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La Banque mondiale confirme le prêt de 4 milliards de dollars au Maroc Afin de financer les grands projets et les réformes

La Banque mondiale confirme le prêt de 4 milliards de dollars au Maroc Afin de financer les grands projets et les réformes

Pour le CPS 2014-2017, la Banque mondiale et le gouvernement sont en négociation depuis le 1er trimestre 2013.

Quatre milliards de dollars de la Banque mondiale au Maroc pour la période 2014-2017. Ce montant, annoncé en exclusivité par le «Groupe Maroc Soir» (GMS) fin 2012, vient d’être confirmé à «Reuters» par un responsable de l’institution de Bretton Woods. En septembre 2012, «GMS» avait annoncé que la Banque mondiale et le gouvernement marocain allaient entrer en négociation dès le premier trimestre 2013 pour une nouvelle stratégie quadriennale de partenariat 2014-2017. «L'approbation de l'accord par le Conseil d'administration de la Banque mondiale est attendue pour début 2014», précise «Reuters», selon sa source.

D’après une déclaration faite au «GMS» en juin 2012 par Simon Gray, le directeur du département Maghreb auprès de la Banque mondiale, les engagements de l'institution s’inscrivent dans le Cadre du partenariat stratégique (CPS) qui définit le plan d’activité, selon une perspective flexible, les besoins et les changements éventuels des orientations du gouvernement.

Le CPS 2010-2013, qui s'achèvera donc dans un peu plus de deux semaines, a été déployé comme prévu selon le dernier rapport d'évaluation établi mi-2012. La Banque y indique que le programme est sur la bonne voie pour atteindre la majorité des résultats escomptés. À fin 2013, la Banque mondiale aura débloqué près de 3 milliards de dollars en faveur du Maroc pour soutenir trois piliers : Croissance-compétitivité-emploi, Prestation de services aux citoyens et Développement durable. L’institution débloque ainsi une enveloppe annuelle moyenne de 650 millions de dollars en soutien au pays. Comme nous l'annoncions en exclusivité en juin 2012, plus de 710 millions de dollars ont été versés en 2011 dont 600 millions au titre du soutien budgétaire. 

e calendrier de prêts pour l’année 2012 prévoyait un niveau de décaissement similaire, voire supérieur à celui de l’exercice 2011. Le pipeline de prêts pour l'année 2013 a proposé, lui, plusieurs opérations qui devraient également dépasser la moyenne des 650 millions de dollars annuels. À la demande du gouvernement marocain, cet appui est surtout allé aux besoins de financement et à l'accélération des réformes politiques.

Pour 2014-2017, la Banque mondiale «considère le nouveau CPS comme une opportunité permettant d’obtenir un consensus sur les réformes transversales nécessaires et une meilleure coordination pour la mise en œuvre de ces réformes». C'est ce qu’avait déclaré au gouvernement la vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Inger Andersen était en visite au Maroc les 6 et 7 septembre derniers où elle avait rencontré les membres du gouvernement et, à leur tête, Abdelilah Benkirane. Lors de cette visite, les responsables de la Banque avaient indiqué que leur institution comptait renforcer son soutien financier au pays dans le cadre du nouveau CPS vu «les efforts de développement des autorités marocaines, l’appui dont bénéficient les programmes nationaux et l’existence de résultats avérés et de qualité». 

Une source de la Banque mondiale nous avait alors révélé que le montant en négociation frôlait 1 milliard de dollars par an, soit donc 4 milliards pour les quatre prochaines années. Ce nouveau programme se veut également flexible et adaptable aux circonstances du pays et aux besoins prioritaires du gouvernement Benkirane. Ceux-ci se manifestent dans l’accélération de la mise en œuvre de la réforme en matière de croissance, de compétitivité, de gouvernance, d’emploi des jeunes, d’inclusion, de participation et de réforme du système des subventions.

À noter que parmi les mesures envisagées par le gouvernement Benkirane pour renforcer le niveau de réserves de change figure la mobilisation des financements extérieurs au profit des politiques structurelles et sectorielles (dont le Plan solaire qui, à lui seul, prévoit un investissement de 9 milliards de dollars à l’horizon 2020). Et ce dans le cadre des accords conclus avec les institutions financières arabes et internationales, notamment le Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’Union européenne, la Banque mondiale, l’Agence française de développement et la Banque africaine de développement. Rappelons à ce niveau l’important engagement financier des pays du CCG, sous forme de dons pour un montant global de 5 milliards de dollars sur la période 2012-2016.


Quid de l'endettement ?

Le Maroc est-il entré dans une spirale d’endettement dangereuse ? Après avoir connu globalement un trend baissier entre 2001 et 2009, l’encours de la dette du Trésor a changé de trajectoire pour passer de 47,1% du PIB en 2009 à 59,6% en 2012, soit une augmentation de 21,5 points de PIB sur une durée de 3 ans, selon le ministère des Finances. Une évolution due à l'aggravation des déficits budgétaires qu’il fallait financer. Entre 2009 et 2012, le ratio de la dette intérieure est passé de 36,4% à 45,5% du PIB. La dette extérieure s'est également alourdie, pesant 14,1% du PIB l'année dernière, contre 10,7% en 2009. Faut-il s'en inquiéter ? Pas vraiment, à en croire l’économiste Mohamed Chiguer. D’abord, le ratio de la dette globale rapporté au PIB se maintient autour de 60%. Niveau à ne pas dépasser comme communément admis par les instituions financières internationales. Ensuite, explique-t-il, la dette marocaine est dominée par les emprunts sur le marché intérieur. De plus, même ce ratio de 60% est discutable, à en croire notre économiste. En effet, le PIB comptabilise uniquement le flux de production et n’inclut donc pas le stock ou le patrimoine. Or, note Chiguer, l’État dispose d’un important patrimoine, dont il se sert d’ailleurs en cas de besoins (privatisations). 
Autre limite, le PIB ne prend pas en compte l’informel, qui pèse toutefois lourd dans l’économie nationale, assurant l’emploi à pas moins de 2,5 millions de personnes. Au-delà de tout cela, insiste Chiguer, la vraie question est de savoir où va cet argent :  vers l’investissement, ce qui est recommandé, ou seulement pour le fonctionnement ?

11 décembre 2013 –

SOURCE WEB Par Moncef Ben Hayoun, LE MATIN

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