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PJD Caution à l'international aussi Benkirane veut rééquilibrer les relati

PJD     Caution à l'international aussi Benkirane veut rééquilibrer les relati

Nouvelle forme de coopération avec le monde arabe Le parti de Benkirane pourra mettre à profit ses relations avec le PJD turc afin de favoriser le développement des échanges économiques avec ce pays. Les liens avec Ennahda tunisien permettront de redynamiser l'UMA La menace islamiste qui taraudait les chancelleries occidentales semble s’évaporer avec le printemps arabe. Avec la prise du pouvoir du parti d’Ennahda en Tunisie, du PJD au Maroc et la victoire pressentie des Frères musulmans en Egypte, les capitales occidentales ont fait preuve de pragmatisme. Elles ont préféré apprendre à mieux connaître ces formations portées au pouvoir par la volonté populaire et à respecter la décision des urnes. Au Maroc, l’accès du PJD au gouvernement laissait planer des doutes sur l’avenir des relations du Royaume avec ses partenaires occidentaux. Surtout que ce parti était perçu comme un pestiféré depuis les attentats du 16 mai 2003. Les déclarations de bonne foi de ses dirigeants et les assurances à l’adresse des capitales occidentales ont certainement atténué leurs craintes. Aujourd’hui, au moment où Abdelillah Benkirane, nommé par le Souverain à la tête de l’Exécutif, mène des négociations pour former sa majorité, la question de l’orientation du prochain gouvernement en matière de politique étrangère se pose avec acuité. Va-t-on assister à une révision profonde de la politique étrangère du Maroc, ou bien le gouvernement de Benkirane va rester fidèle à la ligne tracée par ses prédécesseurs? Les orientations stratégiques des relations internationales du Maroc, il est vrai, n’ont pas été chamboulées par les changements de gouvernements. C’est du moins le constat des observateurs durant les dernières décennies. Actuellement, «le Maroc a intérêt à garder cette orientation et même de la promouvoir», souligne Tajeddine Husseini, professeur des Relations internationales à l’Université Mohammed V à Rabat. Les dirigeants du PJD ont d’ailleurs affirmé à plusieurs reprises qu’il n’y aurait pas de grands changements. Surtout que «leur programme ambitieux en matière de croissance et de développement économique nécessite des ressources en devises», explique-t-il. Le Statut avancé accordé au Maroc par l’UE constitue dans ce sens une opportunité à exploiter. Pour le PJD, «ceci est une question de nécessité plus qu’autre chose», concède Husseini qui estime que le parti islamiste est «en train d’imiter son homonyme turc qui a fait des relations avec l’Occident un fer de lance pour le développement économique». Le PJD turc a également mis à profit les relations internationales pour légitimer son maintien au pouvoir et pour accroître sa popularité dans le monde arabe. Les prises de position du chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, par rapport à Israël et ses déclarations concernant les révolutions dans certains pays arabes comme la Syrie ont fait de lui l’une des personnalités les plus populaires dans le monde arabe. Abdelillah Benkirane va-t-il suivre les traces d’Erdogan? Pour le moment, il se contente, en matière de politique étrangère, d’afficher une volonté de rééquilibrer les relations avec l’UE. Mais «dans un sens positif», tient à préciser le professeur des relations internationales. Surtout que le PJD a pour principales revendications, depuis la période où il campait dans l’opposition, le développement de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la réforme de la Justice… Autant de dossiers sur lesquels l’UE a épinglé le Maroc, et qui constituaient des freins handicapant la dynamique de coopération avec l’Europe. Si le partenaire européen «constate des performances dans ce domaine, cela va l’encourager à aller plus loin dans la coopération avec le Maroc», affirme Husseini. Au niveau bilatéral, la France, qui a salué la victoire du parti aux élections, a néanmoins minimisé son influence sur ses relations avec le Maroc, son ministre des Affaires étrangères estimant qu’il faudrait relativiser cette victoire dans la mesure où le parti islamiste n’aurait pas la majorité absolue. François Fillon, le Premier ministre français qui a eu un entretien téléphonique avec son homologue marocain, a toutefois affiché son souhait de «travailler en confiance et en partenariat avec le gouvernement marocain». Une politique de wait and see que semble également adopter le voisin ibérique, dont le nouveau parti au pouvoir, le Partido Popular, affirme être ouvert à une coopération avec le PJD. Reste que les relations tendues entre le parti de droite et la formation islamiste sont un secret de polichinelle. Le nouveau gouvernement espagnol devra néanmoins apprendre à composer avec des gouvernements islamistes, car la rive sud de la Méditerranée est en passe d’être gouvernée par des forces de même orientation idéologique. Nouvelle vie pour l'UMA? L'émergence de gouvernements islamistes dans les pays de la région nord-africaine, qui était perçue comme une mosaïque peu homogène avec des régimes adoptant des orientations divergentes, devrait les pousser à «aboutir à une intégration économique plus large», de l’avis de Husseini. Dans cette dynamique, l’UMA pourrait également renaître de ses cendres. «Les pays du Maghreb devront développer leurs relations pour aboutir à un marché commun et pourquoi pas une union économique», avance-t-il. Il s’agit d’un moyen efficace pour faire face à la crise mondiale et se positionner en tant qu’entité régionale homogène, disposant d’un interlocuteur commun avec l’UE et les autres puissances. SOURCE WEB Par Mohamed Ali MRABI L’Economiste