TSGJB BANNER

Le tourisme durable, un formidable levier d'évolution du Maroc

Le tourisme durable, un formidable levier d'évolution du Maroc

Le 10 juin 2015 s'est déroulé à Marrakech un atelier national de réflexion sur le thème "Tourisme durable, levier de promotion et de communication à l'échelle de la destination" sous l'initiative du Ministère marocain du Tourisme et avec la réunion des différents acteurs concernés par le sujet, professionnels du tourisme, experts, universitaires, acteurs associatifs, syndicaux ... Un moment passionnant de débats et d'échanges autour d'un sujet clé pour l'avenir du Maroc.
L'intention de cet atelier participatif aura été clairement et d'emblée affichée par Nada Roudies, Secrétaire générale du Ministère du Tourisme : réunir celles et ceux qui au Maroc sont à la pointe de l'engagement pour faire vivre un tourisme responsable et réfléchir, avec eux, aux moyens de renforcer et d'amplifier leurs actions.
C'est pourquoi très rapidement les travaux de l'assemblée se sont orientés à apporter des éléments de réponse à 3 thèmes autour desquels le Ministère a annoncé vouloir structurer sa propre action dans les mois à venir :
- Comment mieux valoriser les initiatives pour un tourisme responsable et ainsi susciter leur démultiplication au travers le Maroc ?
- Comment mieux faire vivre un cadre national de référence autour des valeurs du tourisme responsable ?
- Quel outil digital mettre en place pour soutenir la dynamisation de cette communauté des acteurs du tourisme responsable ?
Il s'agissait alors de concevoir collégialement un nouveau cycle de maturation pour ce qui a déjà été fait depuis maintenant de nombreuses années comme les Trophées Maroc du tourisme responsable et la charte marocaine du tourisme responsable ; l'ambition étant de passer à un stade de mobilisation supérieur vis à vis de la société marocaine puisque l'idée a été pleinement actée d'organiser dès cette année 2015 une journée nationale dédiée au tourisme responsable.
Les défis du tourisme durable se gagneront dans les territoires
Ce souci de pragmatisme répondait à deux logiques : celle du Maroc dans le monde, et celle du Maroc intrinsèque.
En effet, le Maroc est un pays fortement engagé dans les problématiques globales de sauvegarde de la Planète. Son agenda international est ainsi directement lié aux questions environnementales puisqu'en 2016 le royaume accueillera la prochaine Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 22) où se réuniront alors tous les pays pour faire le point, une fois de plus, sur la manière d'éviter l'iceberg vers lequel, à l'instar du Titanic, l'humanité se dirige aujourd'hui, et ce de manière indubitablement reconnue.
D'autre part, et malgré le volontarisme éclairée des responsables du Ministère, le chemin est encore long au Maroc pour que le tourisme y soit effectivement durable et responsable.
L'assistance n'a pas manqué de le rappeler et bien souvent dans les mêmes termes que ceux alors utilisés il y a plus d'une année lors du 4ème symposium sur le tourisme durable (Agadir, 24 février 2014) : les défis du tourisme durable se gagneront dans les territoires, au plus proche des vécus touristiques, et tant que tous les acteurs locaux, acteurs publics et privés, n'auront pas eux aussi pris conscience de ces enjeux, rien ne sera vraiment possible. Mille touristes ont ainsi en mémoire ces lieux bijoux de la Nature au Maroc, oasis, vallées, dunes, cascades, sources ... où s'amoncèlent les déchets.
Le tourisme responsable, c'est une société humaine responsable
En dépit de l'ampleur du chantier, le Maroc a la chance d'avoir un noyau d'acteurs de terrain conscients et motivés et à ses cotés des responsables ministériels tout aussi conscients des enjeux et motivés par l'audace de les relever avec succès. Julien Buot, Directeur de l'association française Agir pour une Tourisme Responsable (ATR), a eu raison de pointer qu'en France, les autorités gouvernementales n'avaient pas cette disposition d'esprit et qu'ainsi le Maroc avait là, avec son gouvernement, le meilleur des atouts.
