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Voyage inaugural pour le tramway « Tous les articles En marge de la marche à blanc des rames, un premier déplacement a été effectué avec des voyageurs à bord. Partager En un clin d’œil, le tramway atteint la station des Nations unies, avant de s’engouffrer dans l’une des plus belles artères de la métropole, le centre-ville historique et ses bâtisses art déco. Ph. Seddik Le tramway a connu sa première bousculade. Dès l’ouverture des portes donnant accès aux voitures, une foule s’est précipitée à l’intérieur, donnant un avant-goût de ce que sera le déplacement par le biais de ce moyen nouveau, dont l’entrée en service sera effective dans moins de deux mois. C’était hier, jeudi, au niveau de la station sise à proximité de la wilaya. En marge de la marche à blanc du tram, la ville a organisé, en effet, un voyage inaugural sur cette première ligne. Représentants des médias et élus locaux étaient du périple, en plus du wali, du maire et du DG de Casablanca Transport. À 10 h 25 tapantes, la rame a entamé son premier déplacement avec des voyageurs à bord. Destination : le centre de maintenance de Sidi Moumen. Pendant que le tramway avalait des mètres de rail, les badauds en profitaient pour satisfaire leur curiosité, appareil photo ou téléphone portable à la main, le temps d’immortaliser le mouvement du reptile métallique avec des gens à bord. En un clin d’œil, le tramway atteint la station des Nations unies, avant de s’engouffrer dans l’une des plus belles allées de la métropole : le centre-ville historique et ses bâtisses art déco. Le voyage prend alors une autre allure, plus agréable sur ce long passage piéton, loin des bourdonnements de la circulation et des klaxons intempestifs. Au gré du voyage, les stations du Marché central, Diouri, la Resistance et Al-Yassir sont traversées, jusqu’à l’atteinte du pôle d’échange de Casa-Voyageurs. Il était 10 h 55, soit une trentaine de minutes pour parcourir ce tronçon. Il faut reconnaître que le tram ne roulait pas à sa vitesse de croisière par souci de prudence, vu qu’automobilistes et piétons ne se sont pas encore faits à ce nouvel usager avec lequel ils partagent la voie au niveau des carrefours. Justement, à cet effet, des agents de sécurité portant casquette de Casa Tram, société en charge de l’exploitation du tramway, sont présents à chaque croisement, afin de contribuer à l’organisation de la circulation en évacuant la plateforme voie ferrée. Le tram était alors contraint de ralentir, voire de s’arrêter par endroits, jusqu’à libération de la voie. Pour ce qui en est de sa vitesse moyenne de déplacement, celle-ci est de 20 km/h, sachant qu’il peut rouler à plus ou moins 40 km/h sur les tronçons bien dégagés. À souligner aussi que les rames peuvent atteindre une vitesse maximale de 70 km/h, mais l’on ne va jamais vers ce seuil en ville. Une fois passées les stations des Abattoirs, Achouhada, Ibn Tachafine et Attacharouk, la rame atteint enfin son terminus : le centre de maintenance de Sidi Moumen. Il est également à souligner qu’il aura fallu le renfort d’une dizaine de motards, entre ceux dédiés à l’intervention rapide et d’autres à la circulation, dont la mission était de précéder le tram pour lui évacuer la voie en cas de besoin.________________________________________Un record pour le tram L’arrondissement Sidi Moumen peut s’enorgueillir d’abriter l’un des plus grands centres de maintenance du tramway au monde. Ce centre névralgique du tramway dispose de 17 voies sortantes, soit 17 itinéraires, ainsi que de 14 voies entrantes. Le remisage des rails a été effectué pour accueillir 37 rames, avec une capacité prévue pour un total de 48 rames. Moyennant un investissement de 340 MDH, le centre de maintenance est implanté sur un terrain d’environ 7 ha. Les installations de maintenance et de remisage devront accueillir des rames de 65 mètres de longueur chacune. Parallèlement, le centre de maintenance est considéré comme le cerveau de tout le projet de tramway. C’est là où s’effectueront les échanges entre les conducteurs. Celui-ci abritera également une unité de vidéosurveillance où seront centralisées toutes les caméras installées tout au long des 30 km de la ligne du tramway, ainsi qu’à l’intérieur des rames. Outre le volet sécurité qu’assurera ce centre de vidéosurveillance, celui-ci garantira également une réactivité en cas de survenue de panne, afin de pouvoir envoyer les équipes d’intervention au lieu précis et dans les meilleurs délais._____________________________________ Sécurité : Cartographier les risques Outre la surveillance vidéo, ce sont 400 agents de sécurité, femmes et hommes, qui se chargeront de ce volet ô combien cher à l’exploitant du tramway, Casa Tram en l’occurrence. Ceux-ci ont suivi une formation pointue qui englobe différents modules, à l’image de la gestion de situation de crise, du droit pénal, de la légitime défense, ou encore de la lutte contre la délinquance, juvénile principalement. Trois agents seront postés au niveau de chaque station, en plus d’un chef de zone auquel incombe le rôle de superviser un ensemble de stations. Un agent sera également mobilisé au sein des rames en déplacement, avec comme mission de veiller à la sécurité des passagers, du conducteur et des équipements. Actuellement, le département chargé de la sécurité travaille sur la cartographie des risques auxquels serait sujet le tramway, que ce soit en déplacement ou à l’arrêt. De même, cette cellule s’attelle à l’organisation des actions de sensibilisation afin d’associer les gens et riverains de la plateforme voie ferrée à la réussite du projet (associations de quartiers, écoles, parents d’élèves, etc.) Mission maintenance • La maintenance du tramway se décline en deux volets : légère et lourde. La première est quotidienne et se décline par les contrôles techniques, le lavage, le remplissage des réservoirs de sable, la vérification des vitres, etc. À ce propos, le sable est un matériau essentiel au fonctionnement du tramway. Il est en fait éjecté sur la voie afin de garantir une bonne qualité de freinage. Dès que la rame termine ses voyages quotidiens, celle-ci fait un passage par la station de services qui se trouve à l’arrière du centre de maintenance. À un autre niveau, l’entretien se fait également dans un atelier de maintenance lourde. Celle-ci est programmée en fonction du kilométrage parcouru par rame. Théoriquement, une rame effectue 60 000 km par an, et lors de son passage par cet atelier, elle subit des contrôles, des changements de pièces, l’usinage des roues, etc. Les opérations de maintenance concernent également les missions de sécurité et de fonctionnement, afin de garantir les standards de qualité de service à destination des voyageurs. Publié le : 18 Octobre 2012 - Abdelhakim Hamdane, LE MATIN