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Tourisme L’hôtellerie taclée par l’informel

Tourisme  L’hôtellerie taclée par l’informel

L’informel boosté par les locations des particuliers et des sites spécialisés comme Airbnb
Malgré tout, des taux de remplissage élevés durant le mois d’août
La saisonnalité, l’autre grand mal du secteur

La menace du meublé locatif se précise. Les professionnels du tourisme, surtout dans les stations balnéaires,

Les plages de la côte tétouanaise ont été prises d’assaut cet été et ce malgré la présence de méduses urticantes. La saisonnalité à Tétouan est encore plus réduite avec un balnéaire exploitable moins de deux mois par an

crient au scandale face à ce phénomène de concurrence déloyale qui s’installe et prend des proportions exponentielles. Selon le Conseil régional du tourisme, la concurrence «déloyale» des appartements meublés continue de casser l’euphorie du secteur hôtelier, surtout dans le cadre du segment moyen, celui des 3 et 4 étoiles. Ce segment, habituellement choisi par les touristes nationaux, est de plus en plus délaissé, peinant à tenir face aux prix cassés des appartements meublés qui ont la cote auprès de cette clientèle. Depuis quelques années, le locatif meublé a pris de l’ampleur boosté par la demande croissante et aidé par l’apparition des sites internet spécialisés: Airbnb en est l’un des plus connus. Par ailleurs, l’offre réglementée en ce domaine reste rare et les transactions se font très souvent au noir pour une formule d’hébergement qui commence à séduire même les touristes étrangers. Cette tendance commence à se retrouver en dehors des périodes d’été, comme le Nouvel An ou Pâques.
L’euphorie se concentre aussi sur les autres noyaux urbains du nord. C’est le cas d’Asilah, côté Atlantique, mais aussi Fnideq, Mdiq et Martil, moins dotés en structures d’hébergement réglementées et où l’informel bat son plein. A l’entrée des villes, le tintement des clés bien avant l’intervention du web, sert de signe de reconnaissance entre clients et loueurs.
Si elles en profitent d’un côté, ces bourgades souffrent aussi du volume de visiteurs pour lesquels les voiries et les équipements ne sont pas adaptés. C’est le cas des restaurants et des différentes gargotes qui sont prises d’assaut, sans parler du manque chronique de places de parking qui empoisonne le quotidien des estivants comme des habitants.

Cela n’a pas empêché la massification de touristes dans le nord. A l’instar des années précédentes, le nombre de visiteurs ayant opté pour cette région a dépassé toutes les expectatives avec des plages prises d’assaut, surtout à Tétouan, rappelant à l’esprit l’autre mal qui ronge le tourisme au nord qu’est la saisonnalité.

Depuis la dernière semaine de juillet, les nationaux ont pris d’assaut les plages de Tanger et de la côte tétouanaise. L’affiche «complet» est retrouvée presque partout, de Tanger jusqu’à Oued Laou et ce malgré les aléas climatologiques (brume persistante sur Tanger et méduses urticantes sur la côte tétouanaise). Ce rush s’est prolongé lors des deux premières semaines du mois d’août, permettant aux opérateurs de compenser le calme relatif qu’a connu la région pendant le mois de Ramadan.

Juillet et août se partagent en effet une bonne partie des nuitées touristiques réalisées lors de la saison d’été (jusqu’à 20% selon les années) et depuis peu, les deux premières semaines

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Malgré une image touristique très forte, la région affiche des chiffres modestes en matière d’activité économique plombée par la saisonnalité, surtout en matière de recettes de septembre servent de prolongement de la saison avec une plus forte demande, avant la rentrée des classes quand l’activité retrouve une cadence plus normale. La saisonnalité est encore plus accentuée du côté de la côte tétouanaise où elle ne dépasse guère les six à sept semaines et où le balnéaire est réellement exploitable, la dernière semaine d’août est très souvent sujette à de violentes averses d’été.

L’affluence est visible même dans les rues. Tanger affiche toujours en été un air de trop-plein avec une circulation très dense et un nombre important de visiteurs. Et cet été ne déroge pas à la règle. Les artères tangéroises, à la peine avec la circulation automobile quotidienne, subissent une réelle surcharge qui embête les visiteurs et habitants de la ville. Les récents travaux de réaménagement de la voirie, dont une partie finalisée à la veille de la saison d’été ont permis, toutefois, une nette amélioration de la circulation.

Du côté des opérateurs, ce qui peut sembler une bénédiction ne l’est pas pour autant. Pour bon nombre d’hôteliers, il serait plus sain, financièrement parlant, de faire prolonger la saison en étalant les arrivées des touristes sur au moins une plus grande partie de l’année. Mais comme pour d’autres destinations estivales, ce sont les clients nationaux qui donnent le tempo et constituent le gros de la demande, imposant un rythme au gré des vacances scolaires.  La mise en place d’un calendrier des vacances variable par région, permettra, selon les opérateurs, de faire évoluer la situation en évitant les surbooking des établissements hôteliers de la région, mais ce n’est qu’une solution parmi d’autres qui devra être validée par l’expérience.

L’animation, le parent pauvre

A chaque saison d’été, la question est reposée. Que faire pendant ses journées de plage et surtout après celles-ci. Cette année, les différents festivals qu’a connus la région ont amené une note de couleur agrémentant les soirées mais cela reste insuffisant, selon les opérateurs touristiques qui en redemandent. Malgré tout, ceux ayant opté pour le nord ont eu droit durant cet été à des monstres de la chanson comme Samira Said ou Najwa Karam, par exemple. Pour ceux pouvant attendre un peu, Tanger recevra dès la deuxième semaine de septembre une nouvelle édition du festival de jazz, Tanjazz, pour une semaine au rythme de musiques colorées, un délice pour les amateurs, du pain béni pour les hôteliers.

Le cadeau inespéré des Saoudiens

Ce ne sont pas moins de 800 chambres d’hôtel que le roi Salman d’Arabie saoudite a louées cet été pour loger les membres de la cour qui l’accompagnent. Certains hôtels ont été réquisitionnés en entier comme le Mirage, donnant directement sur la plage d’Achakkar et mitoyen de son palais sur la même plage et ce, pour tout le mois d’août. Le roi Salmane n’a jamais caché sa préférence pour la capitale du détroit où il s’est installé depuis une vingtaine d’années.
Ses accompagnateurs qui incluent ministres, conseillers et surtout la famille royale ont aussi fait le bonheur des flottes de limousines et vans de luxe. Ce sont plus de 200 véhicules du genre qui ont été loués à l’occasion, sans compter les emplois saisonniers créés dans la résidence du roi entre personnel de service, jardinage et sécurité. Des retombées directes pour l’image et l’économie de la région qui veut devenir la future capitale du tourisme méditerranéen.

Le 21 août 2015
SOURCE WEB Par L’économiste
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