Lahcen Haddad, le Nord manque de lits

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Pour le ministre du Tourisme, la région doit doubler ses capacités hôtelières.

 

Invité à s’exprimer dans le cadre des 3^e Journées économiques de Tétouan vendredi 12 décembre, le ministre du Tourisme Lahcen Haddad a jugé «l’offre hôtelière au Nord encore trop faible pour attirer les opérateurs internationaux».

Avec ses 15.000 lits actuels dont 10.000 pour la seule Tanger, «le Nord a besoin d’atteindre la barre des 30.000 lits pour attirer les opérateurs internationaux». Le constat vient du ministre de tutelle qui s’exprimait sur «la Vision du tourisme 2020 et son rôle dans le développement économique de la région Tanger-Tétouan».

Plusieurs années seront nécessaires pour atteindre cette masse critique de 30.000 lits. Sur la région, à Tanger, Lixus ou Tamuda Bay, moins de 1.000 nouveaux lits sont prévus en 2015, principalement à Tanger avec un Golden Tulip et un Hilton.

Les projets du groupe Idou et ceux de Qatari Diyar ont au moins encore deux ans de travaux devant eux.

A Lixus, le projet Hilton ne pourra voir le jour avant 2016 au mieux, tout comme les projets Ritz-Carlton et Sofitel à Kabila et Mdiq.

Dessertes aériennes et saisonnalité

Se déclinant autour de huit pôles touristiques dont le pôle Cap Nord qui regroupe Tanger, Tétouan, Asilah et Chaouen, la Vision 2020 vise à doubler le nombre de visiteurs étrangers au Maroc, à 20 millions pour le faire passer parmi les 20 premières destinations mondiales.

Par rapport aux chiffres de fin 2010, le plan Vision 2020 vise également à doubler la capacité hôtelière à 360.000 lits d’ici la fin de la décennie et à doubler les revenus du tourisme actuellement autour de 57 MMDH.

S’il a pointé du doigt la faible capacité hôtelière, le ministre n’a pas non plus esquivé le dossier du transport aérien pour indiquer que son département n’avait pas été informé au préalable de la fermeture des lignes de la Royal Air Maroc entre Tanger et Londres, Bruxelles et Barcelone cet hiver. Le nombre de vols directs de la RAM entre Tanger et Paris a réduit de trois à un.

Cette situation de réduction des vols de la part de la RAM intervient pratiquement tous les hivers depuis une vingtaine d’années. « Nous sommes à la recherche de partenaires aériens pour remédier à cette situation», a indiqué M. Haddad.

«Pourtant a affirmé le ministre le ministre le Nord doit avoir sa place dans la diversification de l’offre touristique marocaine », notant que « c’est la seule région du pays disposant d’une offre balnéaire, de médinas et de casbahs et de sites naturels protégés ». Lahcen Haddad a abordé la problématique de la saisonnalité du tourisme au Nord sans pour l’instant avancer d’idées ou de solutions.

Auparavant, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tétouan Abdellatif Afaïlal avait déploré «le recul du tourisme international sur la région». Tétouan dispose d’un aéroport très peu utilisé. Il fonctionne principalement l’été avec quelques vols charters du Club Med voisin de Yasmina – celui de Smir n’a pas ouvert en 2014- et quelques autres vols de Madrid, Liège ou Rotterdam. De la mi-septembre à la fin mai l’aéroport est au chômage.

De son côté, le directeur du Conseil régional du tourisme (CRT) de Tanger-Tétouan Abdelghani Ragala rappelant le souci de la desserte aérienne a également critiqué l’absence totale de Tanger des campagnes de communication de l’ONMT depuis plusieurs années. «Nous espérons qu’un budget sera affecté pour les destinations de Tanger et du Nord en 2015». Le CRT de Tanger-Tétouan doit renouveler ses instances en février 2015.

Avec 70.000 lits à Marrakech et 35.000 lits Agadir contre 10.000 sur Tanger et 15.000 au mieux sur la région, les professionnels de la région ne nient pas que «l’ONMT et la Royal Air Maroc ont plutôt intérêt à privilégier les deux destinations du Sud pour le moment». Mais ce ne serait pas le seul problème en termes de définition d’une stratégie.

Selon des professionnels du secteur, «la communication entre le ministre du Tourisme et le directeur de l’ONMT (Office du tourisme) Abderrafie Zouitene n’est pas bonne». Si en plus, le ministre est le dernier informé des changements de la programmation des vols de la RAM, on peut se demander qui parle avec qui au sein du secteur du tourisme marocain.

14 Décembre 2014

SOURCE WEB Par Medias24

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