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A L’OUKAÏMEDEN, LE CIEL EST PAR-DESSUS LE TOIT VISITE GUIDÉE DANS L’OBSERVATOIRE D’AS

A L’OUKAÏMEDEN, LE CIEL EST PAR-DESSUS LE TOIT    VISITE GUIDÉE DANS L’OBSERVATOIRE D’AS

PLUSIEURS DÉCOUVERTES DE COMÈTES À SON ACTIF

ET DE GRANDS TRAVAUX DE RECHERCHE MALGRÉ UN ÉQUIPEMENT MODESTE

- La qualité de l’observation du ciel a permis à l’OUCA de se placer parmi les sites les plus actifs

- Le site est doté d’un équipement informatique qui permet le pilotage à distance

- L’Observatoire de l’Oukaïmeden est la consécration de 20 ans de travail de Zouhair Benkhaldoun, astrophysicien et universitaire de Marrakech qui dirige le site

         

IL n’y a pas que la station de ski à l’Oukaïmeden. Juché dans les montagnes de l’Atlas, à une altitude de 2.750 mètres, un autre site suscite un grand intérêt, non des skieurs, mais de celui des chercheurs. Nous sommes ici à l’Observatoire astronomique universitaire de l’Oukaïmeden (OUCA).

Un petit plateau où se dressent deux coupoles modernes et robotisées, une salle de conférences et un séjour pour les physiciens, astrophysiciens et astronomes amateurs. C’est certes un équipement relativement modeste par rapport à d’autres observatoires européens, mais suffisant pour mener des études liées au cosmos et faire des découvertes. De plus, l’OUCA est très actif dans l’encadrement des chercheurs. Tous les deux ans, le site abrite une école internationale d’astrophysique. C’est une école thématique et doctorale qui apporte une formation complémentaire aux jeunes chercheurs (master et doctorat). Ce projet, c’est la consécration de 20 ans de travail de Zouhair Benkhaldoun, astrophysicien et universitaire de Marrakech. L’idée a germé en 1985, Benkhaldoun, universitaire à Sophia-Antipolis (Nice), rentre au bercail pour développer l’astronomie au Maroc.

L’Oukaïmeden était le site idéal. L’universitaire démarre des expériences sur le terrain avec de petits télescopes et s’intéresse d’abord à la qualité du ciel en termes de turbulences atmosphériques. Il publie plusieurs articles sur le sujet dans les revues scientifiques avec un double objectif: faire connaître la qualité des sites d’observation de l’Atlas à la communauté internationale et constituer ensuite une équipe d’astrophysiciens en “recrutant” des doctorants. Il parvient enfin à obtenir la création du laboratoire de physique des hautes énergies et d’astrophysique en 1999 au sein de l’Université Cadi Ayyad.

«Au départ, les chercheurs et les doctorants se contentaient d’une cabane et de quelques équipements», se rappelle Benkhaldoun. La grande aventure démarre en 2003, lorsque les instances de l’université

Cadi Ayyad acceptent d’adopter le projet en conseil d’université. Un budget de 3 millions de DH est alloué pour la construction de nouveaux locaux. La coopération internationale a fonctionné et le projet finit par intéresser l’Uranoscope d’Ile-de France, qui a co-financé les premiers équipements du site. «C’est grâce à la coopération internationale que le site est aujourd’hui très actif», confirme Benkhaldoun. La société Jurassienne d’Astronomie (SJA) et Atlas Golf Marrakech offrent aussi leur aide pour financer une des coupoles et les travaux de génie civil.

Côté équipement, le site abrite un télescope de 500 mm en mode robotique et pilotable à distance. Aujourd’hui, le site est composé de trois parties: deux coupoles modernes et robotisées, une salle de conférences et un séjour pour les physiciens, astrophysiciens et astronomes amateurs du Moss. Ce télescope a un grand champ de vision et est en partie consacré à la recherche d’astéroïdes. C’est un cadeau de l’astronome amateur française Claudine Rinner qui a à son actif plusieurs découvertes depuis ce télescope. La dernière en date remonte à février 2013 et concerne une comète, le C/2012 CH 17 (Moss).

Nouveaux projets

DEUX autres projets de coopération scientifique internationale sont en cours de finalisation. Le premier, Renoir, est en partenariat avec une équipe de recherche de l’Université de l’Illinois. Il porte sur les effets de l’activité solaire sur l’environnement terrestre.
Le projet a été initié dans le cadre de l’initiative internationale ISWI et financé pour la partie instrumentale par l’US air force. Concrètement, il s’agit de placer, à l’Observatoire de l’Oukaïmeden, une série d’instruments optiques et magnétiques pour la détection des effets induits du soleil sur l’ionosphère et la magnétosphère. Ce programme a pour but de fédérer les efforts de la communauté des équipes de recherches pour couvrir le globe terrestre de divers instruments permettant de surveiller les perturbations de l’environnement soleil-terre. L’instrumentation destinée à l’Oukaïmeden est fonctionnelle avec une installation programmée pour fin mai 2013. L’autre projet important sur lequel mise l’Observatoire de l’Oukaïmeden, l’International Moon Station Project. Il s’agit de l’installation d’un réseau de télescopes robotisés dédiés à l’observation de la lune.

Le projet est piloté par le centre de recherche lunaire de Makah et le site de l’Oukaïmeden a été sélectionné pour accueillir l’une des dix stations du réseau. L’accord est actuellement en négociation.

La deuxième coupole abrite un télescope de 33 cm de diamètre en plus d’un spectrographe pour le programme exoplanètes et de petits équipements informatiques pour l’observation en mode automatique et à distance. Et pour les deux télescopes, les temps d’observation sont partagés entre l’observation de transits exoplanètes et la recherche d’astéroïdes. Malgré ces petits équipements, l’Observatoire de l’Oukaïmeden a réussi à se placer dans les radars internationaux avec la découverte de nouveaux astéroïdes et des comètes. «Ce succès provient aussi des bonnes conditions d’observation en vigueur à l’Observatoire», souligne Benkhaldoun. Aujourd’hui, les chercheurs aspirent à un autre tournant pour ce site, d’autant plus que l’Oukaïmeden était sur la liste des sites sélectionnés pour accueillir le plus grand télescope du monde, l’ELT. C’est finalement le Chili qui a été retenu, mais le rêve d’un plus grand télescope professionnel existe toujours.

Benkhaldoun a poussé à la constitution d’un comité national d’astronomie qui va devenir l’interlocuteur officiel auprès des instantes nationales et internationales.

Objectif: lever des fonds nécessaires à l’acquisition d’un télescope de deux mètres. Un équipement de cette taille nécessiterait quelque 45 millions de DH au moins.

Découvertes

• Trois comètes à partir du télescope de l’Oukaïmeden: P/2011 W2 (Rinner), C/2012 CH 17 (Moss) et P/2013 CE31 (Moss)

• Deux astéroïdes géocroiseurs 2011 VP12 et 2012 RM2

• Plusieurs astéroïdes de types: Hungaria, Hilda, Troyens et Cybele

• L’Observatoire de l’Oukaïmeden a obtenu 1.256 nouvelles désignations, soit 70  par mois en

Moyenne.

SOURCE WEB Par Badra BERRISSOULE  L’Economiste

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