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Crise de la pêche Maroc-UE Frappe au cœur les intérêts des professionnels

 Crise de la pêche Maroc-UE Frappe au cœur les intérêts des professionnels

Publié le : 16.12.2011 | 09h00 Le gouvernement espagnol et les professionnels européens de la pêche demandent à l'UE d'assumer ses responsabilités. En rejetant le protocole relatif à la prorogation de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne (UE), le Parlement européen (PE) va à l'encontre de la volonté des gouvernements de ce groupement et frappe au cœur les intérêts des professionnels. A travers ce vote qualifié par certains observateurs de «déplorable et punitif» contre les armateurs européens, le Parlement européen chante hors de l'essaim en allant à l'encontre de la volonté de l'UE et de la Commission européenne, qui soutenaient la prorogation de cet accord dans sa forme actuelle. De l'avis de certains, le rejet de ce protocole deux mois avant son expiration est une «décision insensée» qui est de nature à saper les négociations pour la conclusion d'un nouvel accord bilatéral à long terme sur la pêche. Ainsi, dès l'adoptions de la décision de vote contre la prolongation du protocole, certains pays se sont précipités pour exprimer la désapprobation du vote du PE, qui ne reflète pas la qualité des relations liant le Royaume et l'UE, notamment à travers le statut avancé accordé au Maroc pour développer sa coopération avec l'espace européen. A cet égard, l'Espagne a annoncé l'intention de demander à l'UE d'assumer ses responsabilités en débloquant des aides. «L'Espagne exige une compensation pour les dommages que va subir la flotte de pêche espagnole», a déclaré la ministre de la Pêche, Rosa Aguilar, en marge d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens. Pour sa part, le ministère français des Affaires étrangères a «regretté vivement» le vote du Parlement européen contre cet accord. «La France regrette vivement que le Parlement européen se soit opposé, hier 14 décembre, à la proposition de prorogation de l'accord de partenariat entre l'Union européenne et le Maroc dans le domaine de la pêche, arrivé à échéance en février dernier», a précisé le ministère par la voix de son porte-parole, Barnard Valero. Une décision décevante pour les professionnels ibériques Rejoignant les positions exprimées par les officiels, la Confédération espagnole de la pêche a qualifié de «grave erreur» le rejet de la prorogation de l'accord de pêche Maroc-UE par le PE, affirmant que cette décision va occasionner des pertes d'emplois et l'arrêt de l'activité de la flotte espagnole dans les eaux marocaines. L'accord devait expirer le 27 février prochain, mais la décision du PE entraîne la cessation immédiate de l'activité des bateaux de pêche espagnols, notamment andalous et canariens, dans les eaux marocaines, a déploré le secrétaire général de la confédération, Javier Garat, dans des déclarations à la presse. Pour sa part, le président de la Fédération andalouse des associations de pêche (FAAPE), Pedro Maza, a dénoncé cette décision des députés européens, soulignant qu'elle porte préjudice aux intérêts du secteur halieutique espagnol Dans des déclarations à l'agence «Europa Press», le président de la «FAAPE» a qualifié d'«inappropriée» cette décision qui soutient en même temps une résolution appelant à des négociations pour un nouvel accord avec Rabat, sous les auspices de la commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki. Le président de l'Association des armateurs de la pèche industrielle portugaise (ADAPI), Miguel Cunha, a de son côté qualifié de «désastreux» le rejet de la prorogation de l'accord de pêche Maroc-UE. Cette décision est «désastreuse pour la politique commune de la pèche», a souligné Miguel Cunha cité par l'agence de presse portugaise Lusa, ajoutant que le rejet de la prorogation du protocole de l'accord de pêche avec le Maroc «devrait ouvrir des opportunités en faveur des flottes de pays concurrents». Le PE se rallie à des thèses irréalistes Le vote du PE rejetant la prorogation du protocole de l'accord de pêche Maroc-UE intervient dans le sillage des campagnes diffamatoires et systématiques, et des manœuvres ourdies par les ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume dans l'objectif de porter préjudices aux relations privilégiées entre Rabat et Bruxelles, notamment après l'octroi, il y a trois ans, du statut avancé au Maroc. Suite à cette décision marquant «un développement regrettable, aux conséquences sérieuses sur l'avenir de la coopération entre le Maroc et l'Union européenne en matière de pêche», le Royaume qui ne cesse de faire preuve de bonne volonté envers ses partenaires, a été dans l'obligation de demander aux navires opérant dans le cadre de cet accord de quitter les eaux territoriales mercredi avant minuit. Dans ce sens, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération a souligné que «le vote du Parlement interpelle, à l'évidence, les autorités du Royaume quant à l'opportunité d'une réévaluation globale de son partenariat avec l'UE». Il a précisé que le Royaume n'a pas été demandeur de la prorogation de l'accord de pêche, mais il a répondu à une sollicitation vive et appuyée de la part de l'Union européenne, dans le cadre d'une vision stratégique commune et d'un partenariat agissant et solidaire entre les deux parties. Les députés européens avaient rejeté, par 326 voix contre 296 pour et 58 abstentions, l'extension du protocole annuel de l'accord de pêche entre le Maroc et l'UE, entré en vigueur à titre provisoire depuis le 28 février dernier. SOURCE WEB Par MAP