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Transport aérien Open Sky ou fermeture de lignes

Transport aérien  Open Sky ou fermeture de lignes

A en croire un expert international en aéronautique, qui a requis l'anonymat, l'open Sky a été une décision bénéfique à la Royal Air Maroc pour l'avoir obligé à restructurer profondément sa gestion et faire ainsi face à la concurrence imposée par les compagnies low cost. Le PDG de la RAM, Driss Benhima. /DR La décision du ministère des Transports sénégalais de reconsidérer l'accord qui le lie à la Royal Air Maroc (RAM) relance le débat sur la présence africaine du transporteur national en Afrique où il assure 14 vols hebdomadaire Casablanca-Dakar. En effet, la direction de l'aviation civile sénégalaise avait demandé, la semaine écoulée, “l'ouverture de ces négociations pour l'établissement d'un nouvel accord, afin de permettre à la nouvelle compagnie sénégalaise, Sénégal Airlines de pouvoir intégrer le marché”, indique un communiqué du ministère sénégalais. Afin de mieux cerner cette problématique, aufait s'est rapproché d'un expert international en aéronautique qui n'a pas souhaité divulguer son identité. Pour entrer dans l’open sky, la RAM a déjà acquis 15 avions moyens et grands courriers et s’apprête à en acheter 15 autres. Elle dispose aujourd’hui d’une flotte de 50 Avions. Notre interlocuteur dit avoir entendu Driss Benhima, Directeur Général de la RAM, soutenir, lors d’un colloque international, que l'open sky, entré en vigueur en 2006, “n’a pas été une mauvaise chose pour la Royal Air Maroc”. Face à cette option moderniste, la compagnie marocaine a été en effet obligée de se restructurer et de revoir profondément sa gestion. “Pour Benhima des décisions importantes ont été prises, ce qui a permis à la compagnie de mieux faire face à la concurrence des low cost et des compagnies classiques”, affirme cet expert. “L'open sky a également favorisé le tourisme et les investissements” Cette décision d’open sky tout en imposant une forte concurrence à la RAM, a permis un développement du transport aérien vers et à partir du Maroc. “Les retombées pour le pays sont non seulement au niveau de la compagnie elle-même mais aussi au niveau des autres secteurs comme le tourisme, l’investissement étranger, le raffermissement de liens politiques avec de nombreux pays et aussi le désenclavement aérien de plusieurs régions du pays.” L'expert international en aéronautique A ce sujet, rappelons la convention portant sur l’augmentation du capital de la RAM à 1,56 milliard DH, signée le 13 octobre à Rabat ainsi que le contrat programme signé afin de finaliser le programme de restructuration avec notamment le plan social qui prévoit le départ volontaire de plus de 1500 agents. L'expert international estime que la réduction d'environ 30% des effectifs actuels de la RAM permettra de réaliser une économie annuelle de quelque 800 millions DH, ce qui devrait rééquilibrer ses comptes. Des réticences à l'open sky en Afrique Effectivement tout le monde n’a pas adhéré au principe de l’open sky. Beaucoup comme le Sénégal ou l’Angola préfèrent continuer sur le modèle ancien d’une compagnie nationale qu’on veut couvrir coûte que coûte. “Le principe consiste à refuser aux compagnies étrangères d'assurer un nombre élevé de vols dans le but de garantir à la compagnie nationale le plein de ses avions à des prix arbitraires et très élevés qui lui permettent de couvrir ses frais sans aucune considération pour la bonne gestion.” L'expert international en aéronautique Notre interlocuteur cite à ce sujet, le cas de l’Angola qui est “typique” et dont la plupart des avions n’a pas le droit de se rendre en Europe. “Malgré cela l’Angola ne donne pas facilement des autorisations d’ouvertures de lignes pour les compagnies étrangères”, affirme-t-il. Le cas d'Air Sénégal Le spécialiste des affaires aériennes rappelle que la compagnie Air Sénégal a peu d’avions (4 ou 5) et ne peut par conséquent assurer la demande de transport de ses citoyens. Cependant, la RAM a transporté 200.000 passagers cette année entre Dakar et Casablanca. Notre interlocuteur soutient que les pays africains ne doivent pas être frileux lorsqu'il s'agit de l’ouverture du transport aérien. “Au lieu de restreindre les vols des compagnies étrangères et imposer à leurs citoyens des tarifs exorbitants, ils devraient conclure des accords avec ces compagnies sur chaque destination pour permettre à leur opérateur national d’augmenter ses vols. Et de proposer, en guise de conclusion, que des vols Air Sénégal soient assurés par des avions RAM en attendant que Air Senegal s’équipe. “L’évolution du trafic aérien montre que partout dans le monde, chaque fois que l’offre augmente, le nombre de passagers progresse rapidement”. SOURCE WEB Par Aufait Maroc