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L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental (Article 19 de la Constitution)

L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental (Article 19 de la Constitution)

Les études axées sur le genre, une cause sociétale prioritaire

Un symposium international sur «Le genre et l’Université, expériences croisées vers la généralisation des études de genre» s’est tenu vendredi à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Mohammed V de Rabat.

Organisée à l’initiative de l’UNESCO, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), de la Faculté des lettres et des sciences humaines Aïn Chock de l’Université Hassan II de Casablanca et du Centre d’études, de recherche et de formation sur le genre et l’égalité-Maroc (CEG-Maroc), cette activité scientifique a eu pour objectif de partager des expériences et de porter,  une nouvelle fois, à l’attention des décideurs, des universités et du public  sur l’importance et l’urgence d’instituer et de généraliser les études de genre comme levier incontournable du changement social requis sur le chemin de l’égalité hommes- femmes et le développement.

Dans son allocution d’ouverture, Jamal Eddine El Hani, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines-Université Mohammed V-Rabat, a souligné l’importance des études axées sur le genre, car il s’agit d’une «cause sociétale» qui doit intéresser en premier lieu les universités et la recherche scientifique.

Il a également affirmé que la présence des femmes a connu une avancée importante au sein l’université. A preuve, le taux de jeunes filles inscrites dans l’Université Mohammed V a dépassé celui de jeunes garçons (plus de 51%) et que ces taux varient en fonction des écoles et institutions dépendant de cette institution. A titre d’exemple, 65,30% des inscrits à  la Faculté de médecine et de pharmacie sont de jeunes filles, 62,65% à l’ENS et 54,44% à la Faculté des sciences, mais il n’en demeure pas moins que la pensée traditionnelle règne encore au sein de la société et qu’il faut œuvrer à la dépasser pour réaliser une entière égalité hommes-femmes et à repenser la division du travail au sein de la famille marocaine.

Pour sa part, la représentante de l’UNESCO pour le Maghreb, Golda El Khoury, a loué les avancées notables réalisées par le Maroc en matière de droits des femmes, citant à titre d’exemple l’article 19 de la Constitution et d’autres dispositions constitutionnelles, le Code de la famille, etc.

Elle a, néanmoins, mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre de manière effective ces principes afin qu’ils ne restent pas de simples «vœux pieux» et sur le caractère primordial du rôle joué par l’éducation dans le renforcement et la promotion des droits des femmes et de l’égalité hommes-femmes.

Dans son intervention, Amina Bouayach, présidente du CNDH, a, pour sa part, mis l’accent sur le rôle de l’éducation, en rappelant que pour le CNDH, la grande bataille pour promouvoir l’égalité entre les sexes est celle de l’éducation et que ledit Conseil mènera également une campagne pour mettre fin au mariage des mineures.

Quant à Mourad Mouhoub, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, il a souligné que ce symposium s’inscrit dans le cadre d’un programme de recherche initié en 2012 en partenariat avec l’UNESCO, tout en affirmant que ladite Faculté a lancé plusieurs initiatives institutionnelles pour renforcer les études sur le genre (mise en place d’un observatoire, constitution d’une association, etc).

Il a également mis l’accent sur l’importance du réseautage dans ce domaine et proposé la formation d’un réseau regroupant en plus des Universités Hassan II et Mohammed V, les autres universités du Royaume.

Un nombre important de recommandations ont été adoptées au terme de ce symposium. Les participants y ont souligné qu’ils adhèrent «à l’esprit, aux principes et aux dispositions ordonnés par la Constitution de 2011 du Royaume, disposant notamment dans son article 19 que «l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental».

Les participants ont aussi mis l’accent sur la dynamique nationale marquée par d’importantes initiatives étatiques et de la société civile visant la pleine réalisation des principes de l’égalité hommes-femmes et de la non-discrimination.

Ils ont, par ailleurs, souligné le rôle de l’Université marocaine qui, tout en remplissant ses missions directes de formation des compétences de haut niveau dont le pays a besoin, doit être le cœur de l’activité intellectuelle d’où émane la rénovation de la vie scientifique, sociale, culturelle et politique du pays.

Ils ont à cet égard salué l’existence, au sein des universités marocaines d’un vivier de grandes compétences dans le domaine des études de genre et souligné les défis qui restent encore à relever pour conjuguer fructueusement ces efforts pour qu'ils convergent vers l’intégration effective de la culture de l’égalité hommes-femmes aux niveaux individuel et collectif, tout en appelant à ce que les études de genre jouissent d’une reconnaissance et d’un soutien institutionnel dans le système éducatif d’un Maroc en changement.

Dans ce cadre, ils ont appelé,  entre autres, à «la mise en place de mesures concrètes et urgentes pour mettre fin à des fermetures, voire suppressions très regrettables de certaines formations, ou certains laboratoires de recherche spécialisés en études du genre», à la participation de l’Université à la diffusion et à la mise en application de l’analyse genre, à l’ouverture de cette institution sur son environnement social, à la création d’une structure nationale fédératrice  et au soutien des programmes de recherche sur des thématiques d’actualité sociale, politique et de développement.

Il convient de noter que la première partie de ce symposium a été organisée jeudi dernier à la  Faculté des lettres et des sciences humaines Aïn Chock où des tables rondes et des ateliers ont été consacrés aux modalités, voies et moyens possibles pour instituer et généraliser les études de genre dans les universités.

Il convient de rappeler également qu’un ouvrage sur «Le genre et l’Université au Maroc : état des lieux, enjeux et perspectives» a été présenté lors de cet évènement scientifique.

Le 01/04/2019

Source web Par Libération

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