TSGJB BANNER

LE TOURISME TOUJOURS FÉBRILE

LE TOURISME TOUJOURS FÉBRILE

LÉGÈRE HAUSSE DES ARRIVÉES MAIS BAISSE DES NUITÉES MARRAKECH, AGADIR, FÈS, MEKNÈS, LES PLUS TOUCHÉES Environ 7,3 millions de visiteurs ont été enregistrés à fin septembre 2011 dont la moitié de MRE. Par marché, les fortes augmentations ont été réalisées par l’Allemagne et la Belgique (12%), la Grande-Bretagne (8%) et la France (1%). Est-ce le bout du tunnel pour le secteur touristique? Printemps arabe, attentat d’Argana et coïncidence du mois d’août avec la période du jeûne. Evènements qui avaient plongé l’activité dans un marasme inquiétant. Or, à en croire les données du ministère du Tourisme, les prémices d’une reprise ont pointé à l’horizon depuis septembre dernier. Toutefois, la tendance reste toujours contrastée. Légère hausse de 2% des arrivées à fin septembre 2011 par rapport à la même période de l’année précédente. Mais forte baisse des nuitées: -4,5%. Au total, près de 7,3 millions de visiteurs ont été enregistrés dont la moitié de MRE. En revanche, le nombre de nuitées a atteint 13,1 millions sur les neuf premiers mois de l’année contre 13, 8 millions. Chiffres à nuancer toutefois, selon les catégories de visiteurs. De fait, les nuitées de touristes étrangers de séjour (TSE) ont marqué un recul de 9% alors qu’elles ont progressé de 11% pour les résidents. C’est dire que les hôteliers ont réalisé une part appréciable de leur chiffre d’affaires avec le tourisme local. D’autant plus qu’il a représenté plus du quart du total des nuitées. Avec à la clé des budgets plus élevés par rapport aux visiteurs étrangers. «En moyenne, un touriste marocain débourse entre 8 et 10.000 DH pour un séjour d’une semaine contre 400 euros maximum (y compris le titre de voyage) pour un visiteur étranger», avoue un hôtelier de Marrakech. Sur le seul mois de septembre, l’évolution des nuitées des résidents a explosé de 75% à 446.953. «C’est l’effet du mois de Ramadan qui a coïncidé cette année avec le mois d’août», expliquent les professionnels. Du coup, nombreux sont les ménages qui ont reporté leurs vacances au mois de septembre. A l’opposé, les nuitées des TSE ont accusé durant le même mois une chute de 11%. Et la baisse a touché la majorité des marchés émetteurs. Le marché français a reculé d’environ 19,7%. Sa part qui s’élevait à 34% en septembre 2010 est passée à 26% lors du même mois de 2011. Le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Allemagne ont aussi enregistré des chutes variant entre 5 et 34%. Mais plus significative est la tendance sur les 3 premiers trimestres de 2011. Le marché espagnol a enregistré une forte baisse de 27,4%, celui de France, environ 14% et l’Italie moins 25,5%. Du coup, leurs parts cumulées qui se situaient aux alentours de 42% en 2010 ont dégringolé à 37%. Et pour cause, la crise économique qui sévit dans la plupart des pays européens. Par contre, les marchés quelque peu épargnés par la récession ont connu des évolutions positives. C’est le cas des pays arabes, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la Belgique. Résultat, la majorité des destinations a été touchée. Les deux grands pôles touristiques, Marrakech et Agadir en l’occurrence, ont accusé un recul des nuitées: -7 et -5% respectivement. Il en est de même pour Fès dont le nombre de nuitées a chuté de 19,4% et de Casablanca (-5,1). De plus, la moyenne des nuitées qui était de 2,9 a fléchi à 2,5. Cette moyenne est valable pour la totalité des nuitées réalisées par les non-résidents, puisque les données du ministère du Tourisme ne renseignent pas sur les parts détenues par les TSE et les MRE. Une bonne part parmi les Marocains du monde fréquente, en effet, les établissements hôteliers. Pourtant, les arrivées aux frontières par voie aérienne ont augmenté de 8% à l’aéroport Marrakech Menara et de 17% pour Tanger Ibn Battouta. Idem pour Fès Saïss. Mais cela ne semble pas avoir profité aux établissements d’hébergement classés. Peut-on alors toujours arguer de la théorie selon laquelle un siège d’avion équivaut à un lit? Apparemment, l’offre est de plus en plus captée par d’autres lieux d’hébergement. C’est ce qui explique d’ailleurs la baisse du taux d’occupation des chambres. A fin septembre, il s’est établi à 41% en perte de trois points par rapport à la même période de 2010. La seule note d’optimisme est fournie par les recettes de voyage qui ont augmenté de 5,3% à 45 milliards de DH, selon les données de l’Office des changes. SOURCE WEB L’Economiste Par A. G.