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Entretien avec Amani Abou-Zeid, représentante résidente de la BAD au Maroc

Entretien avec Amani Abou-Zeid, représentante résidente de la BAD au Maroc

Energies renouvelables : 850 millions d’euros accordés par la BAD au Maroc

Le Matin : Quel est le montant jusqu’ici investi par la BAD dans le financement de projets des énergies renouvelables au Maroc ?

Amani Abou-Zeid : Nos investissements au Maroc dans les énergies renouvelables s’élèvent à ce jour à près de 850 millions d’euros. C’est un financement record pour ce secteur dans le continent. Ce sont des financements accordés à la fois pour des projets solaires, éoliens et hydrauliques. Nous avons utilisé tous les instruments pour accompagner le Maroc dans ses efforts de développement des énergies renouvelables à grande échelle : investissements publics, montages PPP, mais aussi des prêts concessionnels, spécifiquement le Fonds pour les technologies propres (FTP), dont la BAD est l’agence d’exécution. À titre d’exemple, pour la première phase de la Centrale solaire d’Ouarzazate, la Banque a accordé plus de 238 millions d’euros au Maroc, dont 168 millions provenant des ressources propres de la BAD et un prêt concessionnel de 100 millions de dollars du FTP.

Qu’est-ce qui explique cet important engagement de la Banque dans les énergies renouvelables développées par le Maroc ?

Le secteur énergétique, surtout le renouvelable, constitue pour la BAD l’axe majeur de sa stratégie sur toute l’Afrique. La banque est aujourd’hui le plus grand financier des énergies renouvelables dans le continent. D’ailleurs, la stratégie actuelle de la BAD est axée sur la sécurité énergétique et la croissance verte inclusive, piliers d’une transition vers le développement durable, un modèle d’énergie mixte plus propre et la prospérité de tous les pays membres de la BAD. Au Maroc, notre institution se positionne comme premier bailleur de fonds du pays, notamment dans le secteur de l’énergie. Les différents projets marocains s’inscrivent en droite ligne avec notre stratégie 2012-2016, dont l’un des principaux piliers est le soutien au développement des infrastructures vertes.

Le Maroc est devenu l’un des pionniers du développement des énergies renouvelables à grande échelle, et nous sommes fiers de soutenir cet essor. Nous saluons d’ailleurs les efforts du Maroc dans ce sens. Ses initiatives prises dans les énergies solaire et éolienne représentent des exemples concrets des possibilités de croissance verte non seulement pour les pays du Maghreb, mais pour toute l’Afrique, et dans le cas du solaire, pour le monde entier. Ce qui nous conforte aussi, c’est l’approche adoptée par le Royaume dans le développement des chantiers d’énergies renouvelables. Nous notons avec satisfaction l’intérêt accordé à l’intégration industrielle, par exemple, qui permet le transfert de technologie au Maroc. Nous saluons aussi ses efforts pour la formation et la création de filiales spécialisées pour le secteur. Cela constitue un nouveau débouché pour nos jeunes. Vous savez, nos économies africaines ont besoin d’emplois et donc rien de mieux que des emplois verts !

Quels sont les financements à venir dans le secteur ?

Sur le volet des énergies renouvelables, nous avons plusieurs projets à l’étude. En tête, la deuxième phase du Complexe solaire d’Ouarzazate.

Quel est le montant prévu pour cette opération ?

Le financement est toujours en cours de négociation. En plus de ce projet, la BAD prépare un financement d’environ 30 millions d’euros destiné à une initiative privée dans l’éolien.
Nous avons, en outre, des initiatives sous forme de dons ou bien de financements qui portent sur l’énergie renouvelable à travers d’autres secteurs, à l’instar des dons accordés pour l’efficacité énergétique à travers un fonds fiduciaire de la BAD ou encore l’initiative d’irrigation solaire pour les agriculteurs dans le cadre de notre appui au Plan Maroc vert.

Vous êtes le premier bailleur de fonds du pays. 

À combien s’élèvent, à ce jour, vos financements ?

Tous secteurs confondus, le portefeuille actif, c’est-à-dire des investissements, de la BAD au Maroc s’élève à 2,5 milliards d’euros. Ce niveau d’engagement reflète l’exemplarité de la coopération entre la Banque et le Royaume pour le développement du pays. En général, le financement de la BAD au Maroc est marqué par plusieurs traits très positifs. D’abord, les 2,5 milliards d’euros représentent un montant record. Ensuite, au niveau de la qualité de ce portefeuille, c’est-à-dire si nous regardons sa composition, nous trouverons soit des projets structurants, soit de l’appui aux grandes réformes du Royaume dans les secteurs stratégiques. Enfin, l’évaluation de la performance du portefeuille nous montre une amélioration de cette performance d’année en année et une plus grande valeur ajoutée. 

En plus de l’appui direct, nous soutenons aussi des initiatives à travers le Maroc, dont celles destinées à l’intégration régionale. À travers notre guichet privé, nous participons par exemple à un fonds d’investissement basé au Maroc qui permet le financement d’infrastructures en Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest. Sur le volet Intégration régionale, je suis heureuse de vous annoncer qu’un important projet est à l’étude. Il concerne l’intégration Maroc-Afrique de l’Ouest à travers le secteur privé.

De quoi s’agit-il exactement ?

Je ne suis pas habilitée à dire un mot de plus sauf que ce projet devra être dévoilé l’année prochaine.

Quel est votre prochain financement au Maroc ?

Le plus proche concerne le secteur de la santé. C’est un financement public qui porte sur la couverture médicale. Ce sera notre troisième projet dans ce secteur pour que tout Marocain bénéficie de la couverture médicale. Les deux premiers programmes se sont achevés il y a deux ans pour un financement supérieur à 200 millions d’euros.

Qu’en est-il du troisième ?

Le montant est aux alentours de 100 millions d’euros. Il n’est pas encore validé par le conseil d’administration de la BAD, mais le processus est dans sa phase finale. Il sera probablement accordé dans les semaines qui viennent, au plus tard début 2014.

5 décembre 2013 –

SOURCE WEB  par Moncef Ben Hayoun, LE MATIN

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