Chine – Arabie Saoudite: cet accord qui ne va pas plaire aux USA
La Banque populaire de Chine et la Banque centrale saoudienne ont annoncé un accord d’échange de devises d’une valeur de 50 milliards de yuans (environ 6,98 milliards de dollars), soit 26 milliards de riyals saoudiens. Cet accord, valable pour trois ans et potentiellement renouvelable, représente bien plus qu’un simple pacte financier : il symbolise un changement profond dans l’ordre économique mondial et un défi direct à la suprématie du dollar américain.
La Chine, en tant que premier consommateur d’énergie au monde, et l’Arabie saoudite, en tant que premier exportateur de pétrole, ont historiquement centré leur coopération autour des hydrocarbures. Cependant, cet accord témoigne d’une volonté de diversification, ouvrant la voie à des collaborations renforcées dans des domaines tels que la technologie et la sécurité. Cette expansion des relations bilatérales dépasse largement le cadre des échanges commerciaux traditionnels et indique une stratégie à long terme visant à remodeler les relations économiques internationales.
Pour les États-Unis, cet accord entre deux de ses partenaires commerciaux majeurs est une source de préoccupation. La dépendance mondiale au dollar américain comme monnaie de réserve principale a longtemps été un pilier de la puissance économique et politique américaine. L’utilisation accrue de monnaies alternatives, comme le yuan et le riyal, pourrait éroder cette influence et redessiner la carte de la finance mondiale.
Une initiative non isolée
Cette initiative n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une tendance plus large de la Chine visant à réduire sa dépendance au dollar. La Banque centrale chinoise a augmenté ses réserves d’or de manière significative, atteignant 69,62 millions d’onces. Cette stratégie reflète une tentative délibérée d’affaiblir la domination du dollar dans les échanges internationaux, un sentiment partagé par plusieurs autres nations.
La tendance à la dédollarisation a été accélérée par des événements géopolitiques récents, comme les sanctions américaines contre la Russie. De nombreux pays, y compris ceux du groupe des BRICS, envisagent sérieusement des alternatives au dollar pour leurs transactions internationales. Cette évolution souligne un désir croissant de diversifier les réserves monétaires et de réduire l’influence économique des États-Unis.
L’accord sino-saoudien est donc bien plus qu’une simple transaction financière. Il est le symbole d’un monde en mutation, où les anciennes règles de l’économie mondiale sont remises en question. Avec la Chine à l’avant-garde de la création du plus grand réseau d’échange de devises au monde, un nouveau paysage financier se dessine, où le dollar américain pourrait ne plus être la seule monnaie de référence. Cela promet de remodeler non seulement l’économie mondiale mais aussi les équilibres politiques internationaux.
Le 23/11/2023
Source web par : lanouvelletribune
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