Les dangers qui guettent l’Europe : l’islamisme, l’immigration, la Chine... et le non soutien au Maghreb

Sous la plume de Hakim El Karoui, senior fellow de l’Institut Montaigne, un think tank libéral français, basé à Paris, ce dernier a publié une note (mai 2021) intitulée « La stabilité du Maghreb, un impératif pour l’Europe ». Le rapport de 116 pages, dans ses recommandations, appelle, à soutenir les trois pays du Maghreb que sont le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. « Aider les trois pays du Maghreb, et particulièrement la Tunisie, à franchir la crise est socialement juste, moralement nécessaire et politiquement utile. Agissons avant qu’il ne soit trop tard », intercède l’Institut Montaigne.
L’Union européenne (UE), qui soutient financièrement, notamment la Tunisie et le Maroc mais pas l’Algérie, nous dit le document en préambule « considère que la région fait partie de son pré carre? traditionnel et qu’aucune puissance concurrente, voire hostile, ne peut y gagner une influence profonde et durable. C’est pourtant ce qui est en train de se passer : les trois pays du Maghreb font l’objet d’un intérêt de la part des grands acteurs régionaux et mondiaux, et l’influence de l’Europe – et particulièrement celle de la France – recule progressivement ».
Le document s’inquiète de voir d’autres puissances, à l’instar de la Turquie et de la Chine, renforcer leurs positions au Maghreb, et ce au détriment des pays européens, comme l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie… et surtout la France. Pour le Maroc, la Chine représentait « 10 % du total » des importations du pays en 2019, derrière l’Espagne (15 %) et la France (12 %) ». et le rapport d’ajouter, « Il n’y a aucune fatalité à ce que les liens entre les deux rives de la Méditerranée s’estompent au profit d’une présence turque, qatarie, chinoise ou russe renforcée. Nous avons de nombreux atouts et au-delà nous partageons une histoire et un destin communs avec ces pays ».
Le Royaume reste bon élève par rapport au reste des pays du Maghreb au regard d’une nette diminution de la pauvreté, passée de 20 % au milieu des années 1980 a? environ 5 % en 2012, et d’un taux d’alphabétisation des adultes, inférieur de 3 points (2018). On reprochera au Royaume, le volume financier consacré au secteur de la sante? : selon le PLF 2021, représentant 6,5 % (près de deux fois inférieure a? la « norme » de l’OMS de 12 %) du budget total de l’E?tat en dépit d’une réelle volonté de bien faire des autorités. « Malgré les faiblesses intrinsèques de son modèle de croissance, le Maroc a su attirer les capitaux étrangers et bâtir un syste?me financier plus robuste que ses voisins, permettant de financer investissements publics et déficits courants – le projet « Tanger Med » et les investissements marquants de sociétés automobiles et aéronautiques européennes (Renault, Airbus) sont des symboles de cette attractivité. Ainsi, la voiture de tourisme est devenue le premier produit d’exportation du Maroc » reconnaît le document.
Ce dernier loue le côté financier et la solidité du secteur bancaire marocain. Il met en exergue la banque centrale (Bank Al-Maghrib, BAM) qui dispose « d’une bonne capacite? a? maitrisé l’inflation, l’indice des prix a? la consommation n’ayant jamais excédé 2 % dans les anne?es 2010, permettant de stabiliser le taux de change et de susciter la confiance des investisseurs étrangers. La vitesse de circulation de la monnaie a fortement diminue? au de?but des anne?es 2000, passant d’un ratio de 1,23 a? 0,88 entre 2001 et 2010, avant de se stabiliser a? 0,84 depuis quelques anne?es. Le Maroc dispose d’un acce?s aux marchés de capitaux, avec une notation souveraine « BBB – » (« Investment grade ») accordée par l’agence Standard & Poor’s. Il en a d’ailleurs récemment fait usage. L’investissement public, finance? par le système financier marocain, n’est pas en reste et il permet un niveau d’endettement externe relativement faible. Celui-ci représente environ 34,9 % du PIB en 2020 contre 29,5 % du PIB en 2018 et 2019.
Cependant constate la note le Maroc a besoin de « réformes structurelles profondes » et « doit faire évoluer son modèle économique pour le rendre plus créateur de richesses et surtout mieux les répartir », ajoute-t-il. « Très intégré aux échanges européens, il a lui aussi besoin de soutien », analyse l’Institut Montaigne à propos du Maroc. « Compte tenu des imbrications humaines, économiques, politiques et sociales entre le sud de l’Europe et le nord de l’Afrique, le risque maghrébin est un risque européen », souligne le think tank français qui explique que, « la Méditerranée n’est pas une frontière : les flux d’hommes, d’idées, de marchandises, d’argent en ont fait depuis longtemps une interface beaucoup plus qu’une barrière. Les six millions de Français originaires du Maghreb font aujourd’hui que le destin de la France est lié à cette région du monde. C’est aussi le cas pour l’Espagne, avec le Maroc et l’Italie, avec la Tunisie et la Libye. Le Sud de l’Europe est arrimé au Nord de l’Afrique, pour le meilleur – les échanges culturels, les services comme le tourisme, l’économie du care, la coopération industrielle – comme pour le pire, l’islamisme radical ou l’immigration ».
Source web Par : hespress
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