président de la Seconde Chambre, considère qu’il est nécessaire d’enclencher une dynamique de réflexion commune impliquant l’ensemble des acteurs, sur les choix et les priorités de ce chantier. Dans une allocution à l'ouverture de ce forum, il a souligné que le chantier de la régionalisation avancée nécessitait, sur le plan opérationnel, l'exercice des compétences conférées aux régions en tant qu’actrices fondamentales du développement régional et partenaires de l’État dans les politiques nationales. Il a également évoqué les défis touchant à la gestion opérationnelle de ce chantier, particulièrement celui relatif à une vision claire pour appliquer l'agenda législatif. Il a essentiellement cité les textes d'application des lois organiques, qui n'ont pas encore vu le jour, estimant que ceci pose un réel problème pour les Conseils régionaux qui seront appelés à élaborer des plans de développement régionaux avant la fin de l'année en cours. Ces plans pourraient être partiellement ou totalement contraires aux dispositions des textes d'application proposés par le prochain gouvernement, a-t-il souligné.

Toutefois, M. Benchamach a insisté que l'agenda de la mise en œuvre de la régionalisation avancée ne se limite pas uniquement à l'aspect législatif, étant donné que la concrétisation des objectifs et la finalisation de ce chantier ne dépendent pas seulement de la promulgation de textes législatifs, mais aussi des cumuls d'expériences positives en termes de pratique et de mécanismes de gouvernance, ce qui requiert la mise en place d’un cadre permanent de dialogue et de débat thématique entre tous les intervenants concernés «dans le but de réaliser le minimum de convergence et d’intégration autour des choix et des priorités de mise en œuvre».

Même son de cloche auprès du président du Conseil économique, social et environnemental, Nizar Baraka, qui estime qu’il est indispensable d’impliquer la population, les acteurs et les élus dans le processus de prise de décision au niveau régional et dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des programmes et projets. L’idée est de faire émerger un espace de dialogue et de concertation entre les décideurs et les citoyens. Outre la mise en place des canaux de concertation entre les citoyens et les responsables de la chose locale et régionale, il est aussi essentiel de créer un espace de concertation entre les responsables régionaux et gouvernementaux. Ce point a été soulevé par Mohand Laenser, président de «l’Association des présidents des régions», et président de la région Fès-Meknès. Pour lui, l’institutionnalisation de cet espace est une nécessité impérieuse. Idem pour l’institutionnalisation des rapports avec l’institution législative, toujours selon ce dernier. Sur ce volet, Hakim Benchemach a souligné la détermination de la Chambre des conseillers à prendre part à ce chantier stratégique et à être un pilier institutionnel de la régionalisation avancée.

Et c’est justement dans ce cadre-là que la Chambre des conseillers initie ce forum, qui sera tenu annuellement. Le président de la Seconde Chambre a ajouté que ce forum visait notamment la création d’un cadre institutionnel rassemblant les acteurs et les intéressés par la régionalisation avancée et le développement spatial, la complémentarité interrégionale, la décentralisation et la déconcentration, le repositionnement du chantier de la régionalisation avancée en tant que priorité des agendas nationaux, et la présentation de réponses institutionnelles pour relever les défis qui entravent une relance réelle de ce chantier de réformes. Parmi ces défis, figure la nécessité de parachever le processus de déconcentration, comme l’a soulevé Mohand Laenser en mettant en relief le retard accusé dans la déconcentration administrative. L’ex-ministre de l’Intérieur a également souligné l’importance de la répartition équitable des ressources financières. Selon lui, «il ne s’agit pas d’injecter de nouvelles ressources, mais de les répartir équitablement». L’adoption des textes réglementaires prévus dans la loi organique sur la région et la consécration réelle du principe de l’administration libre des collectivités territoriales sont parmi les principaux défis à relever pour la réussite de la régionalisation, toujours selon M. Laenser.

Le 07 Juin 2016
SOURCE WEB Par Le Matin

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