Il n'empêche que rien n'est encore gagné au Maroc et tant reste à faire, car au bout du compte, et Nada Roudies l'a rappelé avec force, le tourisme durable n'est pas qu'une niche économique, ce n'est déjà plus simplement une mode, et ce n'est surtout plus un domaine où seul l'écologie serait concernée. Le tourisme responsable, c'est désormais le tourisme en son entier, et le tourisme responsable, c'est finalement une société humaine responsable.
Harold Goodwin, directeur du Centre International pour le Tourisme responsable, a eu la sagesse de le redire : les touristes ne viendront pas au Maroc parce que le Maroc sera connu pour y faire vivre un tourisme durable, ils y viendront avant tout parce qu'ils auront été séduits par l'idée d'y vivre une belle aventure de vacance.
Ce rappel de bon sens vient exprimer que tout affichage marketing n'a aujourd'hui plus aucun poids face à l'état actuel de la conscience humaine s'il ne repose pas sur une réalité effective de valeurs et d'engagements. C'est ainsi que si en effet les touristes étrangers ne viendront pas au Maroc parce que son tourisme y est responsable, nous pouvons être certains à contrario qu'ils ne reviendront plus au Maroc si le tourisme n'y est pas responsable et durable.
Le tourisme responsable fait appel aux valeurs et aux pratiques les plus progressistes
Là est toute l'amplitude de l'enjeu pour le Maroc. Cela explique autant le degré de passion que l'on peut mettre à défendre l'essor d'un tourisme vraiment responsable que le degré de complexité, de difficultés, pour y parvenir.
Comme l'a souligné Salima Haddour, directrice associée de Hopscotch Africa, le besoin n'est rien de moins que de s'adresser à l'ensemble de la société marocaine pour faire prendre conscience à tous au Maroc que le tourisme durable peut être une success-story profitable justement à tous. Identiquement, et comme la souligné un acteur associatif dans l'assemblée, le tourisme sera vraiment responsable au Maroc quand il ira jusqu'à amener les présidents de commune à comprendre que proposer des sanitaires publiques à l'usage des touristes, c'est faire acte d'un tourisme responsable.
En cela, et c'est tant mieux car le même mécanisme est à l'oeuvre au niveau de la planète, l'essor d'un tourisme responsable au Maroc, pays ouvert sur le monde et fier de l'être, est le meilleur des leviers pour l'évolution de la société marocaine puisqu'il fait appel aux valeurs et aux pratiques les plus progressistes, c'est à dire l'efficience, la transparence, la culture du bilan, la participation, la concertation ...
Une évolution qu'aujourd'hui il n'est plus osé de qualifier de positive, à l'instar de ces militants pionniers qui dans le monde ont déjà fait le deuil de l'appellation "durable" ou "responsable" tant les mots sont si vite galvaudés et alors vidés de leur sens et tant surtout les urgences sont vives : désormais c'est d'une économie positive dont nous avons tous besoin, actant là, par refus de naïveté, que tout un pan de notre économie, et ses promoteurs avec, est précisément le contraire à savoir négative, c'est à dire nocive et mortifère.
Et le tourisme se place au Maroc, comme de partout ailleurs, dans la même équation : faire grandir notre humanité ou bien le contraire.
15 juin 2015
SOURCE WEB Par  Eric Anglade Almaouja

Tags : un atelier national de réflexion sur le thème "Tourisme durable, levier de promotion et de communication à l'échelle de la destination s’est tenu à Marrakech le 10 juin 2015- Nada Roudies, Secrétaire générale du Ministère du Tourisme- Comment mieux valoriser les initiatives pour un tourisme responsable- Comment mieux faire vivre un cadre national de référence autour des valeurs du tourisme responsable- Quel outil digital mettre en place pour soutenir la dynamisation de cette communauté des acteurs du tourisme responsable- en 2016 le royaume accueillera la prochaine Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 22)- les défis du tourisme durable se gagneront dans les territoires- Julien Buot, Directeur de l'association française Agir pour une Tourisme Responsable (ATR)- Harold Goodwin, directeur du Centre International pour le Tourisme responsable- Salima Haddour, directrice associée de Hopscotch Africa-