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Ceuta et Melilla bastions d'une Europe forteresse assiégée

Ceuta et Melilla    bastions d'une Europe   forteresse assiégée

La frontière grillagée à Ceuta (photo CEAR)

ESPAGNE. Les deux enclaves espagnoles au Maroc, Ceuta et Melilla, se sont transformées ces dernières semaines en « camps retranchés » face à l’afflux d'immigrés subsahariens qui tentent désespérément d'atteindre le sol européen. Le phénomène n'est malheureusement pas nouveau, mais la tension monte sensiblement. Le 6 février 2014, quinze personnes se sont noyées en tentant de toucher le territoire espagnol sur la plage de Tarajal, à Ceuta. Les garde-frontières espagnols ont été mis en cause par diverses ONG locales dans ce drame, pour avoir tiré dans l'eau des balles en caoutchouc (de type « flash-ball ») afin d'effrayer les immigrés clandestins et de les empêcher ainsi d'atteindre la côte. La Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Anna Cecilia Malmström, a également directement accusé la police espagnole en établissant une possible « relation entre les tirs de balles en caoutchouc et la panique qui a provoqué la tragédie. »  Selon l'association humanitaire CEAR (Commission Espagnole d'Aide aux Réfugiés), les forces de l'ordre espagnoles auraient par ailleurs immédiatement renvoyé en territoire marocain vingt-trois immigrés qui avaient réussi à atteindre la plage de Ceuta, le 6 février 2014. Un acte illégal dont témoigneraient les images captées par les caméras de surveillance.  Face aux accusations, le ministre espagnol de l'intérieur, Jorge Fernandez Diaz, a d'abord répondu par une indignation outragée visant à défendre la « Guardia Civil ». Avant de reconnaître cette semaine l'usage inapproprié des balles en caoutchouc dans ce genre de situation. Le ministre a aussi annoncé un plan de renforcement des frontières, déjà « défendues » par des kilomètres de clôtures grillagées surmontées de lames de rasoir. En perspective : davantage d'écorchures et de lambeaux de chair qui appelleront davantage de barrières...  L'attitude du gouvernement espagnol et l'inaction de l'Union européenne confirment une réalité : Ceuta et Melilla sont en première ligne d'une Europe qui mène une politique de forteresse assiégéeEn attendant, le centre de rétention de Mélilla, conçu pour accueillir 472 personnes, héberge déjà plus de 1 300 immigrés. En attendant, les milliers de migrants subsahariens continuent de se concentrer sur les terrains-vagues marocains aux abords de Ceuta. En attendant le prochain drame.

SOURCE WEB Par Econostrum

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