TSGJB BANNER

MONDE RURAL L’AVEU D’IMPUISSANCE DE BENKIRANE

MONDE RURAL    L’AVEU D’IMPUISSANCE DE BENKIRANE

LA CAMPAGNE DOIT PRENDRE SA PART DU DÉVELOPPEMENT DU PAYS
LE CHEF DU GOUVERNEMENT CONCILIANT, EN DÉPIT DE LA VIRULENCE DE L’OPPOSITION
80% DES PROJETS D’AGRICULTURE SOLIDAIRE EN COURS D’EXÉCUTION
Abdelilah Benkirane a concédé que les efforts du gouvernement n’ont pas permis de résorber les déficits qui caractérisent le monde rural, notamment dans l’éducation et la santé.

UNE fois n’est pas coutume, Abdelilah Benkirane a reconnu que son gouvernement n’a pas été à la hauteur dans des secteurs sensibles comme l’emploi, le monde rural et les zones montagneuses. Cet aveu, fait hier devant la Chambre des conseillers dans le cadre des questions de politique publique, exprime un sentiment d’impuissance du chef du gouvernement dans un domaine où les efforts de l’Etat n’ont pas réussi à combler les énormes déficits. «La campagne doit prendre sa part du développement du pays, même si la situation s’est améliorée par rapport à une trentaine d’années», a tenté de relativiser Abdelilah Benkirane.
Cependant, le monde rural ne veut pas de la seule reconnaissance politique. Ce qui l’intéresse est surtout la réalisation de chantiers concrets. De même, les promesses contenues dans le programme gouvernemental n’ont pas été tenues, comme l’a souligné Abdelhakim Benchamach, chef du groupe parlementaire du PAM. Tout en mettant en avant la dureté des conditions de vie de cette population, qualifiée par des jeunes ruraux d’«apartheid social», il a rappelé quelques défaillances de l’exécutif dans ce domaine. C’est le cas de «la Commission permanente pour le développement rural, créée en 2013 et présidée par le chef du gouvernement. Mais elle ne s’est jamais réunie», a clamé Abdelhakim Benchamach. Malgré la virulence de l’opposition, Benkirane s’est montré conciliant. Mais il a évoqué une récente réunion de cette commission dont le secrétariat est assuré par le ministère de l’Agriculture. Idem pour l’étude sur la stratégie du développement rural, réalisée par le cabinet Mc
Kinsey et qui n’a pas été activée, a indiqué le conseiller.
Pour le chef du gouvernement, il s’agit d’aider les «populations rurales à prendre leur part du développement et non de leur inculquer la haine». Il faudra changer les approches adoptées dans la résolution des problèmes du monde rural et lui donner les moyens pour qu’il puisse trouver des solutions appropriées à travers des acteurs locaux comme les communes. Benkirane a pointé certains obstacles, notamment dans des domaines essentiels comme l’éducation et la santé, avec une critique acerbe aux médecins qui refusent l’affectation dans des régions reculées.
Par ailleurs, Abdelilah Benkirane n’a pas caché sa satisfaction de la saison agricole de cette année dont la production devra atteindre 110 millions de quintaux de céréales dont 20% consacrés au blé. Ce qui permettra de couvrir 63% des besoins nationaux. Le chef du gouvernement a insisté sur l’importance du renforcement de la dynamique des exportations pour certains produits phares. En effet, le Maroc ambitionne d’écouler dans les prochaines années, plus de 120.000 tonnes d’huile d’olive et 150.000 tonnes d’olives de table. Cela devra être favorisé par l’amélioration du rendement des différentes chaînes de production. C’est le cas notamment de la filière des viandes rouges, qui a atteint 490.000 tonnes, avec une couverture de 98% de la demande intérieure. Idem pour les viandes blanches, avec 534.000 tonnes et 100% de couverture des besoins du marché local. Benkirane a aussi insisté sur l’importance de l’agriculture solidaire, qui a connu le lancement de plus de 542 projets, actuellement en cours d’exécution. Ce qui constitue près de 80% des projets prévus par le plan Maroc Vert.
Quid des ALE

Interpellé sur le déséquilibre qui marque la balance commerciale à cause de l’impact des accords de libre-échange, Abdelilah Benkirane a estimé que cela reste normal, dans la mesure où il s’agit d’un choix fait par le Maroc, et qu’il doit l’assumer. Surtout qu’au-delà des aspects comptables, ces accords ont permis au Maroc de bénéficier d’autres avantages, a déclaré le chef du gouvernement. Il a pointé notamment la dynamique qui marque le tissu productif depuis l’entrée en vigueur de ces accords. A cela s’ajoute la mise à niveau du dispositif réglementaire et normatif pour répondre aux exigences de certains marchés étrangers. Benkirane a aussi indiqué que les opérateurs sont appelés à redoubler d’efforts pour pénétrer de nouveaux marchés, notamment les Etats-Unis. Il a été on ne peut plus clair sur ce point: «Nous avons besoin de plus d’agressivité à l’instar des Turcs», a indiqué Benkirane. Il a aussi précisé que le déficit de la balance commerciale n’est pas lié à ces accords, dans la mesure où 71% des échanges du Maroc ne s’effectuent pas dans ce cadre préférentiel.

11 Juin 2015
SOURCE WEB  Par Mohamed CHAOUI  l’ECONOMISTE

Tags : Abdelilah Benkirane a concédé que les efforts du gouvernement n’ont pas permis de résorber les déficits qui caractérisent le monde rural- l’éducation et la santé en monde rural- Abdelilah Benkirane a reconnu que son gouvernement n’a pas été à la hauteur dans des secteurs sensibles comme l’emploi, le monde rural et les zones montagneuses- Benkirane a aussi insisté sur l’importance de l’agriculture solidaire- l’agriculture solidaire constitue près de 80% des projets prévus par le plan Maroc Vert-