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Principes Par Nadia Salah

Principes Par Nadia Salah

Après les plaintes des clients de la CGI (voir notre enquête L’Economiste du 7 août 2014) et l’intervention royale, on devinait que l’Inspection des finances et la Justice ratisseraient large chez la Compagnie générale immobilière – société cotée en Bourse – et chez sa maison mère, la Caisse de dépôt et de gestion, qui est de loin le plus important holding financier du Maroc.

L’affaire, dans sa partie judiciaire, ne fait que démarrer. Soulignons que les personnes mises en cause, à quelque titre que ce soit, sont innocentes tant qu’elles n’ont pas été condamnées en bonne et due forme.
Cette affaire est l’occasion de s’interroger sur un autre principe: le secret de l’instruction. Deux objectifs: protéger les familles et enquêter sans interférence.
Sauf que la réalité est bien différente.
D’abord, nul n’est capable de dire où commence et où finit le secret. Par exemple concerne-t-il ou pas le nom des personnes? Le nom de l’affaire? Les investigations autonomes des médias?  A partir de quand ce secret peut-il être levé? Qui peut le lever? N’est-ce pas un peu facile de demander au juge d’instruction de faire un grand écart de méthode en exigeant qu’il travaille à charge et à décharge?
Et ce n’est pas fini. On sait tous qu’il est difficile que les audiences soient toujours et parfaitement des audiences contradictoires. Enfin, les rumeurs publiques s’emparent des enquêtes et des mis en cause, pour raconter des histoires qui s’éloignent de la vérité ou, inversement, pour raconter des vérités différentes des contes qu’on veut accréditer.
Là est la réalité du terrain. Il en résulte que les deux objectifs du secret sont manqués à presque tous les coups. Or, quand il existe un risque de «chasse aux sorcières», alors la protection des mis en cause a besoin de lumière, pas de secret.
Ce sujet est assez important pour mériter autre chose que des énoncés de principes, déconnectés des réalités.

16 Octobre 2014 
SOURCE WEB  Editorial L’ECONOMISTE
Tags : plaintes des clients de la CGI- intervention royale- Compagnie générale immobilière  société cotée en Bourse –maison mère, la Caisse de dépôt et de gestion- Soulignons que les personnes mises en cause, à quelque titre que ce soit, sont innocentes tant qu’elles n’ont pas été condamnées en bonne et due forme- quand il existe un risque de «chasse aux sorcières», alors la protection des mis en cause a besoin de lumière, pas de secret-