Un an après les explosions de Beyrouth, les besoins des enfants restent critiques (UNICEF)

Un an après les explosions dévastatrices dans le port de Beyrouth, au Liban, les besoins des enfants et des familles affectés restent aigus, amplifiés par l'effondrement de l'économie, l'instabilité politique et la pandémie de la Covid-19, indique une dernière enquête du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).
« Un an après les événements tragiques, la vie des enfants reste profondément affectée. C'est ce que nous disent leurs parents », a déclaré la Représentante de l'UNICEF au Liban, Yukie Mokuo.
L’évaluation de l’UNICEF souligne la gravité du traumatisme subi par les enfants et les besoins criants des familles.
En effet, sept ménages sur 10 ont demandé une assistance de base après les explosions du 4 août 2020 et presque toutes ces familles ont encore besoin d'aide. La plupart des demandes concerne une aide en espèces et de la nourriture.
Un tiers des familles ayant des enfants de moins de 18 ans ont déclaré qu'au moins un enfant de leur foyer présentait encore des signes de détresse psychologique. Dans le cas des adultes, c'est presque la moitié.
« Ces familles se sont efforcées de se remettre des conséquences des explosions au pire moment possible - au milieu d'une crise économique dévastatrice et d'une pandémie majeure », a déploré Yukie Mokuo.
Une vue de la zone portuaire dévastée par l'explosion qui a eu lieu le 4 août à Beyrouth, au Liban.
Deux familles sur trois n'ont pas accès aux soins de santé
Les explosions ont dévasté de larges pans de Beyrouth, tuant plus de 200 personnes, dont six enfants, et blessant plus de 6.500 personnes, dont 1.000 enfants.
Les entreprises ayant été détruites, des dizaines de milliers de travailleurs ont perdu leur emploi et peinent à nourrir leur famille et fournir les soins de santé dont leurs enfants ont besoin.
L'enquête de l'UNICEF montre que deux familles sur trois (68,6 %) n'ont pas eu accès aux soins de santé ou aux médicaments depuis les explosions. Pour aggraver les choses, un membre du foyer sur quatre a été testé positif à la Covid-19 depuis les explosions.
Selon l'enquête, basée sur des entretiens téléphoniques réalisés en juillet auprès de 1187 ménages, presque toutes leurs maisons avaient besoin de réparations après les explosions et pour la moitié d'entre elles, la situation persiste.
Aussi, quatre familles sur dix ont déclaré que leur système d'approvisionnement en eau avait été affecté par les explosions et environ un quart de ces familles ont dit que c'était toujours le cas.
« Depuis l'explosion, le Liban est en chute libre, confronté à une triple crise : économique, politique et la pandémie de Covid-19. Cela menace de laisser presque tous les enfants du Liban vulnérables et dans le besoin », a déclaré le Directeur régional de l'UNICEF pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Ted Chaiban.
« Si le changement, le redressement et la responsabilité ne se produisent pas maintenant, ils pourraient ne pas se produire du tout, entraînant le pays plus loin dans l'abîme et dans un lieu sans retour », a-t-il insisté.
L'école primaire publique de Sin El Fil est l'une des écoles de Beyrouth qui a été réhabilitée grâce à l'UNICEF.
Les enfants du Liban doivent être une priorité
L'UNICEF appelle à ce que les enfants du Liban soient une priorité absolue, leurs droits fondamentaux respectés et à portée de main. Cela comprend l'accès à la santé, la nutrition et la protection contre la violence, y compris les abus et l'exploitation.
Le Fonds appelle aussi les dirigeants libanais à surmonter leurs différences politiques et de s'unir pour former un gouvernement qui place les communautés et le peuple libanais au centre de ses préoccupations, notamment pour mettre le pays sur la voie du redressement, rendre justice aux familles touchées par l'explosion et demander des comptes aux responsables.
Le maintien des services publics à court et à long terme est aussi essentiel pour la survie et le développement des enfants, y compris la fourniture d'eau, d'éducation et de soins de santé pour tous.
L’UNICEF souligne toutefois que cela ne peut se faire que par le biais d'une bonne gouvernance et de systèmes publics résilients, même face aux pires chocs et crises.
Un système national d'assistance sociale durable pour atteindre les familles dans le besoin doit être mis en place, avec une aide en espèces similaire au programme « Haddi » soutenu par l'UNICEF. Le système couvrirait ainsi les familles vulnérables avec de jeunes enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées de plus de 70 ans.
Enfin l’UNICEF insiste pour une enquête transparente et crédible pour déterminer la cause de l'explosion, demander des comptes aux responsables de l'explosion et rendre justice aux familles touchées, y compris celles qui ont perdu leurs proches.
Source web Par : news.un.org
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