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Station d'épuration de Marrakech Infrastructure novatrice au service du développement

Station d'épuration de Marrakech Infrastructure novatrice au service du développement

Publié le : 29.12.2011 | 20h00 La station d'épuration des eaux usées de Marrakech, réalisée grâce à un investissement de près de 1,23 milliard de DH, est une infrastructure novatrice conçue de manière à contribuer efficacement aux efforts du développement durable de la région. Ce projet se veut ainsi l'illustration d'un souci majeur de préserver l'environnement et les ressources hydriques d'une ville qui ne cesse de subir de fortes pressions dues, à la fois, à la croissance démographique et à la poussée urbanistique qui ne cesse de s'accentuer. Il s'insère dans le grand programme de traitement et de réutilisation des eaux usées lancé en 2006 par la Régie autonome de distribution d'eau et d'électricité de Marrakech (Radeema), destiné à accompagner l'essor urbanistique et touristique de la région et d'impulser la politique nationale de sauvegarde de l'environnement et de préservation des ressources hydriques Réalisée sur une superficie globale de 17 ha, la nouvelle station se propose de mobiliser 33 millions m3 annuellement en tant que source renouvelable d'eau, la promotion du biogaz, et de contribuer à la lutte contre les émissions de quelque 66.000 tonnes de gaz à effet de serre chaque année. Dans le contexte du développement continu que connaît la ville ocre, la demande en eau va crescendo alors que, paradoxalement, les ressources en eau se font de plus en plus limitées et sont objet d'un débat sans précédent, aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale, constatent des responsables de la station dans des déclarations à la MAP. A partir de ce constat et des enjeux qui en découlent eu égard aux spécificités de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, la réutilisation des eaux traitées est devenue un besoin pressant. D'où est née l'idée de pousser le traitement des eaux jusqu'au niveau secondaire et tertiaire afin de pouvoir les réutiliser. Selon ces responsables, la station d'épuration des eaux usées de Marrakech dispose d'un système de cogénération d'énergie électrique à partir de biogaz produit par les digesteurs méthaniques, qui est de l'ordre de 30 mille Kwh/jour, couvrant ainsi quelque 50 pc des besoins en énergie électrique de la station à terme de sa réalisation. Ce projet comprend cinq stations de pompage d'une puissance variant entre 400 et 1.250 Kw, un réseau de conduites d'une longueur de 80 km, et une pollution à traiter pour une population estimée à 1.300.000 âmes. C'est dire que cette station d'épuration et de réutilisation des eaux usées est conçue conformément aux normes internationales, telles que dictées par l'Organisation mondiale de la santé, tout en contribuant à l'irrigation des espaces verts de Marrakech et à la recharge de la nappe phréatique, ont-ils expliqué. Opérationnelle depuis 2008, la première tranche de cette station visait le traitement de la quasi-totalité des eaux usées de la ville de Marrakech évaluées à 90.720 m3/jour au stade primaire et ce, par une succession d'étapes de traitement suivantes : dégrillage grossier à 100 mm, dégrillage fin à 10 mm, dessablage et déshuilage et décantation primaire physique et gravitaire. Grâce à ce projet, la Radeema se positionne en acteur principal au service du développement durable et du traitement des problématiques locales et nationales ayant trait à la gestion intégrée des ressources en eau et à l'amélioration de la qualité de l'environnement. Cette instance œuvre en outre pour la protection des ressources en eau contre la pollution, la mobilisation de ressources alternatives pour l'irrigation, mais aussi l'amélioration de la qualité de l'air à travers la contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il était une fois l'économie d'eau ? L'économie d'eau en irrigation est à la base de toute une stratégie nationale, censée répondre au défi combien vital de la durabilité, voire la viabilité, d'un pan entier de l'activité agricole. L'ambition est bien là : équiper en irrigation localisée près de 50% d'une superficie totale de 550.000 hectares, soit 37.000 ha par an. Pour s'y mettre, un Programme national d'économie d'eau en irrigation (PNEI) avait été lancée en 2008. Sont visés aussi bien les périmètres de grande, de petite et de moyenne hydraulique que les aires d'irrigation privée. Ce programme fait partie des mesures transverses du Plan Maroc vert pour faire face à la rareté de plus en plus ressentie des ressources en eau et améliorer la performance de l'activité agricole. Il est en effet question d'assurer la conversion massive de l'irrigation classique (de surface ou par aspersion) vers l'irrigation localisée sur près de 550.000 ha, pendant une période de 10 ans, soit un rythme d'équipement moyen de près de 55.000 ha/an. L'une des actions révélatrices en ce sens tient à la valorisation des ressources en eau mobilisées par les barrages, en veillant à la résorption du décalage entre les superficies dominées par les barrages et les superficies équipées, soit 108.440 ha. Ce gap d'équipement est principalement situé dans les bassins de Sebou et de Moulouya. La réhabilitation et le renforcement de l'armature des réseaux d'irrigation des périmètres collectifs pour garantir un meilleur service de l'eau, ainsi que la réforme institutionnelle du secteur de l'irrigation en vue d'améliorer sa compétitivité et ses performances, sont deux autres axes prioritaires de cette stratégie. C'est dire que face à la contrainte hydrique accrue, la politique de l'eau au Maroc retient désormais la valorisation des ressources disponibles comme enjeu de taille pour l'avenir de l'agriculture irriguée. Le souci de valoriser au mieux l'eau étant dorénavant une perspective qui canalise les efforts de tous les acteurs concernés, le département de l'Agriculture a choisi d'encourager à cet effet le partenariat public-privé pour la gestion des périmètres collectifs d'irrigation. Globalement, cette stratégie considère l'amélioration du revenu agricole comme une condition sine qua none pour son aboutissement. Elle se base sur l'amélioration du service de l'eau d'irrigation, le renforcement et l'adaptation du système de financement et d'incitation à l'économie d'eau, l'amélioration de l'aval agricole sous tous ses aspects (organisation, partenariat, contrats de cultures...), et le développement d'un conseil de proximité en matière de conception des systèmes d'irrigation économes d'eau et d'appui à la productivité. Après tout, si l'on parvient, ne serait-ce qu'en partie, à promouvoir une gestion conservatoire et rationnelle des ressources en eau, on pourrait alors miser sur la durabilité de l'agriculture irriguée et son rôle stratégique dans la sécurité alimentaire du Royaume. SOURCE WEB Par MAP