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Tourisme La clientèle marocaine sauve la saison estivale cette année

Tourisme La clientèle marocaine sauve la saison estivale cette année

LES FAITS Cette année, le mois sacré coïncide avec la période des pics d’activité touristique au Maroc. Le plus gros du tourisme dans le Royaume, encore fortement balnéaire, se concentre énormément sur la période s’étalant de la mi-juillet à la fin d’août.

DECRYPTAGE La saison estivale 2013 inquiète à plus d’un titre quand on sait que beaucoup d’hôteliers désespèrent de voir les étrangers et les MRE débarquer en nombre... La solution pourrait venir du tourisme local, une manne encore peu exploitée et qu’on essaie d’inciter à voyager «local», notamment à travers le programme Kounouz Biladi.

Agadir. Les destinations balnéaires, souvent magnifiques dans le Royaume, ont toujours la cote auprès des touristes nationaux.

Qui dit été, dit vacances, voyages et plage. Sauf que cette année, une bonne partie de la saison estivale coïncide avec le ramadan. Le mois sacré a effectivement débuté le 10 juillet. Que prévoient les familles marocaines ? Voyageront-elles ou resteront-elles chez elles ? Comme l’année dernière, depuis que le mois de ramadan coïncide avec la pleine saison estivale, les avis des Marocains sont partagés.

Les uns se hâtent de prendre leurs vacances bien avant le mois sacré. D’autres réservent leurs escapades pour l’après-ramadan. Entre les deux, il y a ceux qui préfèrent observer le jeûne tout en profitant des vacances. 

Ce sont d’ailleurs ceux-là que les hôteliers et voyagistes tentent de séduire à travers des offres adaptées aux attentes du ramadan. Pour Mohammed Tahiri, directeur de la Fédération nationale du tourisme (FNT), la marche à suivre est claire : «Nous savons qu’il ne faut compter ni sur les touristes étrangers, ni sur les MRE cette année. La crise est passée par là, ce qui fait que ces deux cibles voyagent moins, ou alors à budgets réduits. Le touriste local, par contre, a pris l’habitude de voyager en interne et de découvrir les offres d’hébergement et d’animation qui lui sont proposées». Mais si certains professionnels nationaux sont inquiets, d'autres, dont les tours opérateurs, restent confiants et comptent sur le tourisme national pour compenser le manque à gagner généré par le mois du ramadan.

Tout un éventail de destinations

Il faut reconnaître que le tourisme intérieur, tout au long des saisons, commence résolument à gagner de la place au détriment des voyages d'été à l'étranger. La crise économique mondiale et les prix relativement bas pratiqués par les hôtels et lieux d'estivage au Maroc y sont pour quelque chose. Ainsi, un séjour dans un hôtel de catégorie quatre étoiles à Marrakech, à titre d’exemple, ne coûte plus aussi cher que par le passé. Les établissements hôteliers proposent, en effet, aux touristes nationaux des formules en demi-pension assez intéressantes. À cela s'ajoutent les promotions et prix préférentiels pratiqués dans le cadre de la campagne Kounouz Biladi, qui propose un éventail de destinations à prix modérés.

S’agissant des destinations, chacun les choisit, certes, en fonction de son budget. 
Néanmoins, une grande majorité de Marocains préfère la destination nord du fait des changements considérables qui ont marqué le développement de cette région. Saïdia, Tanger, Tétouan, Restinga Smir, Cabo Negro, M'Diq, Fnideq… Ces sites balnéaires magnifiques connaissent ainsi un engouement important de la part des touristes nationaux. À eux seuls, ces sites accaparent près de 40% des recettes touristiques générées dans le Royaume durant la saison d’été. Cette année, la ville du Détroit a déployé des efforts considérables pour améliorer la situation des flux touristiques au cours du mois d'août. Marrakech, Agadir et Essaouira se sont également préparées à recevoir les vacanciers de tout le pays pendant ce mois du ramadan. Des formules d’hébergement avec ftour et dîner en demi-pension sont proposées aux vacanciers musulmans.

En plus des prix attractifs, les autorités locales ont accordé des autorisations pour organiser, tout au long du mois de jeûne, une animation nocturne dans la plupart des villes touristiques du Royaume. Les cités côtières notamment optent pour des animations en soirée afin de s'adapter au rythme des veillées ramadaniennes. Les restaurants restent ouverts durant toute la nuit, tout comme les souks et les cafés, et des spectacles, expositions de peinture et groupes de musique en plein air sur les plages seront au programme pour satisfaire les estivants aoûtiens.


Bon à savoir sur le programme Kounouz Biladi

Depuis plusieurs années, le programme Kounouz Biladi revient chaque année sur le devant de la scène en été. 

C’est une offre qui court en réalité sur toute l’année, impliquant 140 hôtels et plus de 50 voyagistes. L’offre est devenue aujourd’hui plus globale, incluant des packages démarrant à 260 DH pour un appartement, par exemple, ou une chambre en hôtel de catégorie 2 étoiles, pour aller à des offres de remise de 60% quand il s’agit d’hébergement en hôtel de catégorie 5 étoiles. Il faut toutefois s’assurer de certaines démarches avant de profiter d’une offre dans le cadre de Kounouz Biladi. Ainsi, il s’agit de téléphoner à l'avance aux hôtels et vérifier la disponibilité des lits avant de faire la réservation. En effet, certains hôteliers ne respectent pas toujours les termes de l'accord et se limitent aux périodes creuses au lieu de maintenir l'offre toute l'année. Avec le rush estival, certains professionnels préfèrent ainsi réserver leurs chambres aux touristes classiques.

D’après un voyagiste opérant à Casablanca, «il ne s’agit pas d’un manque de place. Les hôtels préfèrent avoir des clients à tarifs publics plutôt que de libérer des places dans le cadre du programme Kounouz Biladi». Le même voyagiste explique avoir reçu «des mails de certains hôtels affirmant ne plus attribuer de chambres aux tarifs Kounouz Biladi» ! 

Selon les conditions de commercialisation de Kounouz Biladi, les hôtels participants doivent prévoir un allotement minimal pour le compte de l’opération durant la période de haute saison. Aucun chiffre n’est précisé à cet égard, mais en revanche, le reste de la saison, ces hôtels doivent mettre au moins 10% de leurs capacités litières à la disposition des clients qui sont hébergés dans le cadre de Kounouz Bladi.

Publié le : 31 Juillet 2013 –

SOURCE WEB Yassine Ahrar, LE MATIN

Tags : Tahiri, directeur de la Fédération nationale du tourisme (FNT)- MRE- mois du ramadan- programme Kounouz Biladi- promotions et prix préférentiels pratiqués dans le cadre de la campagne Kounouz Biladi-