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Nous sommes très loin de l’objectif de 20 millions de touristes prévu d’ici 2020

Nous sommes très loin de l’objectif de 20 millions de touristes prévu d’ici 2020

Karim Belmâachi, président de l’ANIT (Association nationale des investisseurs touristiques)

Tourisme – Les investisseurs touristiques se sont réunis le 19 septembre à Casablanca pour la troisième édition des tendances de l’hôtellerie au Maroc. Le constat du président de leur organisation professionnelle, l’ANIT (Association nationale des investisseurs touristiques), est loin d’être rose. Fini donc le temps des propos édulcorés.

L’Observateur du Maroc. A vous entendre parler devant vos homologues investisseurs dans le tourisme, on comprendrait bien que l’heure est grave. Que faites-vous pour renverser la vapeur ?

Karim Belmâachi. La réunion que nous venons de tenir fait partie des rencontres annuelles que nous organisons conjointement avec le Groupe Extenso, pour expliquer les problématiques liées au Tourisme. Le thème de cette conférence était d’ailleurs la rentabilité de l’investissement touristique. Il s’agit d’un thème assez vaste, qui intervient à un moment crucial pour le tourisme au Maroc. Aujourd’hui, on a certes des signes de reprises, mais le taux d’occupation des hôtels reste relativement faible. En même temps, nous devons augmenter la capacité hôtelière en lits hôteliers. C’est là une problématique qui demeure d’actualité et sur laquelle nous travaillons en collaboration avec des intervenants internationaux. C’est ce qui nous permet d’avoir une vision globale de la situation quant à la rentabilité de ces investissements.

Depuis un certain temps déjà, nombreux sont les professionnels qui crient que la rentabilité du secteur ne cesse de se dégrader ? Vous joignez donc votre voix à la leur ?


Je ne pense pas qu’il y ait une dégradation. Au contraire ! Les statistiques montrent que les recettes du tourisme continuent de progresser par rapport à l’année dernière. Malgré ce qui se passe dans le monde arabe, le Maroc tire son épingle du jeu, mais peut faire mieux. Aujourd’hui, on ne profite pas suffisamment de la conjoncture, puisque les chiffres restent relativement faibles en termes de taux d’occupation (42%). Cette situation ne permet pas de rentabiliser les investissements touristiques. Nous devons réfléchir à une meilleure promotion des produits et aux canaux de distribution. Surtout que tout passe par le digital actuellement. Nous relevons aussi que les créneaux traditionnels sont en perte de vitesse. Il faudra penser aussi à l’aérien. Toutes ces problématiques sont au coeur de nos préoccupations. Il faut trouver les solutions idoines pour promouvoir le produit Maroc et attirer beaucoup plus de touristes. Je rappelle que dans le cadre de la vision 2020, nous avons pour objectif d’attirer 20 millions de touristes. Nous en sommes encore très loin, et il faut y réfléchir sérieusement.

Quelles sont vos prévisions à court et à moyen termes ? 

Je pense que nous avons dépassé cette année les 10 millions de touristes. Si on continue sur le trend actuel, nous n’arriverons jamais à l’objectif de 20 millions de touristes d’ici 2020. Les capacités sont sous-utilisées. Il faut rénover un certain nombre d’hôtels et créer de nouvelles destinations balnéaires. Le Plan Azur est encore en retard par rapport aux délais annoncés.

Qu’en est-il aujourd’hui des fameuses Assises du Tourisme ?

Malheureusement, nous n’avons pas eu d’Assises depuis 2 ans. Ce sont des rencontres très importantes qui permettaient de recadrer et réajuster la Vision tracée. Nous sommes dans un monde qui évolue très vite. L’évènement permet de nous pousser à réagir chaque année au moins, pour réadapter la réglementation, créer tout ce qui est prévu dans la Vision 2020. Actuellement, nous n’avons pas encore la haute autorité du Tourisme, les agences de développement touristiques… En gros, toute la gouvernance du secteur n’a pas été mise en place. Plusieurs chantiers accusent du retard. L’ANIT réclame l’accélération des réformes pour pouvoir booster le secteur qui est stratégique pour le Maroc. D’ailleurs, le gouvernement marocain a réaffirmé l’aspect stratégique du tourisme. Le pays vit une période difficile financièrement, notamment au niveau de ses réserves en devises qui ont atteint un niveau alarmant. Je pense que le tourisme est l’un des secteurs qui peuvent avoir un effet immédiat sur les réserves en devises, et améliorer notre balance de paiement.

le 4 octobre 2013.

SOURCE WEB Par Wassila Qaddioui L'observateur 

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