TSGJB BANNER

Dialogue social La bataille autour du SMIG continue

Dialogue social  La bataille autour du SMIG continue

La bataille autour du SMIG n’est ni gagnée, ni perdue pour le patronat et les syndicats. Les deux parties vont remettre sur la table le dossier lors des prochaines réunions du dialogue social. 

Le 30 avril dernier, le gouvernement a décidé d’augmenter le SMIG de 10% en deux fois en juillet 2014 puis un an plus tard. Si les responsables syndicaux applaudissent, ils ne sont pas totalement satisfaits. Ils réclament au gouvernement d'aller plus loin pour améliorer le pouvoir d'achat des salariés. «C’est une hausse misérable qui ne compense pas la remarquable augmentation du coût de la vie enregistrée ces dernières années. Le SMIG doit tendre vers un salaire de dignité. Il faut que le gouvernement soit réaliste. Le SMIG doit être revalorisé automatiquement en fonction de l'évolution des prix, non seulement des aliments, mais aussi du logement, du transport et et de l'énergie», a déclaré au journal «Le Matin» Noubir Amaoui, fondateur de la Confédération démocratique du travail (CDT) et son secrétaire général. 
Selon lui, les membres de la CDT se réuniront bientôt pour annoncer la position de la centrale sur ce dossier. «En tout cas, nous ne baisserons pas les bras. Nous attendons les prochaines réunions avec le gouvernement et le patronat pour des négociations globales afin de relancer le débat non seulement sur le SMIG et le SMAG – le salaire minimum agricole garanti –, mais aussi sur d’autres droits sociaux fondamentaux des travailleurs», annonce Noubir Amaoui.

Des négociations globales, c’est ce que veut également l'Union marocaine du travail (UMT). «Nous prenons acte de cette augmentation du SMIG décidée par le gouvernement, mais nous attendons les prochaines rounds pour que cette faible hausse du SMIG soit accompagnée par d’autres décisions afin d'améliorer des revenus de manière générale. Nous allons entrer dans des négociations globales. Nous nous positionnerons pour amener le gouvernement à discuter d’autres points, dont la mise en place de l’échelle mobile des salaires, l’amélioration des petites pensions versées aux retraités, mais aussi les libertés syndicales qui sont constamment violées. Ces dossiers sont encore en suspense. Le gouvernement s’est engagé sur la poursuite des négociations juste après le 1er mai. J’espère qu’il va respecter ses engagements afin de trouver des solutions à toutes ces problématiques», espère Mohammed Alaoui, secrétaire national à l’UMT. Le patronat attend lui aussi la poursuite du dialogue social pour être mieux entendu et servi. «Nous sommes un patronat légaliste. Nous n’avons de choix que d’accepter et appliquer cette décision politique. Nous tenons, néanmoins, à exprimer notre profonde inquiétude sur la hausse du coût du travail qui va aggraver davantage le problème de la compétitivité des entreprises. Nous appelons à un sommet social sur cette problématique, car la conjoncture actuelle ne plaide certainement pas en faveur d'une quelconque prise de risque en matière de compétitivité et d'emploi, priorité numéro un du gouvernement en tout cas», déclare Jamal Belahrach. 

Le président de la commission Emploi et relations sociales à la CGEM rappelle que ces dernières années, l’industrie marocaine perd en moyenne 30.000 emplois par an, comme souligné par la Confédération patronale dans son communiqué du 30 avril 2014. «Nous tous, État, syndicats et patronat, devons nous mobiliser pour trouver un modèle socioéconomique qui assure à l’entreprise sa pérennité et sa chance de croissance. C’est finalement l’entreprise qui crée de l’emploi.

La nouvelle stratégie industrielle a pour but de créer 500.000 nouveaux emplois et d’accroitre la part industrielle dans le PIB de 14 à 23% en 2020. Il faut alors prendre des décisions en phase avec ces objectifs», lance Jamal Belahrach. Selon lui, tous ces points seront rediscutés avec le gouvernement lors de la prochaine réunion qui devra aborder le droit de grève. La CGEM demandera l'application des mesures déjà proposées au gouvernement et censées alléger les charges de l’entreprise. 

Publié le : 2 mai 2014 –SOURCE WEB Par Moncef Ben Hayoun, LE MATIN

Tags : Le 30 avril dernier, le gouvernement a décidé d’augmenter le SMIG de 10% en deux fois en juillet 2014 puis un an plus tard- Noubir Amaoui, fondateur de la Confédération démocratique du travail (CDT)- relancer le débat non seulement sur le SMIG et le SMAG – le salaire minimum agricole garanti –, mais aussi sur d’autres droits sociaux fondamentaux des travailleurs- l'Union marocaine du travail (UMT)- Mohammed Alaoui, secrétaire national à l’UMT-Nous sommes un patronat légaliste. Nous n’avons de choix que d’accepter et appliquer cette décision politique. Nous tenons, néanmoins, à exprimer notre profonde inquiétude sur la hausse du coût du travail qui va aggraver davantage le problème de la compétitivité des entreprises- Jamal Belahrach

Le président de la commission Emploi et relations sociales à la CGEM-La nouvelle stratégie industrielle a pour but de créer 500.000 nouveaux emplois et d’accroitre la part industrielle dans le PIB de 14 à 23% en 2020. Il faut alors prendre des décisions en phase avec ces objectifs», lance Jamal Belahrach-